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Qu'ils s'en aillent tous!

La section genevoise d’Impressum, le syndicat des journalistes, a fait part la semaine dernière de sa «vive indignation» après le lynchage dont l’un de ses membres a été victime sur Facebook. La compagne du conseiller d’Etat Pierre Maudet a en effet rendu public un échange de mails entre un rédacteur de la Tribune et le chargé de communication du Département de l’instruction publique (DIP). Il s’agissait de savoir si l’ex-président du gouvernement avait reçu le feu vert du DIP pour retirer ses enfants de l’école lors de son voyage controversé à Abou Dhabi en 2015. Ce journaliste, qui ne faisait que son travail, a été abondamment injurié et menacé par des soutiens du couple Maudet. Si l’on comprend qu’une épouse défende son mari, la méthode utilisée est un peu une marque de fabrique Maudet.

Rappelons comment cet admirateur de Sarkozy a débuté son ascension politique en s’en prenant avec une certaine violence au conseiller administratif Hediger, coupable de s’être fait sauter quelques amendes, ce qui, après l’escapade de la famille Maudet dans le Golfe apparaît bien dérisoire. Ensuite, au Conseil d’Etat, le chef du Département de la sécurité, après avoir imposé durement sa volonté dans les services et aux syndicats de police, cassé quelques cadres en passant, n’a pas hésité à jeter en pâture à des médias, qui l’ont longtemps porté au pinacle, le chef des opérations de la police, fusible idéal à la suite de l’émeute de décembre 2015. Souvenons-nous encore de quelle manière il a licencié sur-le-champ, et sans enquête, une trentaine de bagagistes de l’aéroport, qui avaient pour seul tort d’être connus des services de police français, révélant là aussi un réel mépris pour les autres.

A Maudet s’ajoutent Anne Emery-Torracinta, la responsable du DIP qui semble s’être ingéniée à ce que la lumière ne soit pas faite sur les événements survenus au collège de Saussure, où exerçait Tariq Ramadan; Antonio Hodgers, l’écologiste qui bétonne à tout va, avec peu d’égards pour le patrimoine et la zone agricole; et Serge Dal Busco, qui traîne ses patins aux Transports après avoir pantouflé aux Finances, formant un triste tableau du Conseil d’Etat genevois. Les objectifs financiers que le gouvernement vient de présenter ne sont pas non plus reluisants. Encore une fois, on s’en prend aux 40000 employés de la fonction publique et du secteur subventionné, qui supporteront plus de la moitié des 281 millions de francs d’économies escomptées sur quatre ans, et aux gens modestes par une «refonte de l’aide sociale» et un quadruplement de la taxe personnelle. Le Cartel intersyndical tient ce mercredi une assemblée des délégués. L’heure est à la mobilisation. La lutte reprend.