Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Fribourg, aussi, rêve d’un salaire minimum

Une femme de dos. Sur son t-shirt blanc, il est écrit: "un vrai salaire comme réponse à la vie chère"
©Neil Labrador / Archives

La motion précise qu’une personne sur dix ne parvient pas à nouer les deux bouts malgré un travail à plein temps.

Une motion parlementaire demande l’instauration d’un salaire minimum horaire de 22 francs pour endiguer la précarité grandissante

Après Neuchâtel et le Jura, le canton de Fribourg réclame lui aussi un salaire minimum. Une motion parlementaire a été déposée le 20 juin dernier par Xavier Ganioz, député socialiste et responsable national pour la formation des militants chez Unia, et Benoît Rey, membre du Parti chrétien-social. Le texte demande au Conseil d’Etat fribourgeois de présenter un projet de loi ayant pour objet l’instauration d’un salaire minimum. Les motionnaires préconisent, à l’image des Neuchâtelois, un salaire de 22 francs de l’heure afin de lutter contre la pression à la baisse sur les salaires, la diminution des salaires à l’embauche et, surtout, les revenus inférieurs au minimum vital pour un travail à plein temps. «Toute personne travaillant à 100% devrait en effet pouvoir vivre décemment, mais à Fribourg, au moins une personne sur dix n’arrive pas à joindre les deux bouts malgré son travail», souligne la motion.

L’arrêt du Tribunal fédéral du 21 juillet 2017, qui rejette les recours déposés par les patrons et les organisations économiques s’opposant à la mise en œuvre d’un salaire minimum dans le canton de Neuchâtel, n’y est pas étranger. «Cet arrêt confirme la validité légale des projets cantonaux de salaires minimums et relance le débat autour de ce sujet, explique Xavier Ganioz. Et puis il y a un certain élan en la matière, dernièrement avec l’initiative déposée à Genève ou encore avec le débat parlementaire en cours au Tessin. Nous voulons aussi faire partie de cette énergie.»

Les partis de gauche et les syndicats à l’origine de cette motion insistent sur la nécessité de mettre en place des mesures de régulation du marché du travail. «Alors que les salaires stagnent, le coût de la vie explose. Les loyers augmentent, les primes d’assurance maladie prennent l’ascenseur. Un nombre croissant de familles bascule dans la pauvreté. L’adoption d’un salaire minimum représente donc un pas en avant afin de garantir à toutes et à tous une vie dans la dignité.» Selon les motionnaires, un salaire minimum permettrait également «d’endiguer l’augmentation du recours aux prestations sociales, phénomène générateur de charges supplémentaires pour les collectivités publiques» mais aussi de faire un pas en direction de l’égalité salariale entre hommes et femmes, ces dernières étant les plus touchées par la précarité.

Le Conseil d’Etat a jusqu’à fin novembre pour se prononcer.

 

 

Pour aller plus loin

«Son cœur battait pour le mouvement syndical»

Portrait de Franz Cahannes.

Syndicaliste de longue date, Franz Cahannes est décédé dans la nuit du Nouvel An, peu avant minuit, à l’âge de 70 ans. Comme l’écrit le comité directeur d’Unia annonçant la triste...

La reprise doit profiter aux travailleurs!

Lors de sa conférence de presse annuelle, l’Union syndicale suisse a plaidé en faveur d’une augmentation des salaires et rejeté les cadeaux fiscaux pour les plus riches

Pour éviter le salaire minimum, la Lega crée un syndicat fantoche

Au Tessin, des patrons proches du parti populiste ont signé une convention collective de travail bidon pour payer moins que les 19 francs de l’heure minimums désormais requis dans le canton transalpin

Référendum contre AVS 21 et soutien à la Grève pour l’avenir

Retraites, baisse du temps de travail et réforme des structures du syndicat au menu de l’assemblée nationale des délégués d’Unia réunie le 4 décembre à Berne