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Unia et le Sit dénoncent un «projet de loi de la honte»

Le Conseil d’Etat genevois cherche à imposer des ouvertures dominicales des commerces et une prolongation des horaires le samedi

A Genève, le Conseil d’Etat cherche à imposer une extension des horaires des commerces. La semaine dernière, il a adopté à l’intention du Grand Conseil une modification de la Loi sur les heures d'ouverture des magasins. Le peuple avait accepté en mai 2019 une ouverture dominicale trois fois par année durant une période expérimentale de deux ans. Le gouvernement veut pérenniser le dispositif. Il souhaite, en outre, prolonger les horaires du samedi de 18h à 19h. L'heure normale de fermeture serait fixée tous les jours à 19h, à l'exception du vendredi maintenue à 19h30. La nocturne du jeudi serait abandonnée.

«Le Conseil d’Etat vient d’adopter le projet de loi de la honte», ont réagi les deux syndicats, qui organisent le personnel de la vente, Unia et le Sit. «Les représentants patronaux ont dressé un bilan des ouvertures du dimanche qui ne tient pas la route pour nous. Selon notre comité de vente, le succès n’était pas au rendez-vous, les gens n’ayant pas l’habitude de fréquenter les magasins le dimanche. Mais le Conseil d’Etat a totalement ignoré notre point de vue et son projet reprend l’intégralité des demandes patronales. Les horaires sont étendus le samedi et la condition d’une convention collective de travail (CCT) tombe», commente Pablo Guscetti, secrétaire syndical d’Unia Genève.

Le samedi, le jour le plus rude

La votation de 2019 faisait suite à un premier scrutin trois ans plus tôt, qui avait donné le feu vert à des ouvertures le 31 décembre (jour férié à Genève) et trois dimanches par année sous condition de l'existence d'une CCT étendue. La branche accuse un vide conventionnel depuis 2017, mais Unia et le Sit ont toutefois réussi à obtenir l’édiction d’un contrat-type de travail obligatoire avec des salaires minimaux permettant de contrer le dumping salarial. Il y a une année, un protocole d’accord était signé entre les partenaires sociaux, sous l’égide de l’Etat, visant à reprendre les discussions sur une CCT. Mais cette démarche n’a pas abouti, l’une des associations patronales ayant quitté la table des négociations.

Le projet de loi du Conseil d’Etat contient tout de même une bonne nouvelle pour le personnel: la suppression de la nocturne du jeudi autorisant la fermeture à 21h. «Elle n’était pas rentable, rappelle Pablo Guscetti. L’opinion du personnel est unanime: personne ne veut faire la nocturne, mais s’il pouvait choisir, l’immense majorité préférerait sans doute la conserver plutôt que de travailler une heure plus tard le samedi. La question des dimanches ne doit pas faire perdre de vue ce problème. Dans la vente, le samedi est la journée la plus rude, il est difficile d’obtenir un congé ce jour-là. Les vendeurs et les vendeuses ont toujours eu comme revendication la possibilité de déposer un congé et de limiter les horaires le samedi.»

La balle est maintenant dans le camp du Grand Conseil. «Le référendum est une décision qui appartient à nos comités, mais, le cas échéant, nous sommes prêts.»

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