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Nyon: L’ouverture des commerces dans les urnes

Manifestation à Nyon le 14 juin 2019.
© Sylviane Herranz

Le 14 juin, plus de 120 personnes, salariées de la vente pour la plupart, avaient manifesté à Nyon contre l’extension des horaires le samedi. Avec ces slogans: «Ne touchez pas à nos samedis!», «Le week-end est sacré, il l’est pour nous aussi!», «Pour faire taire les vendeuses, tous les moyens sont bons!», «Augmenter les horaires: non, non, non! Augmenter les salaires: oui, oui, oui!».

La population nyonnaise décidera le 22 septembre des conditions de travail du personnel de la vente

C’est avec le slogan «18h c’est assez, 19h c’est trop!» que le comité référendaire appelle à voter non le 22 septembre à une extension des horaires d’ouverture «exagérée et injustifiée» le samedi. Une heure supplémentaire, sans compensation, qui dégradera encore un peu plus les conditions de travail, la santé et la vie de famille du personnel de vente. Cette votation s’inscrit dans le cadre d’un référendum lancé par des vendeuses et des vendeurs, Unia, le Parti socialiste, les Verts et le POP, qui a débouché sur un nombre record de signatures: 3554, alors que 2006 paraphes étaient suffisants.

Comme l’indiquait le secrétaire syndical, Komla Kpogli, dans nos colonnes: «C’est un très beau message envoyé par la population nyonnaise. Contrairement à ce que prétend la Société industrielle et commerciale (SIC), les habitants ne souhaitent pas cette ouverture prolongée. Ce n’est pas une heure supplémentaire le samedi qui empêchera les clients d’aller faire leurs courses en France voisine.» Pour les référendaires, les extensions d’ouverture ne profitent finalement qu’aux grands distributeurs, au détriment des petits magasins. De surcroît, elles ne génèrent pas de création d’emplois, mais augmentent la flexibilisation des horaires, empirant encore les conditions de travail du personnel de vente.

Mobilisation du 14 juin

Les vendeuses et les vendeurs, à l’occasion de la grève des femmes le 14 juin, ont manifesté à Nyon contre l’extension des horaires. Jeanne, vendeuse dans une grande surface, rappelait alors le durcissement des conditions de travail: «A l’époque, on était plus de 50 caissières. Aujourd’hui, nous sommes moins de 20. Ils veulent économiser sur tout, les personnes partant à la retraite ne sont pas remplacées. Quand ils peuvent licencier quelqu’un, ils le font. Nous avons énormément de pression. Tous les matins, on nous dit qu’il faut faire du chiffre, du chiffre… Un des arguments de ceux qui veulent l’extension à 19h est que les gens ont le droit de faire la grasse matinée. Et nous, nous n’y avons pas droit? Et pas le droit de profiter de nos familles? En cette journée de grève des femmes, nous avons toutes les mêmes revendications: nous devons être reconnues, respectées, sinon nous n’avons plus de vie.» Patricia, membre du comité référendaire, soulignait quant à elle: «En tant que vendeuse senior, c’est important de me battre contre cette extension. Je le fais pour mes jeunes collègues. Je le vois, de plus en plus d’auxiliaires à bas salaires sont engagées. Nous devons lutter pour ces femmes, ces mamans qui travaillent. On tente de banaliser les extensions d’horaires, mais on se rend bien compte qu’à partir d’une certaine heure, il n’y a plus personne dans les magasins. Une heure de plus n’est pas la solution aux problèmes du commerce de détail.»

Pour rappel, ce référendum a été lancé à la suite du passage en force de la Municipalité de Nyon suivie de la majorité de droite du Conseil communal pour accéder à une demande de la SIC le 1er avril. Une semaine plus tard, une septantaine d’employés de la vente avaient assisté à l’assemblée organisée par Unia. Et voté à l’unanimité le lancement du référendum.

Un débat public contradictoire sur les enjeux de la votation a lieu ce soir, mercredi 11 septembre à 20h, à la salle du Conseil communal, place du Château, à Nyon. Il est organisé par NRTV et La Côte, avec la participation de Marisa Benedetto, présidente de la SIC, Daniel Rossellat, syndic de Nyon, Sacha Vuadens, membre du comité référendaire, et Yves Defferrard, secrétaire régional d’Unia Vaud.

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