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1er Mai virtuel mais revendications réelles

Plusieurs écrans proposant des événements du 1er Mai.
© Olivier Vogelsang

Coronavirus oblige, la 130e édition de la fête du travail a été essentiellement célébrée de manière virtuelle. Elle s’est notamment traduite par plusieurs débats organisés en ligne et un parcours solidaire à Genève. Au cœur des revendications, l’appel à une sortie de crise équitable et une revalorisation des salaires des employés œuvrant en première ligne...

«Solidarité, plus que jamais!» C’est sous ce slogan que les syndicats et la gauche se sont fait entendre durant ce 1er Mai, qui, pour la première fois, n’a pas connu de rassemblements et de défilés dans la rue. La manifestation, qui fêtait cette année son 130e anniversaire, a été marquée par des actions de syndicalistes et par des interventions et des débats diffusés en vidéo sur les sites syndicaux et les réseaux sociaux tout au long de la journée. Ce 1er Mai n’était pas si virtuel, les revendications sont bien réelles, car sur le terrain de nombreux salariés sont toujours insuffisamment protégés contre l’exposition au virus, d’autres attendent de pied ferme une revalorisation de leur métier comme reconnaissance du rôle joué en première ligne, tandis que certains, qui ont vu leur salaire fondre, peinent à joindre les deux bouts.

Le débat sur ordinateur.«On ne peut pas continuer comme cela»

L’Union syndicale suisse a organisé une table ronde virtuelle pour débattre des problèmes soulevés par la crise sanitaire et économique

Depuis la Maison du peuple de Zurich, où elle avait installé un studio, l’Union syndicale suisse (USS) a proposé, durant l’après-midi au travers d’une table ronde, un petit tour d’horizon des problèmes soulevés par cette crise sanitaire et économique.

Secrétaire syndicale du SSP Vaud, responsable du secteur des soins, Vanessa Monney a expliqué comment le personnel des hôpitaux, des EMS et des soins à domicile est «particulièrement sollicité». «Les travailleurs sont extrêmement fatigués, beaucoup ont trimé plus de 50 heures par semaine, ils ont manqué au début de la crise de matériel de protection, certains sont tombés malades et il n’est pas simple pour eux de continuer leur activité, a dit la jeune femme. La question essentiellement est de passer maintenant des applaudissements à des actes concrets de revalorisation, ce qui doit se traduire par une augmentation des effectifs et des salaires qui sont encore très bas, l’octroi de primes pour reconnaître les risques pris par le personnel, ainsi que par des investissements massifs dans le secteur de la santé qui doit répondre aux besoins de la population et non à des intérêts économiques.»

Evoquant les infirmières, les vendeuses et les nettoyeuses, Ada Marra a pointé des «métiers systémiques, sans lesquels la société ne fonctionnerait plus». Se félicitant d’une «mise en lumière», la vice-présidente du Parti socialiste a toutefois averti: «Il s’agit de ne pas se faire voler cette force que l’on a eue durant toute cette crise.»

Premiers de corvée

Les problèmes que nous rencontrons en Suisse ne sont guère différents de ceux de nos voisins. «On est passé des premiers de cordée chers à M. Macron aux premiers de corvée», a lancé Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, invité à s’exprimer durant ce meeting numérique. «Cette crise est un immense révélateur. Cela fait plus d’un an que le personnel hospitalier français est mobilisé contre la fermeture d’hôpitaux, pour obtenir plus de moyens et pour la reconnaissance de ses qualifications. C’est grâce à sa conscience professionnelle, à son dévouement, que les effets du virus sont limités. Mais on ne pourra pas continuer comme cela, a affirmé le Français. Il faut que l’on sorte de la logique que le travail serait un coût. Tout ce qui a été critiqué depuis des années par les libéraux, on voit bien, au contraire, que c’est une force pour un pays.»

20% de salaire en moins

Président de l’USS, Pierre-Yves Maillard a, de son côté, parlé du sort des travailleurs placés en chômage partiel: «Nous n’avons pas été suivis sur notre demande d’indemniser à 100% le salaire, c’est l’un des grands problèmes de cette crise qui touche particulièrement les bas revenus. Il y a des demandes de chômage technique pour près de 1,9 million de personnes et on sait que la moitié d’entre elles viennent de secteurs à bas revenus. Il y a là une inégalité. On ne peut pas laisser les gens vivre pendant des mois avec 20% en moins alors que leurs salaires étaient déjà insuffisants, cela ne va pas. L’autre injustice pour les bas revenus, c’est que ceux qui ont continué à travailler ont dû aller dehors et s’exposer.» Comme les ouvriers des chantiers.

Au Tessin, l’un des cantons les plus touchés par le virus, les entreprises de la construction ont recommencé leur activité le 27 avril. «C’est une reprise qui arrive trop rapidement, sans phase de transition, cela va être difficile à gérer, c’est une erreur», a jugé Giangiorgio Gargantini. «Nous allons continuer notre travail de lanceur d’alerte», a promis le secrétaire régional d’Unia Tessin.

«On voit à quel point, durant ces dernières semaines, les syndicats ont été actifs et présents pour relayer des problématiques que le monde politique n’entendait pas, a souligné Pierre-Yves Maillard. C’est toujours le rôle des mouvements syndicaux de faire remonter les informations de ceux qui n’ont pas la parole, qui ne sont pas entendus. C’est pour cela qu’au 1er Mai, au-delà de tous les discours et les propositions que l’on apporte, on doit toujours répéter qu’il faut s’organiser. Plus nombreux on est à payer une cotisation, à participer aux actions et aux assemblées, plus on fait remonter la réalité du terrain des gens qui ont le plus de peine, afin que les décisions soient prises un peu plus en faveur de leurs intérêts.» JB / photo OV

Militants d'Unia.Pour une sortie de crise solidaire

La fête des travailleurs a été l’occasion pour Unia de rappeler l’importance de la solidarité en cette période de pandémie

Débats, discussions, témoignages… en ligne. Mais aussi des appels à faire du bruit, applaudir et chanter sur les balcons, depuis chez soi, sans compter des actions symboliques et ponctuelles un peu partout en Suisse. Ce 1er Mai 2020 frappe par sa singularité, tout comme les revendications syndicales étroitement liées à la crise sanitaire qui met en lumière les inégalités. «Améliorer le pouvoir d’achat des personnes à faibles et moyens revenus, empêcher les licenciements liés au coronavirus et les faillites en cascade, mettre en œuvre la protection de la santé au travail dans l’ensemble du pays, renforcer les droits des salariés», sont autant de mesures déjà mises en lumière par Unia ces dernières semaines, et qui ont été martelées en cette Journée des travailleuses et des travailleurs. Dans son communiqué du 1er Mai, le syndicat donne plusieurs exemples, tirés de la hotline coronavirus d’Unia, des dérives liées à la pandémie: le licenciement d’un travailleur au chômage partiel, un employé temporaire de 64 ans mis à la porte sans délai, malgré son certificat médical, ou encore un employé travaillant dans un petit atelier avec un patron enrhumé qui utilise son mouchoir en tissu pour essuyer les tables et les outils…

Interdire les licenciements

Pour soutenir les employés les plus affectés par la crise, Unia réitère sa demande d’interdire les licenciements liés au coronavirus et le versement du salaire à 100% en cas de chômage partiel jusqu’à un revenu net de 5000 francs. Le syndicat réclame aussi le renforcement des droits des employés: «Des conventions collectives de travail sont nécessaires partout, avec de bons salaires minimums et des hausses générales régulières de rémunérations, notamment pour les “emplois en première ligneˮ, actuellement très applaudis, dans la vente, les soins et la logistique.»

La veille de la Fête du travail, la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, en visite dans le canton de Neuchâtel, rencontrait plusieurs représentants des syndicats. Ces derniers l’ont remerciée «pour son soutien à de meilleures conditions salariales notamment dans les domaines de la santé et du commerce». Ils lui ont aussi rappelé l’insuffisance des contrôles sur les lieux de travail et la peur des employés de perdre leur emploi.

Un soutien aux plus démunis

Dans son communiqué du 1er Mai, Unia rappelle également que la protection de la santé dans le monde du travail, un aspect central de la santé publique, nécessite de renforcer les contrôles.

A Fribourg, les syndicats, partis de gauche, Grève du climat et Grève féministe se sont réunis face à la presse pour demander aussi un changement de paradigme, notamment par la relocalisation de la production industrielle ou encore une véritable transition écologique.

Face à la détresse sociale qui s’accroît de jour en jour, Unia préconise également un fond de transition nationale Covid-19 pour les personnes qui n’ont droit ni au chômage partiel ni aux allocations perte de gain. Pour le syndicat, la Suisse est en mesure de faire davantage face à la crise du coronavirus: «La Banque nationale suisse dispose de quelque 800 milliards de francs qui nous appartiennent. La Confédération dégage régulièrement des excédents. Elle doit les injecter et suspendre le frein à l’endettement. Elle peut récupérer l’argent en supprimant les échappatoires fiscales pour les très riches, en limitant les dividendes des profiteurs de la crise et en réduisant les dépenses militaires inutiles. Ce n’est qu’une question de volonté politique.» AA / photo TP


Appel pour une garantie des salaires et pas de licenciements liés au Covid-19 sur: unia.ch/appel

De nombreux témoignages et des débats sur: mai2020.ch

Pont du Mont-Blanc couvert de banderoles.A Genève, les travailleurs au front mis à l’honneur

Les syndicats genevois ont organisé un parcours dans la ville à la rencontre d’employés en première ligne continuant de servir la population au péril de leur santé. Reportage

Au bout du lac, si le traditionnel cortège du 1er Mai n’a pas pu avoir lieu, les syndicats ont tenu quand même à marquer le coup. La Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) a donné rendez-vous aux médias à différents points de la ville à la rencontre de travailleurs qui sont au front en cette période de pandémie mais aussi de ceux qui, déjà, paient les pots cassés de cette situation. «Nous ne voulions pas laisser sans voix celles et ceux qui subissent cette crise et qui craignent pour leur santé ou leurs revenus», a déclaré Alessandro Pelizzari, président de la CGAS.

Applaudir ne suffit pas

Devant les HUG, une nettoyeuse du Centre médical universitaire raconte: «Alors que les chercheurs et les élèves ont été renvoyés à la maison, on nous a demandé de continuer à travailler comme si de rien n’était, de tous nous changer dans le même vestiaire et de travailler sans masque ni gants jetables.» Il aura fallu une résolution du personnel, soutenu par Unia, pour que l’employeur change ses pratiques. A côté, une technicienne en radiologie porte la voix des soignants. Elle évoque le stress, la fatigue et les efforts fournis par le personnel hospitalier pour s’adapter: «Cette crise aura montré la nécessité d’avoir un service public fort, pourtant frappé depuis des années par des politiques d’austérité. Nous méritons plus que des applaudissements, nous méritons une reconnaissance de nos métiers, de nos salaires trop longtemps gelés et du rôle incontournable que nous jouons pour la population.»

Urgente solidarité

Direction le centre-ville ensuite, à deux pas de la gare, où une employée de maison a appelé, lors d’un discours très émouvant, à plus de justice sociale: «Nous avons la peur au ventre, parce que les mesures sanitaires sont difficiles à respecter sur nos lieux de travail où nos employeurs se confinent. Mais aussi car nous ne savons pas si nous allons être payés, ou si nous aurons toujours un travail la semaine prochaine. C’est pourquoi nous disons aujourd’hui à nos employeurs que nous avons le droit d’être payés, même s’ils nous demandent de ne pas venir, sans quoi cela affectera notre loyer, notre nourriture et notre santé.»

A proximité de plusieurs fast-foods, les syndicats ont tenu à rendre hommage aux employés des transports et de la logistique, qui assurent l’acheminement des biens de nécessité. «Une lettre a été adressée hier à Mauro Poggia pour que des mesures urgentes soient prises dans le secteur de la livraison des repas», souligne Umberto Bandiera, pour Unia. Un employé du géant de la logistique XPO était aussi présent: «Tout le personnel a été mis au chômage technique depuis mi-mars, mais en avril, nous avons noté une perte de salaire de plus de 20% inexpliquée.»

Abus en vue

La tournée se poursuit devant l’hôtel The Ambassador. Une femme de chambre de 56 ans est scandalisée: «En mars, on a été mis en réducion d’horaire de travail (RHT) et, un mois plus tard, j’étais mise à la porte pour raisons économiques. C’est inadmissible! La direction aurait pu attendre quelques mois, mais elle a profité de cette crise pour licencier.» Son collègue, maître d’hôtel, a subi le même sort. Dans les autres hôtels, les cas similaires se multiplient. «Le chômage partiel est une mesure de l’Etat qui vise à préserver l’emploi, rappelle Camila Aros, secrétaire syndicale Unia. Demander à ses employés de faire l’effort de ne toucher que 80% de leur salaire pour les licencier quelques semaines, voire quelques jours après, est abusif à notre sens.» Sans oublier les contrats ultraprécaires dans l’hôtellerie, souvent à l’heure, qui ont vu leurs salaires dégringoler ces deux derniers mois et pour qui les RHT n’ont pas été demandées.

A leurs côtés, deux aides-soignantes en EMS étaient aussi remontées: «Le manque de personnel était déjà une réalité, mais avec le Covid-19, la situation s’est détériorée. Nous aussi avons été au front, et nous refusons d’être le parent pauvre de la santé.»

Davide De Filippo, vice-président de la CGAS, revient sur cette matinée: «Tous les problèmes évoqués ne sont pas uniquement dus au coronavirus mais au comportement irresponsable des employeurs. Des atteintes aux droits des salariés qui vont s’amplifier puisque les faîtières patronales ont déjà annoncé le gel des salaires et la hausse du temps de travail.» Les syndicats exigent que tous ces métiers soient revalorisés, que les salaires soient augmentés, que des primes de risque soient versées et que les employeurs prennent en charge la perte de salaire engendrée par les RHT. Aussi, ils exigent l’application stricte des mesures de protection de santé et des sanctions sévères contre les employeurs qui mettent les travailleurs en danger.

Ce 1er Mai s’est clôturé sur l’île Rousseau, avec les traditionnels discours, sans public, avec en toile de fond un pont du Mont-Blanc orné de plusieurs banderoles. «La situation ne nous permet pas de prendre la rue, mais nous poursuivons la lutte sur le terrain chaque jour», a conclu Alessandro Pelizzari. MT / photo TP

Une banderole sur un mur sur laquelle on peut lire: "Et après?"Santé et écologie vont de pair avec une relance économique

A l’occasion de cette journée, une discussion sur la gestion de la pandémie a réuni virtuellement des représentants des syndicats et de la gauche

L’épidémie de coronavirus sera-t-elle l’occasion d’une refonte éco-sociale? L’après-crise se fera-t-elle au détriment des droits sociaux ou, au contraire, vers davantage de solidarité? Ces questions essentielles constituaient les grands axes d’un débat modéré par Virginie Pilault, en charge de la communication d’Unia en cette journée du 1er Mai. Autour de cette table ronde virtuelle sur le site d’Unia: Aldo Ferrari, membre du comité directeur et vice-président d’Unia, Catherine Laubscher, secrétaire régionale d’Unia Neuchâtel, Roger Nordmann, conseiller national vaudois socialiste, et Léonore Porchet, conseillère nationale vaudoise Verte.

Les intervenants ont tout d’abord souligné que la pandémie a mis en exergue deux Suisses: les travailleurs au front et ceux en télétravail. Les premiers étant aussi ceux les moins bien payés, majoritairement des femmes et des personnes migrantes. Catherine Laubscher: «Cette crise met en lumière la Suisse des riches et des pauvres, ceux qui ont trop de travail et ceux qui n’en ont pas, ceux protégés et ceux sans couverture sociale, ceux qui ont un permis et ceux qui n’en ont pas...»

Santé et économie liées…

Pour les orateurs, la santé et l’économie vont de pair. «Les milieux économiques ont joué un sale jeu en opposant les deux, en poussant à un déconfinement trop rapide», estime Roger Nordmann, qui craint une deuxième vague épidémique. Catherine Laubscher renchérit: «Le travailleur doit pouvoir dire quand il a le sentiment que les règles de protection sanitaire ou d’hygiène ne sont pas respectées. Cela devrait être un droit, alors qu’aujourd’hui, c’est mettre une grosse responsabilité sur le travailleur qui n’ose pas s’imposer pour arrêter la machine, poser les outils...» De surcroît, avec 20% de salaire en moins au chômage partiel, la tentation de reprendre le travail, malgré les risques, est grande. D’où la revendication des syndicats de garantir le salaire à 100% pour les revenus jusqu’à 5000 francs.

Si la gauche et les syndicats parlent de garantir le pouvoir d’achat, Léonore Porchet émet quelques réserves: «L’encouragement à la consommation de n’importe quoi est à questionner. Mais nous sommes favorables à venir en aide aux familles, au droit au salaire à 100% pour les petits revenus. Il s’agit d’imposer des critères environnementaux pour les entreprises, notamment du secteur de l’aviation, et d’interdire la distribution de dividendes. C’est la question de la redistribution des richesses.»

Face aux risques de faillites et de licenciements collectifs, face à l’accroissement du chômage, le syndicat se prépare. «Toutes les forces progressistes confondues doivent s’unir pour éviter un accroissement des inégalités sociales», avertit Catherine Laubscher.

… Ecologie et économie aussi

Réindustrialisation de la Suisse, encouragement d’une production locale, soutien plus important à l’agriculture sont autant de mesures proposées face à la fragilité des circuits de distribution internationaux révélée par la pandémie. Léonore Porchet aborde la question écologique en rappelant les origines claires entre la déforestation, la perte de la biodiversité et les maladies d’origine animale. «Il s’agit maintenant d’apprendre de cette crise et de renforcer notre action environnementale. Car l’une des prochaines crises, bien plus dangereuse, est celle liée au climat.»

La relance économique se doit d’être écologiste, selon les deux parlementaires. «Continuer la destruction de notre environnement générera des difficultés économiques», renchérit Roger Nordmann, pour qui les investissements dans l’assainissement des bâtiments et les énergies renouvelables, ainsi que la revalorisation des métiers de la santé iraient dans le sens d’un cercle vertueux et éviteraient «cette tension artificielle entre relance économique et environnement».

Question mobilité, le télétravail est également abordé comme une solution pour certains travailleurs, à condition que cela ne prétérite pas l’employé (qui a tendance à travailler davantage à la maison) ni ses liens sociaux. Quant à l’égalité, Catherine Laubscher se réjouit qu’une revalorisation des professions essentiellement féminines fasse l’unanimité mais attend des mesures concrètes –, et se réjouit d’une évolution possible dans les stéréotypes familiaux à la suite de ce semi-confinement.

«Les femmes migrantes – nombreuses dans le personnel de maison, abandonné par des décideurs et des décideuses malgré les demandes syndicales et féministes – sont les plus frappées par la crise, alerte Léonore Porchet. La grève féministe demande aussi une politique migratoire humaine et inclusive, avec une régularisation des sans-papiers.»

Afin d’éviter un accroissement des inégalités sociales, les orateurs se rejoignent sur l’importance de la solidarité et de l’action collective. «Quand on ne peut plus se réunir, il faut réinventer la lutte», souligne Aldo Ferrari, qui partage un vœu: celui d’une semaine à quatre jours payé à 100%. Et Catherine Laubscher de conclure: «La Suisse est plus créative et réactive qu’on pouvait l’imaginer. Et la population s’est rendu compte de l’importance de la solidarité.» AA / photo OV


Le débat est en ligne ici.

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