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Des employés Migros dénoncent leurs conditions de travail

Licenciements injustifiés, humiliations, pressions: des salariés de Migros réclament des conditions de travail acceptables

Un groupe d'employés et de vendeuses de Migros Bielerhof à Bienne se bat, avec l'appui d'Unia, pour assainir des conditions de travail devenues inacceptables depuis l'arrivée d'une nouvelle gérante. Le groupe et le syndicat se mobilisent aussi pour l'annulation du licenciement injustifié d'une collègue sexagénaire, employée chez Migros depuis plus de vingt ans.

«Elle ne nous fait pas confiance, elle surveille tout, elle n'arrête pas de nous faire des remarques et nous impose ses méthodes sans discussion. On se sent rabaissé, c'est vraiment devenu invivable.» Cette vendeuse n'est pas seule à se plaindre des méthodes de la nouvelle gérante du magasin Migros Bielerhof à Bienne, en place depuis environ neuf mois. «On avait des responsabilités et une certaine marge de liberté motivante mais elle n'en tient pas compte, elle veut tout commander», confirme sa collègue. «Elle dit que sa porte est ouverte, mais cela ne sert à rien, elle n'écoute pas.» La gérante multiplie les avertissements pour «tout et n'importe quoi et se livre à d'incessantes pressions», déplore une troisième vendeuse. Les salariés du magasin se plaignent aussi de l'état «lamentable» des vestiaires et des WC, digne de «cages à lapins» et avouent avoir les nerfs à bout. «J'ai vu des employées fondre en larmes en nous expliquant ce qu'elles vivaient, lors de notre première entrevue», témoigne Jesus Fernandez, secrétaire syndical d'Unia, responsable de ce dossier.

Licenciement inhumain
Mi-février déjà, une dizaine d'employées et employés de ce magasin avaient écrit au service social de Migros pour se plaindre de cette situation. Début mars, une rencontre a eu lieu entre ces derniers, le chef régional, la gérante, un conseiller social maison et un représentant d'Unia mandaté par le personnel. «C'était un coup dans l'eau. On n'a pas pu s'exprimer. La direction ne nous a pas écoutés», déplore une vendeuse. Plus grave, la gérante a licencié récemment une vendeuse âgée de près de 60 ans et qui a travaillé plus de 20 ans chez Migros, à la satisfaction générale. Ce licenciement est survenu à la suite d'un certain nombre d'avertissements pour le moins contestables et tatillons.
«Ce licenciement est injuste et injustifié et nous demandons à Migros de proposer à cette dame un emploi dans l'une de ses filiales», tonne Jesus Fernandez. «Nous invitons également la direction à trouver une solution constructive pour que soit restauré un bon climat de travail, dans l'intérêt du personnel mais aussi de l'employeur.» Le groupe du personnel, avec Unia, se réunira le 23 avril prochain. Il demande la présence d'un responsable de Migros afin de mettre les problèmes sur le tapis. Et si le personnel ne devait pas être entendu? «Nous sommes prêts à aller plus loin, avec le soutien de l'opinion publique et des clients», avertit une employée.

Pierre Noverraz