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Riche ou pauvre: faites le bon choix

Vous vous souvenez certainement (mon œil, c’est une basse flatterie!) du neveu de la secrétaire (double D) de Triple C (alias Carine Cordonnier-Cavin), la nouvelle directrice des RH de la Manip (Mission d’action novatrice de l’industrie privée)? Mais si voyons, celui qui avait besoin de conseils pour son entretien d’embauche. Vous y êtes, là? C’est bon, on peut poursuivre?

Eh bien, figurez-vous que la remplaçante de Guido Fifrelin à la sécurité de la Manip, Violaine Dufoyer avait un – et non pas une – secrétaire, qui lui aussi, avait un neveu. Quelle incroyable coïncidence! Et ce neveu ne rêvait que d’une chose: devenir riche. C’était son but dans la vie. Avoir non pas une Rolex à son poignet avant 50 ans, mais bien deux. Au moins. Une à chaque poignet. Pour faire comme Nick Hayek (mais c’est pas des Rolex chez lui, alors ça compte pour du beurre). Remarquez, je dis Rolex, mais ça pourrait être autre chose, genre Patek Philippe. Je ne suis pas très féru en marques horlogères de luxe. Pas comme le «Téléjournal». Eux, ils sont incollables. Ça et l’enneigement des stations de ski. Ils arrivent presque à faire une année avec ces deux thèmes. Bon, ajoutons-y la température de l’eau des piscines en été et on y est. Stupéfiant. Un vrai tour de force: 1er jour «Quelles sont les marques de l’horlogerie de luxe qui iront à Baselworld?»; 2e jour «Quelles sont les marques de l’horlogerie de luxe qui n’iront pas à Baselworld?»; 3e jour «Que pense Baselworld des marques d’horlogerie de luxe qui ne sont pas venues?»; 4e jour «Les marques de l’horlogerie de luxe qui ont été à Baselworld reviendront-elles?»; 5e jour: «Baselworld va-t-elle partir à la pêche des marques d’horlogerie de luxe qui n’étaient pas présentes cette année?». Du grand art. Ça c’est de l’info, coco…

Donc le djeun voulait devenir riche. Pas trop bling-bling, comme ces chanteurs de rap ou de hip-hop, américains ou clonés, qui se font refaire la devanture à coup de ratiches en or. Non, ça c’était trop nouveau riche. Quelque chose de plus discret. Parce qu’il faut éviter de braquer l’opinion. Voyez Sarkozy. A peine élu, il saute dans le yacht d’un copain. Gros émoi. Pour rattraper le coup, il finira quelques années plus tard par aller faire le guignol avec sa future ex sur une pirogue en Guyane…

Pour devenir riche, le premier pas consiste, selon certains éditeurs de livres de développement personnel, à lire les ouvrages traitant du thème. Un wagon d’ouvrages. Ça marche fort, le «Comment devenir riche» en trois mois, ou en dix leçons, en quinze recommandations ou en un tour de main. Ne manquent pas de culot les auteurs de ces livres. Qui vendent aux moins riches, voire carrément aux pauvres, conférences et bouquins qui reposent sur le tour de saltimbanque consistant à regonfler la bonne vieille baudruche du self-made man qui, parti de rien et appliquant deux ou trois trucs simples, devient riche.

Mais comme rien ne se perd et que les occasions de rigoler ne sont pas si nombreuses, regardons par-dessus l’épaule du neveu du secrétaire de Violaine Dufoyer et instruisons-nous. Un certain T. Harv Eker, spécialiste de la motivation, conférencier et homme d’affaires, auteur de  Les secrets d’un esprit millionnaire, a publié une poignée d’observations sur ce qui différencie les riches des pauvres. Ben oui, quoi, pour devenir riche, il faut savoir qu’il y a des pauvres. Intermède nabillesque: «Non, mais allô quoi, non, mais allô, t’es riche pis tu sais pas qu’il y a des pauvres, c’est comme si je dis que t’es riche et que t’as pas d’argent!» Fin de l’intermède nabillesque.

Pour T. Harv Eker: «Les riches s’associent aux gens positifs qui réussissent. Les pauvres s’associent aux gens négatifs qui ne réussissent pas.» Ah, là, là, ces pauvres, quels benêts! Y z’ont tout faux. Au lieu d’aller chercher leurs associés au Lausanne Palace ou au Richemond à Genève, les voilà t’y pas qui causent affaires avec José ou Tintin au Café de la Croix-Blanche. Des nuls! En plus, ils ne sont pas sortis de l’auberge, si l’on peut dire, car «les riches se concentrent sur les occasions. Les pauvres se concentrent sur les obstacles.» C’est de plus en plus mal barré pour les pauvres… Mais il y a tout de même un ajout à faire à l’une de ces remarques si pertinentes. On lit en effet que «les riches choisissent de se faire rémunérer en fonction de leurs résultats. Les pauvres choisissent de se faire rémunérer en fonction de leur temps.» Se pourrait-il que les résultats des riches dépendent d’abord de ce que font les pauvres durant leur temps de travail? Il faudra que j’en touche un mot à mon copain Karl.