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Grazie mille!

Je ne sais pas vous, mais moi je me retrouve (presque) tous les soirs à 21h sur mon balcon pour applaudir et encourager celles et ceux qui sont en première ligne face au Covid-19. Venu d’Italie, ce désormais quasi-rituel rend hommage au personnel hospitalier qui risque chaque jour sa vie. On pense aux médecins et aux infirmières, moi (et je ne suis pas le seul) j’applaudis également les ambulanciers, les aides-soignantes, les nettoyeurs, les blanchisseuses et tout le personnel hôtelier sans qui un hôpital ne fonctionnerait tout simplement pas, mais aussi, hélas, les employés des pompes funèbres, sans oublier les soignants qui prennent en charge les autres malades et les accidentés dans des conditions devenues difficiles, le personnel des EMS et des soins et de l’aide à domicile, des pharmacies…

Moi qui télétravaille, je frappe dans les mains pour rendre hommage à celles et ceux qui me permettent de rester bien planqué à la maison. D’abord les vendeuses des supermarchés, qui méritent une standing ovation. Merci aussi aux chauffeurs de camion, aux conducteurs de train, aux livreurs et aux employés de la logistique, qui amènent les marchandises. Et, plus loin, hourra pour les agriculteurs, éleveurs, maraîchers et ouvriers de l’industrie alimentaire, qui nous donnent de quoi manger chaque jour à notre faim. Vive les employés de la voirie et des services industriels, qui nous débarrassent de nos déchets et nous offrent eau et électricité. Bravo aux employés des transports publics et à ceux des stations-service et des shops. Honneur aux imprimeurs et aux postiers, qui sortent et distribuent notamment ce journal. A tous ceux et toutes celles, j’en oublie pardon, qui prennent, ces jours, des risques pour que notre société continue de tourner.

Vous êtes des héros et des héroïnes. Je sais ce que je vous dois. J’ai, nous avons contracté une dette envers vous. Il faudra la payer. La société doit reconnaître votre rôle et cette reconnaissance doit aussi se concrétiser par une revalorisation salariale, car nombre d’entre vous ne sont pas payés comme vous devriez l’être. Cela implique, j’en suis conscient, une plus juste redistribution des richesses produites et une imposition digne de ce nom des plus riches. Le système de santé doit être remis à plat, il faut mettre le holà au secteur privé et garantir le financement de l’hôpital public. Nous avons besoin de conventions collectives nationales dans des branches comme le commerce de détail ou la logistique qui garantissent des conditions de travail et d’embauche correctes. Des salaires de moins de 4000 francs ne sont plus acceptables, il faudra s’en souvenir à Genève lorsque le salaire minimum cantonal passera en votation. Et on a complètement oublié le monde paysan, les travailleurs de la terre ont aussi le droit d’être rémunérés équitablement pour leur labeur, si les distributeurs doivent réduire leurs marges, nous devons accepter aussi de payer un peu plus notre nourriture. Mille mercis encore, tenez bon, syndiquez-vous et, promis, on fera tout pour que cette dette soit remboursée.