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Thermex SA employés en colère

Des travailleurs ont débrayé sur le chantier de l'Hôpital Riviera Chablais à Rennaz pour réclamer le paiement de leurs frais

Frais de repas amputés, temps de déplacements impayés et équipements de protection en option: les employés de l'entreprise de chauffage ventilation Thermex SA en ont ras-le-bol! Après une journée de grève le 18 décembre, il semblait que la direction et l'entreprise générale étaient prêtes à trouver une solution. Retour sur l'action.

Face aux nombreuses infractions à la Convention collective de travail Fac-chauffage (ferblantiers-appareilleurs-couvreurs) et à la Loi sur le travail, une quinzaine de travailleurs de l'entreprise de chauffage ventilation Thermex SA a débrayé le 18 décembre au matin sur le chantier de l'Hôpital Riviera Chablais (HRC) à Rennaz (VD). Soutenus par Unia, les travailleurs exigent de récupérer leur dû et le respect des dispositions cantonales. «Ils ne touchent que la moitié des frais de repas, à savoir 10 francs au lieu de 20, les temps de déplacements ne sont pas payés et les équipements de protection individuels, selon l'entreprise qui emploie le travailleur, ne sont pas ou que partiellement payés» regrette Lionel Roche, responsable de l'artisanat pour Unia Vaud. A noter que sur les trente employés de l'entreprise morgienne sur ce chantier, seuls quatre ou cinq sont des travailleurs fixes, les autres placés par des agences intérimaires. Le syndicaliste estime les rattrapages à plusieurs milliers de francs. «Thermex SA ayant une succursale à Rennaz à deux minutes du chantier de l'HRC, estime ne pas avoir à payer les frais de déplacements, explique Lionel Roche. De même, la direction assure que des locaux ont été mis à disposition pour que tous les employés puissent manger sur place, ce qui est faux!»

Echec des pourparlers
Le cas de Thermex SA a été découvert cet été par les équipes d'Unia lors d'une visite d'information aux travailleurs sur le chantier, alors que l'entreprise avait débuté ses travaux au mois d'avril. «Nous avons commencé à rassembler des éléments concrets tels que fiches de salaire, contrats de travail ou contrats de mission afin de nous doter des moyens d'agir », informe le syndicaliste. Mais à la mi-septembre, la direction du chantier décide d'interdire l'accès du chantier au syndicat pendant les heures de travail, invoquant des questions de sécurité. «Nous avons sollicité l'entreprise générale Steiner pour que le respect de la liberté syndicale soit garanti mais aussi pour qu'elle intervienne auprès de Thermex SA, voire qu'elle se substitue à l'entreprise et indemnise les travailleurs lésés à sa place», informe Lionel Roche. Malgré une rencontre avec l'entreprise Steiner et la rédaction d'un compte-rendu, Unia ne pourra que constater, lors d'une nouvelle visite de chantier le 13 décembre, que les promesses n'ont pas été tenues. «En plus de deux mois, rien n'a été fait, déplore Lionel Roche. Dans l'impossibilité de trouver un accord à l'amiable, et face à l'attentisme et la mauvaise volonté manifeste de la direction de Steiner SA, les travailleurs ont décidé d'agir sous forme d'action syndicale pour exprimer leur ras-le-bol et obtenir le paiement des rattrapages qui leur sont dus.»

Vers un accord?
A l'heure où nous mettions sous presse, lundi 18 décembre dans l'après-midi, la situation était sur le point de se débloquer. «Il semblerait qu'une négociation se dessine avec Steiner SA, Thermex SA et les trois entreprises temporaires, indique Lionel Roche, qui attendait la confirmation et l'heure de la convocation. Pour le syndicaliste, les sociétés avaient l'air de se trouver dans de bonnes dispositions pour conclure un accord. «Je crois que les directions ont compris que les travailleurs étaient déterminés à poursuivre la grève s'ils n'obtenaient pas ce qu'ils voulaient.» Affaire à suivre...

Manon Todesco