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Accord institutionnel: pas de négociations sans mandat!

Comme chaque année, les entretiens de Watteville réunissent les membres du Conseil fédéral et les dirigeants des partis gouvernementaux sous la houlette du président de la Confédération. Dans le communiqué relatant les entretiens du 30 août dernier, il est écrit à propos de l’accord-cadre avec l’Union européenne (UE), je cite: «Le Conseil fédéral avait décidé lors de sa séance du 7 juin 2019 d’élaborer en étroite collaboration avec les cantons et avec les partenaires sociaux des propositions de solutions consensuelles sur trois points en suspens. Cette démarche de politique intérieure a été engagée.» Puis, quelques lignes plus loin: «Le Conseil fédéral et les partis ont aussi abordé vendredi l’état des discussions dans notre pays, en particulier en ce qui concerne les éléments qui doivent être précisés avec les partenaires sociaux et les cantons.»

Ces phrases ne peuvent être plus claires: aujourd’hui, l’USS est en train de discuter avec le Conseil fédéral de l’accord institutionnel entre l’UE et la Suisse sans aucun mandat de la part des militants étant donné qu’il n’y a pas eu de concertation de la base, ni de vote sur le sujet.

Il y a une année, le 8 août 2018, Paul Rechsteiner, encore président de l’USS, refusait de participer aux discussions avec le Conseil fédéral. Ce refus exprimait la volonté et la résistance des travailleurs, car ce projet attaque les droits des travailleurs, exacerbe la concurrence entre les travailleurs résidant sur le sol helvétique et les travailleurs détachés, et accélère la destruction des services publics.

La position des partis politiques est claire: ils sont pour l’accord-cadre, c’est-à-dire contre les travailleurs. Bien entendu, même le PSS qui est d’un côté pour l’UE donc pour la concurrence à outrance pour dégager toujours plus de profit pour les entreprises et contre les droits des travailleurs, mais qui est aussi pour un renforcement des mesures d’accompagnement. Cette position est tout simplement schizophrénique et démontre encore une fois le caractère bourgeois du PSS.

Les syndicats, donc sa faîtière l’USS, sont les seuls remparts pour les travailleurs contre cet accord à condition que la démocratie ouvrière soit respectée et que les mandats soient votés à la base. L’USS n’a absolument aucun droit d’aller discuter avec le Conseil fédéral n’ayant pas de mandat. Les syndicats sont nos organisations de masse et eux seuls peuvent défendre nos intérêts face à la bourgeoisie à condition qu’ils nous appartiennent et portent nos revendications.

Camarades, rappelons à l’ordre l’USS et exprimons le refus de la classe ouvrière face à l’accord-cadre. L’accord-cadre est le concentré des volontés du capital financier pour exploiter davantage la classe des travailleurs, tous les points de l’accord sont à refuser. Dans cette bataille, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et notre mobilisation par nos organisations syndicales.

Refus de l’accord-cadre, pas de négociations possibles sans mandat des travailleurs!

Mickaël Béday, militant Unia, Bretonnières