La pauvreté ne sera plus un crime
Le 12 juin, le Conseil des Etats s’est prononcé en faveur de l’initiative parlementaire socialiste «La pauvreté n'est pas un crime», soutenue par une Alliance composée de 80 organisations dont Unia.
Dans notre dernière édition (L’ES du 14 juin 2023), nous exposions les enjeux de cette initiative et de la pétition du même nom déposée la semaine passée. Un grand succès dont l’Alliance se réjouit.
«La décision prise par le Conseil des Etats montre la voie à suivre pour toutes les personnes qui se trouvent dans une situation de détresse financière, a réagi la conseillère nationale socialiste et auteure de l’initiative Samira Marti. Grâce à cette modification de la loi, les personnes vivant en Suisse depuis plus de dix ans ne seront plus menacées d’expulsion si elles doivent demander l’aide sociale dans une situation d’urgence.»
Pour rappel, depuis le renforcement de la Loi sur les étrangers et l’intégration (LEI) en 2019, les personnes sans passeport suisse risquent d’être expulsées si elles bénéficient de l’aide sociale. Par conséquent, nombreux sont ceux qui n’ont pas osé la demander, alors que l’aide sociale est le dernier filet de protection contre la pauvreté dans le pays, qui touche 745000 personnes.
«Nous sommes soulagés et heureux que les personnes sans passeport suisse puissent enfin recevoir un soutien dans une situation d'urgence sans craindre de compromettre leur droit de séjour, réagit Hilmi Gashi, responsable de la migration chez Unia. La pauvreté malgré le travail n'est pas seulement un phénomène de crises successives, mais un problème structurel inhérent au système économique actuel. Le syndicat a toujours critiqué le fait que cette pénalisation de la pauvreté n'est pas solidaire et place les gens dans une situation de détresse difficile. C'est pourquoi nous nous sommes fortement engagés dans l'Alliance et dans la campagne “La pauvreté n'est pas un crime”.»