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Vous reprendrez bien un peu de poison

Des résidus de glyphosate dans les pâtes, le pain, les pois chiches ou encore le vin. Pas très ragoûtant! Mais le sujet revenant sur la table, plus précisément dans nos assiettes, difficile de faire la fine bouche. Le 9 mai dernier, le Conseil fédéral a en effet adopté le rapport de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire. Au regard des résultats, il estime toujours inutile d’interdire l’herbicide phare de Monsanto, en cours de rachat par Bayer. Un produit classé en 2015 «cancérigène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’OMS. Pas de quoi inquiéter plus que ça nos autorités qui ont jugé la substance inoffensive en raison de sa très faible concentration dans les denrées analysées, soit un échantillon de 243 aliments. Il n’empêche que 40% d’entre eux en contenaient. Mais dans des proportions insignifiantes. Le gouvernement a alors fait un calcul éloquent, relevant qu’il faudrait par exemple manger 72 kilos de pâtes en un jour pour que les traces décelées présentent un danger pour la santé. Certes, inimaginable. En même temps, on peut tout de même s’interroger sur la pertinence d’autoriser un pesticide qui a fait largement polémique. Entre études et contre-études dans un domaine où le lobbying a joué toutes ses cartes. Même pipées. Rien d’étonnant. Le produit et ses dérivés pèse un milliard d’euros sur le marché.

Si l’Union Européenne, au terme de débats nourris, a décidé de prolonger l’utilisation du glyphosate encore cinq ans, la France s’est pour sa part désolidarisée de cette position. Et a annoncé son abandon dans les trois ans. En Suisse, les autorités rappellent, histoire de liquider toutes craintes, que le traitement des champs au désherbant avant la récolte est interdit. Ouf! Mais autant de discussions et de précautions pour un produit présentant zéro risque sanitaire... Et vraisemblablement condamné à disparaître à moyen terme. On reste un soupçon méfiant. Surtout qu’on ignore tout de l’effet cocktail lié à la consommation d’autres résidus de pesticides dans l’alimentation. Alors qu’on sait, sans ambiguïté, les dangers pour la santé lors d’épandage sur les cultures. Pour les agriculteurs qui ne veulent souvent pas y renoncer en raison de son efficacité et de son faible coût. Mais aussi les privés qui y recourent. Sans oublier les méfaits sur l’environnement et sur les abeilles. Toute comparaison gardée, l’amiante était aussi réputé inoffensif. Une version des industriels soutenue des années durant alors que les menaces pesant sur les personnes exposées à la fibre étaient connues. Les longs temps de latence jusqu’à la déclaration de maladies liées au matériau auront aussi joué en faveur de son maintien...

Quoi qu’il en soit, la Suisse aurait été avisée d’interdire le glyphosate et de préparer le terrain aux alternatives, existantes! Même si le risque est jugé minime, le principe de précaution aurait dû prévaloir. Reste plus qu’à manger bio ou à prier pour que la multitude de substances nocives auxquelles nous sommes confrontés ne finissent pas par nous éliminer avant l’heure, comme de la vulgaire mauvaise herbe...

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