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Amigos, c’est fini…

Migros a annoncé la fermeture, le 10 décembre, de sa plateforme de livraison des courses présente à Zurich et à Berne. Succès pour Unia

Le bruit médiatique et la pression d’Unia ont eu raison d’Amigos, la plateforme de livraison des courses de Migros, active dans les villes de Zurich et de Berne. Mais le géant orange n’assume toujours pas ses responsabilités.

A la mi-octobre, le syndicat avait dénoncé le numéro un du commerce de détail pour l’exploitation des coursiers d’Amigos, payés 7,90 francs par cabas, plus 2 francs par sac supplémentaire. En avril 2018, Migros avait mis en place ce système permettant à une personne de commander ses achats via la plateforme et de les recevoir à domicile. Or, les livreurs d’Amigos travaillaient comme indépendants, sans que les charges sociales, frais professionnels ou assurances ne soient payés. La Caisse de compensation du canton de Zurich avait statué sur leur situation et considéré qu’ils exerçaient une activité dépendante. Sur cette base, Unia avait exigé l’engagement de tous les coursiers par Migros et le versement des charges sociales et des frais non payés jusque-là.

Un mois et demi plus tard, Migros annonçait la fermeture de sa plateforme pour le 10 décembre, expliquant qu’Amigos s’éloignait de son but originel d’aide entre voisins et risquait de devenir un site de shopping ordinaire. Le syndicat salue l’arrêt de cette activité. Cependant, les livreurs concernés se retrouvent face à un licenciement collectif, avec un congé donné deux semaines à l’avance…

«Nous avons contacté les cantons de Zurich et de Berne pour faire respecter par Migros son devoir d’annonce en cas de licenciement collectif et de veiller à l’ouverture d’une procédure de consultation, indique Anne Rubin, responsable du commerce de détail à Unia. Zurich nous a informés qu’il avait rendu attentif Migros à son obligation d’annoncer les congés. Par contre, il nous renvoie au tribunal civil pour la consultation et le respect des délais de congé. Berne a transféré notre demande à Migros, tout en estimant que la coopérative zurichoise est responsable.» Anne Rubin ajoute qu’il est positif que les cantons rappellent à Migros ses obligations et qu’ils aient été rendus attentifs à leur devoir de surveillance du marché du travail y compris dans le cadre des plateformes numériques.

Moteur de la précarisation

De son côté, Migros semble vouloir s’éviter des problèmes avec les assurances sociales. Le géant orange a proposé aux coursiers, dans le mail envoyé pour leur annoncer la fin d’Amigos, de les aider à faire leur décompte AVS, en précisant que le paiement serait à moitié à charge des livreurs et à moitié de la coopérative. «Migros admet ainsi sa responsabilité d’employeur», note Anne Rubin. Elle informe aussi qu’Unia exige en plus le versement rétroactif de la différence de salaire par rapport à un revenu décent basé sur la CCT Migros, le remboursement des frais pour l’utilisation d’appareils privés et de véhicules, ainsi que des préavis de licenciement respectant les délais légaux.

La fin d’Amigos, si elle est réjouissante, n’est pas pour autant un renoncement aux activités de plateforme par le géant orange. Un projet pilote a ainsi démarré avec Smood, à Genève, où les bas salaires, le travail sur appel, les plannings imprévisibles sont le lot des coursiers. Migros collabore également avec la plateforme Annanow.ch pour les livraisons de proximité de Do It et Melectronics. «Les conditions y sont très précaires, relate Anne Rubin. Migros ne doit pas être le moteur de la précarisation due à la numérisation dans le commerce de détail. La seule façon d’y mettre un terme, c’est qu’elle emploie son personnel de livraison dans les règles et qu’il soit assujetti à la CCT Migros.»

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