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Coop avale Carrefour: 100 licenciements

Au moins une centaine de licenciements devraient être prononcés suite à la reprise de Carrefour par Coop

«Coop contourne l'engagement qu'il avait pris de reprendre les employés travaillant pour Carrefour!» Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical responsable de la vente pour Unia Genève, se fâche à l'évocation des licenciements programmés au sein de Carrefour, conséquence de la reprise de l'hypermarché par Coop. A Genève, entre 40 et 50 emplois, sur un total de 105, sont menacés au sein du magasin Carrefour situé à Blandonnet sur la commune de Vernier. Il s'agit des employés, des femmes pour la plupart, chargés de placer les marchandises en rayons chez Carrefour, et qui sont engagés directement par les marques des produits en question. Comme ces personnes ne sont pas employées directement par Carrefour, Coop peut affirmer qu'il tient sa promesse quant à la reprise du personnel. Mais en réalité, le rachat de Carrefour entraîne déjà une centaine de licenciements, rien qu'entre Genève et Fribourg.

Villars-sur-Glâne touchée de plein fouet
A Villars-sur-Glâne, dans le canton de Fribourg, une soixantaine de placeurs en rayons ont reçu leur congé pour fin avril. «Les employées que nous avons rencontrées sont très touchées», témoigne Xavier Ganioz, secrétaire syndical responsable de la vente à Unia Fribourg, qui est allé distribuer des tracts aux placeuses en rayons, arrivées à 5 heures du matin déjà au magasin. Le syndicat devait organiser une assemblée de travailleurs ce lundi 14 avril pour envisager d'éventuelles mesures de pression pour que Coop reprenne le personnel, voire discute d'un plan social. Mais Xavier Ganioz ne se montre pas très optimiste: «Les licenciements sont légaux. Plusieurs employés sont déjà partis. Le syndicat organisera un accompagnement vers un nouvel emploi.»
A Genève, la résistance s'organise. «La Coop doit reprendre la quarantaine de salariés travaillant chez Carrefour», revendique Jamshid Pouranpir. Unia promet de réunir les employés concernés et de se faire entendre lors de l'inauguration du nouveau magasin Coop le 6 mai, à l'occasion de laquelle un rassemblement sera convoqué. Le syndicat demande aussi que les anciennes conditions de travail prévalant chez Carrefour, meilleures que celles de Coop sur plusieurs plans, soient préservées. Grâce à la Convention genevoise du commerce de détail non alimentaire par exemple, les salariés de Carrefour effectuent 40 heures de travail par semaine, alors que la CCT Coop exige 41 heures, indique le secrétaire syndical.

Baisse des salaires
Une péjoration des conditions de travail d'une grande partie du personnel de Carrefour au niveau suisse est l'une des autres conséquences possibles de la reprise de l'hypermarché. A Bienne, par exemple, où l'ensemble du personnel devrait être réengagé, de nombreux problèmes apparaissent: «Certains employés perdent jusqu'à 1000 francs de salaire en raison de leur changement d'affectation. Ce n'est pas acceptable, certains ne pourront pas accepter et seront contraints de partir», témoigne Jesus Fernandez, responsable de la vente pour Unia Bienne. D'autres perdront 100 francs par mois en raison de la baisse, cette fois-ci, du nombre d'heures travaillées, de 42,5 heures à Carrefour, à 41 heures chez Coop. Une assemblée des salariés devait discuter vendredi dernier de la réaction à apporter à ces détériorations prévues.

Unia pas informé
Outre-Sarine, la situation est similaire, indique Catherine Laubscher, responsable de la vente à Unia. De nombreux cas de baisse des salaires ont été communiqués au syndicat. Plusieurs licenciements de salariés employés par les marques ont aussi été signalés, mais dans une proportion sans commune mesure avec celles de Genève et de Villars-sur-Glâne. «Etant donné l'ampleur des licenciements prévus dans ces deux villes, la Coop aurait dû nous en informer durant les discussions préalables au rachat de Carrefour», s'offusque Catherine Laubscher. Unia a écrit à Coop, qui a répondu qu'il examinera en priorité les candidatures de ces anciens placeurs lorsque des postes seront mis au concours.
Unia examine à l'heure actuelle les actions qu'elle mènera au niveau national.

Christophe Koessler