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Attention, AVS en danger!

Alerte! Dans tout juste un mois, les citoyens sont appelés à se prononcer sur la «réforme de stabilisation de l’AVS», nommée AVS 21. Tout laissait croire que le peuple n’en ferait qu’une bouchée. Nous étions 15000 personnes à Berne en septembre 2021 pour que le Parlement enterre AVS 21. Puis, en un temps record, nous avons recueilli plus de 150000 signatures ce début d’année pour le référendum contre AVS 21. Et le 14 juin, c’est par milliers que nous manifestions dans la rue contre ce projet antisocial. Or, l’espoir porté par ces mobilisations a été douché par les premiers sondages sur la votation. Celui du 10 août donnait déjà AVS 21 gagnante par 53% de Oui. Et celui de vendredi dernier par… 64%. Une progression inattendue, le Non grappillant souvent du terrain à l’approche du vote. Certes, ces sondages doivent être pris avec des pincettes. Reste que le ton est donné. Et que sans une vaste mobilisation pour que le Non l’emporte, le Conseil fédéral et la droite pourront crier victoire, après deux premières tentatives, en 2004 et en 2017, de faire passer l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans.

Comme la démocratie est une variable ajustable pour nos gouvernants, peu importe ces refus, pourvu que les milieux économiques parviennent à leurs fins: affaiblir l’AVS au profit des assureurs privés, et biffer le droit des femmes de partir un an plus tôt à la retraite. Le tout au nom de l’égalité et de la solidarité... Or, l’égalité parlons-en. Si les femmes étaient payées à l’égal des hommes, il rentrerait dans les caisses de l’AVS bien plus que les économies escomptées par AVS 21 sur leur dos et leur santé. Et parlons aussi de démocratie. En 1981, l’égalité entre hommes et femmes, et celle des salaires, était inscrite dans la Constitution. Depuis 41 ans, les entreprises violent allégrement cette disposition, comme la loi entrée en vigueur en 1996. Le Conseil fédéral laisse faire et nous explique qu’il est temps que les femmes se mettent au diapason…

Bien sûr, il y a du cynisme, du mépris. Mais surtout, le gouvernement cache bien l’enjeu qui se trouve derrière cette pseudo-égalité face à l’AVS: la possibilité de réhausser l’âge de la retraite de toutes et de tous. Car cette réforme ne touche pas que les femmes. Elle s’attaque également à l’âge de la retraite des hommes en supprimant la notion d’âge légal et en la remplaçant par un «âge de référence» fixé pour l’heure à 65 ans. AVS 21 introduit autour de cet âge une retraite flexible entre 63 et 70 ans, doublée d’une incitation à travailler plus longtemps. Et c’est là que le bât blesse. Seuls les riches pourront quitter le monde du travail à 63 ans, ou avant, comme ils le font déjà. Les salariés et les salariées les plus précaires, ayant des trous de cotisations ou des petits revenus, seront contraints de trimer aussi longtemps que leur santé le leur permettra pour espérer bénéficier d’une pension correcte.

Un autre pan du projet affectera encore tant les hommes que les femmes. C’est la hausse de 0,4% de la TVA pour le financement de l’AVS. Une augmentation qui touchera aussi les retraités et les retraitées. S’ajoutant à la forte inflation, elle grèvera d’autant les budgets de tous.

Cette réforme AVS 21 n’est donc pas que l’affaire des femmes. Elle est celle de tous les travailleurs, des retraités et de nos organisations syndicales. Car il s’agit d’empêcher un nouveau démantèlement de notre AVS, sociale et solidaire. Tous ensemble, battons-nous pour faire mentir les sondages. Ce samedi 27 août, Unia et l’Union syndicale suisse organisent une journée nationale contre AVS 21 avec des actions dans les cantons. Soyons nombreuses et nombreux à y participer et poursuivons, jusqu’au 25 septembre, la mobilisation pour que le Non à AVS 21 l’emporte!