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Vert, le futur!

Grève pour le climat.
© Thierry Porchet/Archives

Lausanne a déjà été le théâtre de trois grèves du climat, réunissant au total des dizaines de milliers de jeunes.

Du 5 au 9 août, Lausanne se transformera en capitale européenne des grèves du climat accueillant une rencontre internationale sur le mouvement. Des étudiants témoignent de leurs attentes et de leur engagement

Avec des invités renommés tels que Greta Thunberg et le prix Nobel Jacques Dubochet, le mouvement européen Fridays For Future (FFF) organise, du 5 au 9 août, une semaine de rencontres internationales à l'Université de Lausanne. Au programme: la définition d’une stratégie d’actions et de revendications pour faire face à la crise climatique. Lors de ce sommet «Smile For Future» sont attendus quelque 450 grévistes venant de 37 pays. Le meeting, qui vise à renforcer les liens entre les militants de toute l’Europe, sera également marqué par une sixième grève à Lausanne, le 9 août.

La tenue de ces assises illustre l’urgence d’opérer des changements dans nos modes de vie. Face à des gouvernements qui tergiversent ou font la sourde oreille, la jeunesse s’insurge et descend dans les rues pour crier son mécontentement.

L’ES a rencontré trois jeunes de milieux et d’âges différents pour connaître leur avis sur la question environnementale et pour savoir ce qu’ils seraient prêts à faire à leur échelle.

Timothé Guitard, 17 ans, étudiant

«Je ne sais pas si les grèves sont efficaces, mais elles mènent en tout cas à la discussion et à un changement de mentalité. La preuve puisque la question climatique se trouve au centre des prochaines élections», explique Timothé Guitard, un organisateur des grèves du climat. «La thématique touche tout le monde. Notre génération est bien plus confrontée à la problématique que ne l’étaient nos grands-parents ou même nos parents. On se doit d’être informé et de trouver des solutions.» Et quand il parle de changements, le gymnasien pense global. «Que ce soit à l’école ou dans les publicités, on nous fait en permanence culpabiliser sur notre consommation. On nous expose des faits, mais on nous explique peu ou pas comment changer. Pour moi, le problème n’est pas individuel mais sociétal. Je pense que les choses doivent évoluer à un niveau bien plus élevé qu’à notre propre échelle.» Ce qui n’empêche pas le jeune homme de faire attention à sa consommation, son bilan carbone ou encore à ses déchets. «Je suis prêt à changer plusieurs de mes habitudes et je le fais déjà. Je prends moins l’avion, je fais attention à jeter le moins possible et à ne surtout pas surconsommer. Mais pour moi, la solution se trouve avant tout dans un changement radical de système.»

Alice Malherbe, 17 ans, étudiante

«Toutes ces manifestations m’ont fait l’effet d’une claque. Ça a été une véritable prise de conscience et j’ai mieux compris l’ampleur du problème. On ne peut plus fermer les yeux, il faut agir», déclare Alice Malherbe, gymnasienne. «J’ai énormément discuté de cette thématique avec des amis et je trouve que c’est un bon moyen d’enrichir ses connaissances. On en parle moins en classe, mais ça n’empêche pas des groupes comme Eco Cité (un cours facultatif proposé par le gymnase, ndlr) de se créer au sein du gymnase.» Présente à trois manifestations sur cinq, Alice estime que celles-ci ont permis une conscientisation et une extension de la cause, mais qu’à long terme, ça ne suffira pas. «On pourrait diviser la solution en deux: les gestes individuels et l’action des gouvernements. Je reste plus négative sur le deuxième point, car je ne suis pas sûre que les Etats prennent le risque de changer.» En ce qui concerne son engagement, la jeune femme précise: «Je suis végétarienne et la nourriture que j’achète est à 90% bio et suisse. J’essaie aussi d’utiliser le moins de plastique possible comme les pailles ou les sacs. Quant à mes habits, j’ai réduit mes achats et je favorise maintenant les friperies ou le recyclage. L’inertie des gouvernements ne doit pas nous empêcher d’agir. La remise en question vient des deux côtés.»

Loïs Cheseaux, 18 ans, étudiante

«Je ne pleure jamais devant les films sauf si je suis confrontée à un scénario catastrophe. Je suis alors inconsolable. J’étais déjà comme ça enfant. La question climatique m’a toujours beaucoup touchée», confie Loïs Cheseaux en souriant. Engagée depuis trois ans chez les Jeunes Verts, la jeune femme y est devenue, depuis peu, candidate. Elle collabore également au groupe vidéo du parti, dans lequel elle s’occupe de l’aspect technique. «On dit souvent que c’est aux politiques de trouver des solutions mais le pouvoir est entre nos mains. Ce problème nous concerne tous. Il y a un an, j’ai découvert plusieurs choses sur les industries textiles. Depuis, je n’achète plus d’habits et je me fournis principalement dans des friperies. A 7 ans, je suis devenue végétarienne en apprenant tout ce qu’impliquait ma consommation de viande. Je m’intéresse aussi beaucoup au courant minimaliste.» Issue d’une famille traditionnelle vaudoise, la jeune femme a dû s’opposer à bon nombre d’usages pour vivre en accord avec ses valeurs. «Ce n’est pas évident de se détacher de ses habitudes. J’aimerais devenir végane, mais c’est aussi difficile», explique Loïs Cheseaux, avant d’ajouter: «Malheureusement, peu de gens sont sensibles à l’écologie. Sans oublier les paradoxes de notre génération. On utilise tous les technologies à travers nos ordinateurs ou nos smartphones, alors que celles-ci polluent énormément. Même si toutes ces grèves sont encourageantes, tout va trop lentement face à la réelle urgence.»

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