Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Haro contre le harcèlement dans le nettoyage

Les partenaires sociaux romands du nettoyage se sont accordés sur des hausses de salaire dès 2023. Une ligne téléphonique antiharcèlement a par ailleurs été mise à la disposition du personnel

Réunis fin 2021, les partenaires sociaux du secteur du nettoyage romand ont négocié en vue du renouvellement de la Convention collective de travail (CCT). Ils se sont mis d’accord pour la prolonger pour une durée de trois ans, à savoir jusqu’au 31 décembre 2024. Tous les salaires minimums seront augmentés en 2023 et 2024, entre 1% et 3,2% selon les catégories, et trois d’entre elles (les plus basses) seront supprimées au 1er janvier prochain. A Genève, les augmentations de salaire sont intervenues dès le 1er janvier dernier afin de se conformer à l’entrée en vigueur du salaire minimum cantonal. «Le problème à Genève, c’est que, pour la catégorie E d’entretien, la formation n’est plus valorisée», regrette Camila Aros, secrétaire syndicale en charge du secteur à Unia Genève. «Les travailleurs sont un peu frustrés au bout du lac, car ayant déjà le salaire minimum, ils souhaitaient améliorer d’autres points de la convention.» La syndicaliste annonce que, dès l’automne prochain, des négociations seront menées afin de revoir l’intégralité de la CCT, chose qui a été inenvisageable dans le contexte de la pandémie.

«Enfin, nous avons obtenu que les salaires soient revalorisés si l’indice des prix à la consommation augmentait de plus de 2%», rapporte la syndicaliste.

Conseil gratuit

Ce n’est pas tout. Les syndicats, notamment Unia, et les patrons en ont profité pour mettre sur pied un dispositif inédit antiharcèlement destiné à l’ensemble du personnel de la branche en Suisse romande. Concrètement, il s’agit d’une ligne téléphonique gratuite et confidentielle, atteignable 7 jours sur 7 en six langues. «La CCT prévoyait une protection contre le harcèlement sexuel, mais cela n’avait jamais été appliqué, explique Camila Aros. A la suite de la Grève des femmes de 2019, nous nous sommes battus et, après deux ans de travaux, le projet a pu aboutir et s’est élargi à toute sorte de harcèlement et de mobbing.»

Baptisée «Hotline Confiance» et financée par la Commission paritaire, elle s’adresse aux travailleuses et aux travailleurs qui vivent des tensions ou des conflits sur leur lieu de travail, avec un supérieur hiérarchique ou un collègue, qui se sentent isolés, dénigrés, discriminés, harcelés (sexuellement ou psychologiquement) ou encore épuisés.

Au bout du fil, on retrouve des personnes formées en matière de protection de l’intégrité personnelle des travailleurs, comme des juristes ou des psychologues, qui sauront écouter et conseiller, de manière neutre, confidentielle et en français, mais aussi en allemand, en italien, en portugais, en espagnol ou en anglais.

«En fonction du cas, la situation pourra être résolue immédiatement, au téléphone, ou nécessiter un suivi, par le biais de rencontres personnelles, et même déboucher, si les circonstances l’exigent et avec l’accord de l’employé, sur des mesures d’accompagnement et de médiation auprès de et avec la participation de l’employeur», présentent les syndicats.

Un exemple à suivre

En parallèle, les patrons et les cadres des entreprises actives dans le nettoyage seront formés à l’interne, et sensibilisés sur ces questions, afin de prévenir les cas de harcèlement.

«Le dispositif vient seulement de se mettre en place et les formations sont en cours, il est encore trop tôt pour faire un bilan, mais nous aimerions nous inspirer de cet outil pour le secteur de l’hôtellerie-restauration, où les cas de harcèlement sont récurrents», conclut la secrétaire syndicale.

Pour aller plus loin

Les écoles genevoises seront poutzées

Le grand nettoyage d’été des établissements a été préservé. Soulagement d’Unia et du personnel

Ouverture du dialogue entre Unia et le groupe Hirslanden

Dans notre édition précédente, nous relations la situation de huit nettoyeuses de la Clinique des Tilleuls à Bienne, aux mains du groupe Hirslanden, licenciées à la suite de l...

Des nettoyeuses biennoises en lutte à la tribune du congrès

Remise de la pétition.

Elles se battent depuis des semaines contre l’externalisation de leur emploi et l’importante perte salariale que cela implique