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Unia fait poutzer un chantier genevois

Photos du chantier.
© Thierry Porchet

La saleté était partout sur ce chantier. De surcroît, sans aucune mesure de protection contre le Covid. Grâce à l’intervention d’Unia, les lieux ont été nettoyés de fond en comble.

Le syndicat a dénoncé une situation d’insalubrité dans un immeuble du centre-ville de Genève en cours de rénovation

Unia est intervenu la semaine dernière sur un chantier genevois pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. «Des chantiers mal gérés, il y en a beaucoup, mais on n’avait jamais vu encore un chantier aussi sale», a expliqué à la presse José Sebastiao devant le 14, rue du Mont-Blanc, un vieil immeuble de six étages en rénovation appartenant à Zurich Assurances. «Les ouvriers ne peuvent tout simplement pas marcher, ils doivent sautiller entre les tas de gravats, de métaux et de câbles entreposés en tout lieu. Il y a de la poussière partout. Une partie des ouvriers mangent et se changent dans le même local, qui sert par ailleurs à stocker du matériel couvert de poussière. Mais d’autres travailleurs n’ont même pas de local, ils dressent une table au milieu du chantier pour déjeuner et suspendent leurs vêtements à un clou. Il n’y a qu’un seul WC pour tout le chantier et qui n’est jamais nettoyé. Et, en plus, il n’y a aucune mesure de protection Covid. Ni plexiglas, ni masques ou gel ne sont mis à disposition», détaille le secrétaire syndical photos à l’appui. Les clichés dévoilent le capharnaüm sur les lieux, une salle de pause encombrée de panneaux d’isolation et d’outils, un micro-ondes tout poussiéreux posé à même le sol ou encore des vêtements accrochés à des câbles électriques sortant d’un mur. Le règlement genevois des chantiers est pourtant clair, rappelle José Sebastiao, il oblige à installer un réfectoire et un vestiaire séparés dans lesquels ne doit pas être entreposé de matériel. Il en va de la responsabilité de la direction des travaux qui, «elle, a un local très propre», selon le syndicaliste, mais aussi des entreprises actives sur le site. «Si rien ne change dans les 24 heures, nous passerons à la manière forte», prévenait-il.

Nettoyage de printemps

L’injonction a été entendue par la direction des travaux qui a arrêté le chantier le temps d’un grand nettoyage de printemps. «Le chantier a été poutzé de fond en comble, les débris et la ferraille évacués, un local a été mis à disposition des travailleurs pour manger, ainsi que des vestiaires et trois toilettes supplémentaires, tout est en ordre», rapporte José Sebastiao quelques jours plus tard en promettant de rester vigilant. «Le chantier doit rester propre, il ne faudrait pas que ce nettoyage soit le dernier.» Et le syndicaliste de souligner: «Il est tout de même regrettable d’être obligé de passer par une dénonciation publique pour que la dignité des travailleurs soit respectée.»

La direction des travaux de ce chantier est assumée par BCO. Domiciliée à Crissier (VD), cette société s’appelait Boas construction SA avant de changer de raison sociale en décembre dernier. Fondé par Bernard Russi, le groupe Boas est notamment actif dans l’hôtellerie-restauration avec une dizaine d’hôtels dans son portefeuille. Pour mémoire, en novembre 2020, l’homme d’affaires vaudois avait fermé l’Atrium Airport Hotel de Meyrin laissant 33 employés sur le carreau avec des salaires impayés. Privés de revenu pendant deux mois, les travailleurs avaient demandé de l’aide à Unia.

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