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Avec plaisir? Oui, mais vers la 13e rente!

Une occasion historique de renverser la vapeur! C’est ce que laisse croire l’engouement pour la 13e rente AVS qui se manifeste au gré des centaines de stands et de distributions de tracts organisés par Unia, les autres syndicats et les partis de gauche dans les rues de Suisse. Une occasion de donner un signal fort pour faire cesser le démantèlement des retraites. Pour que le grignotage de l’inflation soit stoppé. Et pour remettre le pays sur les rails du développement social alors que, ces dernières décennies, les droits des salariés comme des retraités ont été largement remis en cause. Un développement non seulement indispensable, mais aussi vital pour la population la plus pauvre. Parmi elle, des retraitées et des retraités qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts, accablés par la hausse vertigineuse des prix, des coûts de l’énergie, des primes maladie et des loyers.

La votation du 3 mars sera à la croisée des chemins. Si la 13e rente était destinée, lors du lancement de l’initiative, à renforcer un 1er pilier resté volontairement bas, ne permettant pas, même avec une rente complète, de vivre au-dessus du minimum vital, elle est aujourd’hui essentielle pour combler le trou creusé par l’inflation. Sans compter celui de la baisse inexorable des rentes du 2e pilier.

Or ces dernières semaines, les opposants à l’initiative de l’Union syndicale suisse «Mieux vivre à la retraite», cela avec une 13e rente AVS, ont redoublé d’énergie pour contrer cette importante amélioration. A l’image des cinq anciens conseillers fédéraux radicaux, démocrates-chrétiens et UDC qui sont sortis de leur réserve. En envoyant d’abord une lettre à 700000 retraités suisses alémaniques, dont on ne sait comment ils se sont procurés les adresses, pour attiser la peur d’une AVS qui risquerait de s’effondrer. Puis en écrivant aux retraités romands par le biais d’une annonce publiée dans la presse afin qu’eux aussi ne cèdent pas aux sirènes syndicales. Là encore, les anciens ministres sèment la peur que la 13e rente pourrait créer un «problème financier supplémentaire» pour notre 1er pilier. Un pilier qui se porte pourtant très bien et dont le Conseil fédéral lui-même prévoit une hausse des réserves ces prochaines années.

C’est un vrai scandale que d’anciens conseillers fédéraux, touchant des rentes mensuelles égales à celle que perçoivent la plupart des retraités en une année, entrent dans la danse. Même si on pouvait s’attendre à ce que tous les tenants du moins d’Etat et du démantèlement de la sécurité sociale sortent du bois. Mais pire encore, quelque temps auparavant, une autre ministre, toujours en poste, elle, s’est aussi lancée dans la campagne contre la 13e rente. La socialiste Elisabeth Baume-Schneider a défendu la main sur le cœur la position du Conseil fédéral. En reniant la position du Parti socialiste en faveur de la 13e rente, elle a trahi toutes les retraitées et tous les retraités qui ont besoin de ce supplément AVS pour survivre. Elle a bafoué toutes les espérances de ces milliers de personnes qui l’ont portée au pouvoir. De plus, elle s’est engagée, avec cynisme, à défendre le non à la 13e rente «avec beaucoup de plaisir et de responsabilité»… Elisabeth Baume-Schneider, en digne successeur d’Alain Berset à qui l’on doit l’année supplémentaire de travail pour les femmes, a manqué l’occasion de faire tourner l’histoire du bon côté, celui des petites gens et du progrès social. Une distanciation d’avec ses collègues aurait démultiplié les votes pour une 13e rente AVS. Une question centrale à l’heure où les sondages affichent une diminution de la part du oui. A nous tous aujourd’hui de profiter de la dernière ligne droite pour faire voter massivement pour la 13e rente AVS et démentir les mauvais présages de la droite et de ses alliés…