Le nouveau directeur succédera en octobre à Guy Ryder, en fonction depuis 2012
Gilbert Houngbo sera le prochain directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT). Actuellement président du Fonds international de développement agricole, cet ancien Premier ministre togolais (2008-2012) a été élu le 25 mars par le conseil d’administration de l’institution composé de représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs. Il prendra ses fonctions le 1er octobre prochain et succédera au Britannique Guy Ryder, en poste depuis 2012.
S’exprimant à l’issue de l’élection, Gilbert Houngbo s’est engagé «à représenter les voix de ceux qui comptent sur nous à l’OIT: je pense aux quatre milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à la protection sociale; je pense aux plus de 200 millions de femmes et d’hommes qui sont confrontés au chômage; aux 160 millions d’enfants qui travaillent; aux 1,6 milliard de personnes qui travaillent dans le secteur informel; je pense aux femmes et aux hommes qui sont confrontés à la discrimination, à la violence et au harcèlement sur le lieu de travail et ailleurs. Ce sont là autant d’expressions d’une injustice sociale inacceptable que nous sommes moralement, sinon légalement, tenus de combattre.»
Gilbert Houngbo était soutenu par le mouvement syndical international. Il était opposé à quatre autres candidats, notamment à la Française Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail (2017-2020). Au second tour, il l’a emporté face à cette dernière par 30 voix contre 23, 3 suffrages s’étant portés sur deux autres candidats. Saluant dans un communiqué l’élection du premier représentant du continent africain porté à la tête de l’OIT, le syndicat français CGT a relevé que le bilan de la ministre nommée par le président Macron était marqué «par l’affaiblissement des garanties collectives, du droit à la représentation des travailleurs et, plus généralement, du Code du travail. Les mesures qu’elle a parrainées durant son ministère portent atteinte à six conventions de l’OIT et font l’objet de deux plaintes communes à plusieurs organisations syndicales françaises.»
Durant la campagne, Gilbert Houngbo a déclaré qu’un «nouveau contrat social mondial» s’imposait et affiché son ambition de placer l’institution basée à Genève «au cœur de l’architecture sociale mondiale».