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La rente-pont, une belle avancée

Des chômeurs séniors regardent des offres d'emploi affichées dans un office de placement.
© Neil Labrador

Le Conseil fédéral a décidé d’une série de mesures en faveur des chômeurs et travailleurs âgés. Parmi la plus importante, une rente-pont pour les sans-emplois de 60 ans et plus arrivés en fin de droits.

Les syndicats saluent les mesures décidées par le Conseil fédéral en faveur des demandeurs d’emploi et des travailleurs âgés

L’Union syndicale suisse (USS) se réjouit des mesures décidées par le Conseil fédéral en faveur des demandeurs d’emploi et des travailleurs âgés et, en particulier, la plus importante d’entre elles, une rente-pont dès 60 ans. Cette nouvelle prestation permettrait aux chômeurs en fin de droit de toucher jusqu’à 58000 francs par an ou 87000 francs pour un couple en attendant l’AVS. Selon les chiffres de 2018, 2657 personnes seraient concernées, mais on sait que tous les chômeurs ne sont pas inscrits dans les offices de placement.

«Le Conseil fédéral a accepté cette idée que nous défendons depuis longtemps sur le plan syndical et que nous avons réalisé dans le canton de Vaud», se félicite Pierre-Yves Maillard, président de l’USS. «L’exemple vaudois montre qu’en sept ans, cette prestation a trouvé son sens, qu’elle touche les gens qu’il faut et qu’elle est maîtrisée. Toutes les craintes que l’on peut avoir quant à une prestation sociale ont été levées. On voit que ça marche bien, que ça soulage l’aide sociale, que du point de vue des coûts, il y a une bonne partie compensée par de moindres dépenses à l’aide sociale. Pour les bénéficiaires, ça change fondamentalement les choses que d’être à la retraite plutôt qu’à l’assistance publique. Ceux qui perdent leur emploi à 58 ans savent que s’ils ne trouvent pas de travail durant leur période de chômage ils auront une solution qui les tiendra jusqu’à la retraite. C’est quand même une belle avancée», se réjouit l’ancien conseiller d’Etat vaudois, qui prévient: «Je sais que l’on n’est qu’au début du processus, que c’est un travail de longue haleine pour créer une prestation de ce type, mais dans tous les cas, c’est un bon point de départ.»

Le Conseil fédéral a chargé le Département fédéral de l'intérieur de préparer une consultation. Ensuite, si tout se passe bien, le Parlement sera saisi de la proposition.

Pas de protection des travailleurs seniors

Dans une prise de position, l’Union patronale suisse se déclare d’ores et déjà favorable à ce qui «comble une lacune». En revanche, l’UDC voit bien que le Conseil fédéral a aussi en tête de contrer son initiative «de limitation» contre la libre circulation avec l’Union européenne. Le projet de rente-pont est «juste bon à jeter», juge le parti de droite dans un communiqué. «Cette proposition aura pour principal effet que les salariés âgés pourront être licenciés encore plus facilement, car consolés avec une rente-pont et remplacés par de la main-d’œuvre étrangère bon marché arrivant en masse grâce à la libre circulation des personnes.»

L’USS demandait un renforcement de la protection des travailleurs les plus âgés contre les licenciements et regrette que cela n’ait pas été tenu. Quant à la libre circulation et à l’accord-cadre avec l’UE, la centrale syndicale s’en tient à sa «ligne rouge» sur les mesures d’accompagnement: elles ne sont pas négociables. C’est à la Suisse de définir comment elle protège ses salaires qui sont les plus élevés d’Europe.

Les autres mesures décidées par le Conseil fédéral ne nécessitent pas d'adaptations de lois. Il s’agit de dispositifs en faveur de la formation, du perfectionnement et du placement. Le gouvernement veut une meilleure prise en compte de la certification professionnelle, il souhaite rendre gratuit les services d’orientation professionnelle dès 40 ans et offrir plus de soutien aux demandeurs d’emploi difficiles à placer, notamment pour les personnes de plus de 60 ans, les réfugiés et les admis provisoires.

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