Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

La Commune de Paris, jalon de notre Histoire

Proclamation de la Commune de Paris, le 28 mars 1871, à la place de l’Hôtel-de-Ville.

Proclamation de la Commune de Paris, le 28 mars 1871, à la place de l’Hôtel-de-Ville.

Il y a 150 ans, la Commune de Paris posait déjà les enjeux majeurs de la société actuelle: socialisme ou capitalisme, émancipation des femmes, démocratie directe et bien d’autres. Durant les 72 jours de son existence, du 18 mars au 28 mai 1871, la Commune fut l’ébauche d’une réponse à ces questions sociales au point que de nombreux révolutionnaires qui suivirent se sont revendiqués défenseurs de ses projets. Revenons sur cet événement de courte durée, bien souvent oublié ou raillé, qui marqua grandement les enjeux politiques et sociaux

Les origines de la Commune

Le 19 juillet 1870, une France mal préparée lance la guerre contre une Prusse mieux armée. Fatalement, la Prusse prend rapidement l’avantage, allant jusqu’à faire capituler l’empereur Napoléon III le 2 septembre à Sedan. Cette capitulation mène à la fin du Second Empire et, deux jours après la défaite à Sedan, la République est déclarée à Paris.

La ville est transformée en véritable forteresse prête à empêcher les soldats ennemis de marcher sur la capitale. La défense et la fortification de Paris deviennent la priorité. Toutefois, l’assaut auquel la ville s’est préparée n’aura jamais lieu. L’armée prussienne, une fois arrivée aux portes de Paris, se met à l’encercler; c’est le début du siège de la ville. Le patriotisme des Parisiens est remplacé par le froid et la faim, et l’envie de guerre populaire commence à s’effriter. Après de nombreuses discussions au sein de la toute nouvelle République, la négociation est l’option privilégiée; Bismarck est prêt à signer la paix à condition qu’on lui cède l’Alsace-Lorraine.

Le peuple parisien s’oppose à cette décision. Le 6 janvier 1871, une affiche rouge, collée sur les murs de Paris exprime clairement son opinion révolutionnaire: «Le gouvernement qui, le 4 septembre, s’est chargé de la défense nationale a-t-il rempli sa mission? - Non! […] Ils n’ont pensé qu’à négocier, au lieu de fondre des canons et de fabriquer des armes. Ils se sont refusés à la levée en masse. Ils ont laissé en place les bonapartistes et mis en prison les républicains. […] Place au peuple! Place à la Commune!».

Malgré les révoltes des Parisiens s’opposant aux projets de capitulation, le 28 janvier l’armistice est signé. La France élit une Assemblée nationale qui siégera à Bordeaux et décidera du reste. La vie continue dans la capitale, mais les idées révolutionnaires ne sont pas enterrées et sont exacerbées par la trahison du gouvernement. Il suffit d’une goutte d’eau pour que Paris se révolte. Et cette goutte, ce sera le traité préliminaire de paix signé à Bordeaux qui autorise les Prussiens à rentrer dans Paris. Les Parisiens, ayant lutté durant de longs mois, ne peuvent laisser passer cela. Sans violence, ils laissent les quartiers Ouest aux Prussiens et cela pour une durée limitée. Ils ferment les magasins et les restaurants, érigent des barricades et déplacent tous les canons à l’est de la ville.

Cette organisation ne se fait pas seule, une forme de gouvernement, principalement dirigé par le comité central de la Garde nationale, a émergé à Paris. Deux camps s’affrontent alors: le comité central de la Garde nationale d’un côté et le gouvernement créé par Adolphe Thiers à Bordeaux de l’autre. Thiers souhaite absolument éteindre la flamme révolutionnaire parisienne. Des décisions sont prises à Bordeaux dans ce but: un général bonapartiste est mis à la tête de la Garde nationale parisienne et les loyers impayés durant le siège doivent être immédiatement versés.

Dès l’Assemblée nationale tenue à Bordeaux terminée, le tout nouveau gouvernement décide de rentrer, non pas à Paris, mais à Versailles.

C’est dans ce contexte qu’une étincelle met le feu aux poudres et mène à la création de la Commune de Paris.

La situation ouvrière

Le Second Empire précédant la Commune de Paris est une période marquée par la révolution industrielle de la seconde partie du 19e siècle qui apporte une montée du capitalisme, une expansion économique et la création de grandes entreprises et de banques. Tout cela mène à une augmentation du nombre de travailleurs dans les domaines du commerce et de l’industrie. La situation du monde ouvrier est très précaire, la journée de labeur s’élève à 10-12 heures, les enfants travaillent à partir de l’âge de 8 ans et les salaires sont tout juste suffisants pour se nourrir, se loger et se chauffer. Cette situation ouvrière est un élément important qui mène la classe laborieuse à développer une conscience de classe, accentuée par la création d’organisations ouvrières et par les différents penseurs socialistes émergents.

Louise Michel, parmi les prisonniers, après s’être rendue pour sauver sa mère. Tableau de Jules Girardet.
Louise Michel, parmi les prisonniers, après s’être rendue pour sauver sa mère. Tableau de Jules Girardet.

 

Le 18 mars 1871: l’insurrection

Le 18 mars 1871, tôt dans la matinée, le gouvernement de Thiers envoie une brigade surprise récupérer les canons entreposés dans les hauteurs de Montmartre et aux Buttes-Chaumont. Lorsque les troupes arrivent à Montmartre et qu’un homme s’oppose à un soldat, ce dernier ouvre le feu. Louise Michel, une ancienne enseignante, désormais ambulancière de la Garde nationale, arrive sur les lieux afin de soigner le blessé, puis court à la mairie du 18e arrondissement pour prévenir le maire Georges Clemenceau. Les tentatives de négociations de Clemenceau n’aboutissent pas et le maire, dépité, quitte les lieux. Louise Michel, quant à elle, trouve cette attaque scandaleuse. Elle s’en va en ville criant à tue-tête: «Trahison! On a tiré sur le peuple, on a tué un de ses fils!»

De nombreuses compagnies de la Garde nationale du quartier se rassemblent. Le jour se lève, les Parisiens se réveillent et apprennent l’attaque de Thiers. Ils sonnent le tocsin et rapidement, les citoyens se dirigent, à pied, là où se trouvent encore les soldats.

Une fois les chevaux arrivés et les canons attelés, les soldats emportent les premiers canons mais se font rapidement arrêter par la population. A trois reprises, Claude Lecomte, général versaillais, donne l’ordre de tirer sur la foule. Les femmes, angoissées, ne souhaitant pas de confrontations questionnent les soldats: «Allez-vous tirer sur nous? Sur nos maris? Sur vos frères? Sur vos enfants?» Les soldats ne tireront pas malgré les menaces de leur général. Les hommes de Thiers fraternisent avec les Parisiens. Ce jour-là, deux généraux de Thiers sont fusillés sur la place publique.

Le comité central de la Garde nationale de Paris, ne sachant que faire, décide d’élire Charles Lullier général en chef. Celui-ci décide de ne pas attaquer Versailles et de laisser partir les hommes du gouvernement Thiers présents à Paris. Cette décision sera longuement critiquée; la Garde nationale ayant suffisamment d’hommes pour attaquer Versailles et ainsi renverser le gouvernement des «capitulards». Toutefois, ce n’est pas l’ambition du comité central; ce dernier prend la décision d’élire immédiatement la Commune et ensuite, peut-être, de lancer les négociations avec le gouvernement de Thiers.

Ce 18 mars 1871 est considéré comme le début de la Commune de Paris.

Les femmes dans la Commune

Parmi les insurgés, beaucoup sont des femmes. L’Histoire en a fait des symboles voire des mythes. Les femmes n’ayant pas le droit de vote, elles n’en restent pas moins actives et sont nombreuses dans les clubs et organisations populaires. Lors des derniers instants de la Commune, elles contribuent activement à maintenir les barricades et se battent pour leurs idées. La plus fameuse d’entre elles est Louise Michel.

Louise Michel est une enseignante proche du monde politique parisien à partir de 1856. Aux opinions blanquistes, elle est une fervente défenseure de la Commune; c’est elle qui avertira de l’arrivée des troupes versaillaises lors de l’affaire des canons de la butte Montmartre. Louise Michel fait partie de l’aile la plus radicale au sein de la Commune, et lorsqu’il faut décider d’attaquer ou non Versailles, elle se porte volontaire, prête à attaquer seule. Sa bravoure est acclamée et respectée. Elle se bat pour la Commune jusqu’au 24 mai, jour où finalement elle se rend afin de sauver sa mère. Convaincue de ses idées, elle fera grandement parler d’elle lorsque, devant ses juges elle déclarera: «Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit aujourd’hui qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part, moi!» Fière de ses actions, elle avouera être responsable de tout ce dont on l’accuse. Toutefois, elle sera épargnée et déportée.

Louise Michel est une figure principale de la Commune de Paris, elle est aujourd’hui encore un véritable symbole.

La barricade de la place Blanche, défendue par les femmes en mai 1871.
La barricade de la place Blanche, défendue par les femmes en mai 1871.

 

La Commune de Paris

Le 26 mars, après quelques tentatives d’arrangements avec Thiers, le comité central de la Garde nationale de Paris ferme toute possibilité de négociations avec le gouvernement et organise les élections municipales. «Citoyens, affiche-t-il quelques jours plus tôt, Paris ne veut pas régner, mais il veut être libre.»

Le drapeau rouge, emblème d’une société égalitaire, est hissé sur l’Hôtel de Ville, le Panthéon et Notre-Dame. Malgré le caractère égalitaire et novateur de ces élections, les femmes n’ont pas pu y participer. Victor Hugo avait pourtant défendu naguère la nécessité du droit de vote des femmes: «Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes. C’est là un état violent. Il faut qu’il cesse.»

92 personnes de tous horizons sont élues à la Commune le 26 mars; des écrivains, des journalistes, des artistes, des enseignants, des ouvriers, des artisans, et bien d’autres. Ces élections étant libres, les sensibilités politiques des différents élus sont très variées. Une vingtaine d’entre eux sont des bourgeois riches ouvertement conservateurs; ils démissionneront rapidement. La majorité est composée de membres de la petite bourgeoisie que l’on peut répartir en plusieurs mouvances: des blanquistes aux tendances socialistes, des radicaux qui visent une république sociale et démocratique et des jacobins, anciens révolutionnaires de 1848. 25 des hommes de la Commune sont des ouvriers; ceux-ci ne forment pas de groupe idéologique uni et sont souvent affiliés à l’Association internationale des travailleurs, majoritairement du courant proudhonien.

Les premières mesures de la Commune sont claires: elle refuse catégoriquement de reconnaître l’autorité de l’Assemblée de Versailles; elle déclare son autonomie et par conséquent possède désormais tous les pouvoirs sur les questions de sécurité, d’éducation et d’économie. Afin de s’occuper de ces points, neuf commissions collégiales sont créées avec à leur tête un ou deux délégués.

Premières mesures

Après l’autonomisation, les questions les plus urgentes sont traitées. Chaque citoyen valide de Paris devient un membre de la Garde nationale prêt à prendre les armes en cas d’attaque. Les Parisiens se font dispenser du paiement des neufs derniers mois de loyer. La vente d’objets au mont-de-piété est interdite. Et ce n’est que le début d’une multitude de changements (voir encadré ci-dessous).

Friedrich Engels, auteur avec Karl Marx du Manifeste du parti communiste en 1848, considère alors la Commune comme la dictature du prolétariat. Toutefois, même si beaucoup de mesures servent les ouvriers (fin du travail de nuit, diminution du temps de travail et revalorisation des salaires) et que le peuple obtient plus de pouvoir, la propriété privée n’est pas remise en cause. La Banque de France n’a pas été touchée et la Bourse de Paris continue de fonctionner tout à fait normalement.

La mesure la plus proche du socialisme prise par la Commune est sans doute la collectivisation des ateliers abandonnés par leurs propriétaires partis à Versailles. Les ouvriers s’organisent en coopératives et gèrent eux-mêmes ces ateliers.

Appel aux autres Communes

Le 19 avril, alors qu’elle est en pleine détresse, la Commune annonce son programme dans une Déclaration au peuple français. Elle prône une république décentralisée constituée d’une fédération de toutes les Communes françaises. La Commune prend alors une dimension plus globale; elle n’est plus une administration municipale mais représente l’ambition d’un nouveau modèle d’Etat régi par l’autonomie municipale, où l’on donne le pouvoir à la base: le peuple, représenté par les Communes. Dans ce système, résident les germes d’une vision beaucoup plus démocratique de l’Etat.

Ce projet de décentralisation aurait pu être appuyé par la province mais ce ne sera pas le cas.

Après l’insurrection du 18 mars à Paris, des soulèvements ont lieu à Marseille, Grenoble, Toulouse, Narbonne et Limoges mais le gouvernement de Thiers les réprime rapidement. La Déclaration de la Commune arrive trop tard; la révolte en province est morte et la propagande de Versailles a fait naître de l’hostilité envers la capitale.

Bien d’autres sujets sont discutés durant les quelques semaines d’existence de la Commune dont notamment le droit de vote des femmes. Mais Paris, constamment attaqué par Versailles, ne peut s’en sortir et mettre en place tout ce que les fédérés – nom des combattants de la Commune – souhaiteraient.

Symbole du pouvoir impérial, la colonne de la place Vendôme est démolie le 16 mai 1871. Photo de François Franck.
Symbole du pouvoir impérial, la colonne de la place Vendôme est démolie le 16 mai 1871. Photo de François Franck.

 

L’élection de la Commune

Le système de mandat des élus choisi pour la Commune est tout à fait innovant. Ils sont désignés avec un mandat impératif et révocable. Impératif, car il implique que les individus sont élus en vue d’effectuer une action définie auparavant, dans une durée donnée et selon des modalités précises. Cette caractéristique s’oppose à celle du mandat représentatif où l’individu élu peut agir à sa guise et sans engagement.

Le mandat est aussi révocable; cela signifie que, dans le cas où l’action pour laquelle l’individu a été élu n’est pas effectuée conformément à ses promesses, il est révoqué. Ce modèle s’oppose aux commissaires, élus pour une durée déterminée. Jean-Jacques Rousseau dans Du contrat social préconisait déjà, en 1762, l’utilisation du mandat impératif.

Ce type de mandat sera sujet à de nombreuses discussions politiques jusqu’à nos jours.


Les avancées sociales de la Commune

La Commune, durant sa courte vie, met en place une nouvelle société. Cela passe par un grand nombre de changements: le travail de nuit est interdit, les salaires des ouvriers sont revalorisés, les étrangers sont autorisés à devenir citoyens. Pour ce qui est des lois et du système judiciaire, le divorce est rétabli, la justice devient gratuite et les juges et fonctionnaires doivent désormais être élus. L’éducation est aussi modifiée en conséquence: l’instruction est rendue gratuite, obligatoire et laïque. L’Etat et l’Eglise se séparent mais la liberté de croyance est conservée. L’Eglise est considérée comme le signe et l’héritage d’un passé qui s’oppose aux ambitions de la Commune. La Commune souhaite faire disparaître les symboles de cet ancien pouvoir. Dans cette même optique, le 16 mai, la colonne de la place Vendôme, ancien symbole de despotisme, est démolie.

Porte Maillot: une barricade a été dressée par les partisans de la Commune.
Porte Maillot: une barricade a été dressée par les partisans de la Commune.

 

La semaine sanglante

En mars 1871, alors que la Commune n’est pas encore élue, Thiers ne flâne pas. Il remet de l’ordre dans ses troupes restantes qui sont agrémentées peu à peu de prisonniers retenus en Allemagne que Bismarck libère dès le 28 mars.

Le 2 avril, 9000 hommes de Thiers attaquent l’un des avant-postes de la Commune au rond-point de Courbevoie défendu par 600 fédérés. Les Versaillais l’emportent rapidement. Les fédérés, marqués par cette attaque, prennent la direction de Versailles. Cette unique offensive parisienne est un échec. L’attaque a été improvisée et la Garde nationale n’est pas une armée formée. Les attaquants sont vaincus et nombre d’entre eux faits prisonniers.

Du 11 avril au 21 mai, une lutte sans pitié a lieu aux portes de Paris. Malgré les efforts des fédérés, avec une armée disparate, le fossé se creuse encore plus. L’armée de Thiers grandit, constamment alimentée par les flux de prisonniers rentrant en France, alors que la Garde nationale ne fait que diminuer sous le coup des attaques. Le 10 mai, les délégués à la guerre de la Commune sont remplacés par Charles Delescluze, un vieil homme jacobin dont les actions sont principalement symboliques: destruction de la colonne Vendôme et réintroduction du calendrier révolutionnaire.

Le dimanche 21 mai, alors qu’un grand concert est organisé au jardin des Tuileries, les troupes versaillaises pénètrent dans Paris par la porte de Saint-Cloud. Cela marque le début de la Semaine sanglante.

Le 22 mai, environ 60000 soldats versaillais sont dans Paris. Les «communards», malgré un désordre total, continuent de se battre durant les jours qui suivent. Les Versaillais font preuve d’une grande cruauté; de nombreux prisonniers sont tués. Des otages, dont l’archevêque de Paris, sont exécutés. Les 27 et 28 mai, des combats ont lieu au cimetière du Père-Lachaise, de nombreux fédérés sont fusillés. Le 28 mai, c’est le cœur de Paris qui est pris par les troupes versaillaises. Le lendemain, le fort de Vincennes capitule et ses neufs officiers sont exécutés sur-le-champ malgré leur capitulation.

A cet instant, la Commune n’existe plus. Néanmoins cela ne signifie pas la fin des massacres, bien au contraire. Paris se transforme en véritable abattoir. Les quartiers ouvriers sont passés au peigne fin. On ne prend pas le temps de vérifier l’identité des individus; un quelconque soupçon ou un regard noir suffisent à se faire exécuter. Les files de prisonniers sont passées en revue par Gaston de Galliffet, un commandant de brigade, qui s’octroie le droit de décider de ceux qui vivront ou mourront. Il obtient plus tard le surnom de «massacreur de la Commune».

Ce massacre doit s’arrêter tant le nombre de cadavres jonchant le sol est élevé. Il faut rapidement évacuer les corps pourrissant dans les rues. Plus tard, la ville de Paris annonce au gouvernement l’évacuation de 17000 cadavres. Cela représente l’estimation minimale du nombre de victimes de la Semaine sanglante. Les estimations d’historiens oscillent plutôt entre 20000 et 30000 morts. A titre de comparaison, la période de la Terreur, durant la Révolution française, avait fait environ 2500 tués en seize mois. La Semaine sanglante est un carnage sans précédent. Une fois la tuerie terminée et les cadavres évacués, les 36000 prisonniers sont jugés. La majorité d’entre eux est déportée.

Ces tragiques événements qui suivent la Commune contribuent en grande partie à sa renommée. La France et le monde sont alors mis au courant de ce massacre. Les fédérés gagnent la sympathie de la population et créent une scission sociale durable. Les «communards» ont gagné le respect du peuple.

Une rue de Paris, aux derniers jours de la Semaine sanglante. Tableau de Maximilien Luce.
Une rue de Paris, aux derniers jours de la Semaine sanglante. Tableau de Maximilien Luce.

 

L’influence de la Commune aujourd’hui

La Commune de Paris a servi de précurseur et d’exemple. Durant les quelques mois de son existence, elle montre l’exemple d’une société nouvelle, une société plus égalitaire, plus démocratique. Nous ne pouvons pas savoir comment la Commune aurait évolué si elle avait duré plus longtemps, mais elle sert de point de départ à de nombreux changements. Les mythes qui alimentent l’histoire contribuent grandement à la propagation de ses idées. Les massacres de la Semaine sanglante sont utilisés comme exemple de la violence bourgeoise envers le peuple lorsque celui-ci tente d’obtenir une forme de justice sociale. Les communards, quant à eux, sont élevés au rang de héros.

Nous commémorons cette année les 150 ans de ce soulèvement populaire posant la base de discussions politiques qui alimentèrent le siècle qui suivit et ce jusqu’à nos jours. Un événement historique important montrant que la société peut changer de base. Et qui ne doit pas tomber dans les profondeurs de l’Histoire.