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Des syndicalistes vaudois se mobilisent pour la gauche

A l’occasion du 2e tour des élections cantonales au Conseil d’Etat, des représentants syndicaux rappellent l’importance de conserver une majorité de gauche

En dix ans de majorité de gauche à l’exécutif, «des progrès sociaux conséquents» ont bénéficié aux salariés vaudois. C’est le constat de militants vaudois de plusieurs syndicats qui ont lancé un appel à voter la liste socialiste et verte le 10 avril prochain. «Augmentation des subsides à l’assurance maladie, introduction des prestations complémentaires aux familles et de la rente-pont cantonale, création d’un congé intempérie payé à 100% dans les métiers de la construction, revalorisation de salaires dans le secteur public», donnent-ils en exemple. Pour éviter un démantèlement social si la droite devenait majoritaire au Conseil d’Etat, les syndicalistes signataires de l’appel invitent la population à voter pour Nuria Gorrite, Rebecca Ruiz, Cesla Amarelle et Vassilis Venizelos. Ils rappellent que la droite s’est au contraire battue pour «des cadeaux fiscaux aux plus privilégiés, pour abaisser les standards pour l’encadrement des enfants en accueil de jour, pour l’autonomisation du CHUV» et a lancé «un plaidoyer clientéliste pour les cliniques privées». Pour les syndicalistes, une majorité de gauche au gouvernement est nécessaire pour faire face aux enjeux de la prochaine législature: «Introduction d’un salaire minimum cantonal, défense du service public, amélioration du pouvoir d’achat contre l’augmentation des primes d’assurance maladie, investissements supplémentaires dans la formation et la politique d’intégration, soutien aux familles (congé parental, accueil de jour accessibles et en nombre suffisant), revalorisation des salaires dans les professions de la santé et du social, etc.» Entretien avec le président d’Unia Vaud, Bounouar Benmenni.


Pourquoi prendre position dans une élection?

Notre syndicat est neutre sur le plan politique et notre comité régional souhaite fermement le rester. Nous ne souhaitons aucunement nous affilier à une tendance politique ou à un parti. Par contre, nous devons défendre les intérêts de nos membres, leurs droits sociaux et syndicaux; nous le faisons dans la négociation collective, dans la mobilisation de terrain, mais le contexte politique est aussi déterminant. Il est donc logique de prendre position en faveur d’initiatives, de référendums politiques ou lors de votations ou d’élections déterminantes pour les salariés. Il est clair que notre sensibilité humaniste, la défense des travailleuses et travailleurs n’est pas le fait de toutes les tendances politiques. Nous partageons avec les partis progressistes un idéal de société et nous devons le défendre quand il est menacé.

Quels sont les enjeux si la majorité du Conseil d’Etat passe à droite?

Chacun a ses convictions. Pour ma part, alors qu’une claire majorité de nos membres a des origines étrangères, nous devons prendre position contre l’accession de l’UDC au gouvernement. Il m’est arrivé que des membres de l’UDC ne me saluent pas du simple fait que je suis d’origine étrangère. Je suis arrivé à 13 ans en Suisse, je me sens aujourd’hui très bien intégré et les appels constants aux efforts d’intégration de l’UDC ou à la fermeture des frontières ne témoignent selon moi pas de l’acceptation de l’autre que nous devons avoir. Rien que pour cela, il faut faire barrage à une majorité avec l’UDC.

Qu’en est-il des avancées syndicales durant cette dernière législature et que peuvent espérer les travailleuses et les travailleurs si la gauche l’emporte?

Durant ces dernières années, nous avons pu peser sur les projets du canton. Nous avons pu faire valoir nos projets pour le programme de législature du Conseil d’Etat et nous avons été entendus sur plusieurs points. A l’avenir, nous pouvons espérer que la gauche se rappelle de nous et que l’intérêt des travailleuses et des travailleurs soit au centre de ses préoccupations. En raison des valeurs que nous partageons, nous attendons de ses élus qu’ils soient solidaires des syndicats. C’est un bras de levier pour les cinq années à venir. Nous avons bien entendu des attentes et ce sera à nous de les faire valoir.

Comment, selon vous, motiver les citoyennes et les citoyens à aller voter?

Notre syndicat est le porte-voix des salariés. Dans le cadre de la démocratie, il revient à chaque citoyen de faire entendre sa voix dans les urnes. Ne laissons pas les autres décider à notre place. Les travailleuses et les travailleurs n’ont malheureusement pas tous le droit de vote, j’espère que tous ceux qui le peuvent s’expriment.

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