Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Nous lancerons le référendum»

Les magasins pourraient ouvrir leurs portes le samedi une heure de plus, soit jusqu’à 17 heures. Unia refuse d’entrer en matière sur la question sans Convention collective de travail.
© Neil Labrador

Les magasins pourraient ouvrir leurs portes le samedi une heure de plus, soit jusqu’à 17 heures. Unia refuse d’entrer en matière sur la question sans Convention collective de travail.

 

A Fribourg, la majorité de droite cherche à imposer une ouverture prolongée des commerces le samedi

Nouvelle bataille en vue sur les horaires d’ouverture des magasins, qui se déroulera cette fois dans le canton de Fribourg. En juin 2017, la majorité de droite du Grand Conseil avait voté une motion du PDC Laurent Dietrich et de l’UDC Stéphane Peiry, qui proposaient de prolonger d’une heure l’ouverture des commerces le samedi, soit à 17h. Selon ces deux députés représentant la Ville de Fribourg, les commerçants fribourgeois souffriraient d’une «discrimination» vis-à-vis de la «concurrence» des autres cantons, qui, à l’exception de Lucerne, laissent fermer boutique à 17h, voire à 18h comme à Lausanne, Neuchâtel ou Genève. Selon les motionnaires, tirer le rideau à 16h constituerait un «frein au développement touristique» et un «manque de continuité avec les cafés et les restaurants». Il faudrait, au contraire, offrir la possibilité de «boire un verre sur place» durant ses courses en ville.

Le Conseil d’Etat a présenté le 26 juin le projet de modification en ce sens de la Loi sur l’exercice du commerce. Il ne contient aucune compensation pour les employés des enseignes, aucune diminution de l’horaire en semaine ou suppression des nocturnes, ni amélioration des conditions de travail et d’embauche. Rappelons que le commerce de détail à Fribourg est dépourvu d’une Convention collective de travail (CCT). Le Gouvernement s’était engagé à intervenir pour favoriser une entente des partenaires sociaux, mais les deux réunions organisées à cette fin n’ont pas abouti à un accord. 

La CCT avant toute chose

«Nous voulons une CCT. Il y a malheureusement à ce jour un manque de volonté en ce sens de la part des patrons, mais aussi du Conseil d’Etat», explique Armand Jaquier. Pour le secrétaire régional d’Unia Fribourg et, par ailleurs, député socialiste, il est hors de question de discuter des heures d’ouverture avant qu’une CCT ne soit signée. «Indépendamment des horaires, le Gouvernement doit prendre son bâton de pèlerin et, une fois que nous serons dans un système conventionnel, il sera plus facile de trouver des solutions réalistes.»

Quant au Grand Conseil, qui devrait se prononcer à l’automne, il est peu probable pour Armand Jaquier qu’il change son fusil d’épaule. «Le lancement d’un référendum apparaît évident, sous réserve des décisions de l’assemblée de branche et des instances régionales du syndicat.» 

Quelle sera l’issue de cette votation? En 2009, les Fribourgeois avaient déjà repoussé par 57% des suffrages l’ouverture prolongée le samedi, alors même qu’était proposée à l’époque une compensation sur les nocturnes. Ailleurs en Suisse, le peuple refuse systématiquement les extensions qui n’ont pas l’aval des partenaires sociaux. Des débats ayant eu lieu aux quatre coins du pays, il ressort que c’est avant tout le prix, ainsi que la qualité des produits et du service qui retiennent l’attention des clients; la seule libéralisation des horaires n’est pas une alternative à la concurrence du tourisme d’achat et du commerce électronique. Reste à voir si la perspective de prendre un verre en ville après ses achats suffira à convaincre les citoyens. Mais 17h, ce n’est pas un peu tôt pour l’apéro? 

 

Grand coup de sonde à Neuchâtel

Unia Neuchâtel lance un sondage sur l’ouverture des magasins un deuxième dimanche par an. La loi cantonale permet une ouverture dominicale annuelle et, en mars dernier, le Grand Conseil neuchâtelois avait refusé de suivre le groupe libéral-radical qui en proposait une seconde. Le syndicat s’était mobilisé contre cette initiative court-circuitant les partenaires sociaux. «On sait que le sujet sera au menu des discussions pour le renouvellement de la Convention collective de travail, qui sera échue au 31 décembre 2020», explique David Taillard, responsable du secteur tertiaire d’Unia Neuchâtel. «Ce sondage ouvert à tous, tant aux employés qu’aux gérants, directeurs et employeurs, nous permettra d’avoir un avis global. Nous en discuterons ensuite au sein de notre comité vente et ferons s’il le faut des propositions à notre assemblée générale.» Les 7000 personnes actives dans la branche sur le canton sont invitées à dire si elles sont favorables ou non à une nouvelle ouverture dominicale et, le cas échéant, à quelle période de l’année et avec quelles compensations. JB

Le questionnaire est accessible en ligne sur neuchatel.unia.ch

 

Pour aller plus loin

Les pharmaciens vaudois refusent de négocier une CCT

80% des effectifs de la branche dans le canton, soit 740 employés en pharmacie, en grande partie des femmes, ont en 2022 voté en faveur d’une convention collective de travail.

Le comité vaudois des assistantes en pharmacie et Unia dénoncent la décision des employeurs, et réaffirment leur volonté d’obtenir une CCT fixant notamment des salaires minimums

Chaskis doit se soumettre à la location de services

Chaskis SA est chargée de recruter les livreurs pour le compte de la multinationale californienne.

La justice genevoise rejette le recours de Chaskis, le sous-traitant d’Uber Eats qui fournit des coursiers à la multinationale californienne

Le nettoyage des bus TransN, c’est du propre

Unia Neuchâtel a remis un «balai d’or» à l’entreprise Samsic Facility, dénonçant entre autres des dépassements hors normes du temps de travail dans l’entreprise.

Unia Neuchâtel a remis mercredi dernier un «balai d’or» à l’entreprise Samsic Facility. Chargée par les Transports publics neuchâtelois (TransN) du nettoyage des véhicules, cette...

Des employées de KFC-Genève passent toujours à la casserole

Action devant une enseigne KFC.

Après Unia, c’est au tour du syndicat Sit de dénoncer des violences sexuelles au sein de la chaîne de restauration rapide