Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Le fonds de soutien aux travailleurs précaires attaqué par l’extrême droite

Distribution de colis alimentaires à Genève.
© Thierry Porchet

Distribution en mai dernier de colis alimentaires à Genève. La situation des personnes les plus précarisées par la crise sanitaire n’émeut pas les partis de la droite dure genevoise.

A Genève, l’UDC et le MCG ont lancé un référendum contre le fonds de soutien de 15 millions de francs voté récemment par les députés en faveur des travailleurs précaires

Au bout du lac, l’aide dite d’urgence en faveur des plus précaires n’en porte vraiment plus que le nom. Avalisé non sans peine par les députés fin juin, le fonds de 15 millions de francs visant à indemniser les travailleurs ayant perdu tout ou une partie de leur revenu durant la crise du Covid-19 se retrouve de nouveau mis sur pause. En cause, un référendum lancé à la mi-juillet par l’extrême droite genevoise, à savoir le MCG et l’UDC. Une question de principe, selon le député UDC André Pfeffer. «On ne peut pas donner des indemnités pour du travail non déclaré», justifie-t-il. Si le référendum aboutit à la mi-septembre, les potentiels bénéficiaires devront donc attendre plusieurs mois que le sujet soit soumis au vote populaire, avec l’éventualité qu’il soit adopté…

Pour rappel, l’aide en question, plafonnée à 8000 francs par personne pour deux mois, est destinée aux personnes passées entre les mailles du filet social, à l’image des intérimaires qui n’ont pas pu bénéficier des RHT, des travailleurs sur appel, des employés domestiques sans papiers, des intermittents du spectacle ou encore des travailleurs du sexe. N’étant pas conditionné au statut légal, ce soutien peut être versé à des personnes sans autorisation de séjour, et c’est là que le bât blesse pour les référendaires.

Syndicats outrés

Pour la Plateforme pour une sortie de crise sans exclusion, à l’origine de ce fonds, et composée de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), de Caritas et du CSP entre autres associations, ce référendum est une honte. «On ne pensait pas que le MCG et l’UDC oseraient tomber si bas, ce référendum est contraire à tout entendement», réagit Davide De Filippo, président de la CGAS.

«Nous sommes outrés par tant d’hypocrisie. Si ces gens n’ont pas de statut légal et sont si précarisés, c’est à cause de leur politique migratoire extrarestrictive. Cette extrême droite qui dit vouloir lutter contre le travail au noir est la même qui le fabrique de toutes pièces.» Le responsable syndical a bon espoir que le référendum n’aboutira pas: «Je pense qu’ils n’y arriveront pas, car la population sait faire preuve de solidarité quand il le faut.»

Pour aller plus loin

«L’initiative de l’UDC provoquerait un très fort dumping»

Ancien saisonnier, Adamo Nicolo a témoigné sur ce statut et sur l’interdiction du regroupement familial, obligeant femmes et enfants à vivre cachés.

A Fribourg, une large coalition syndicale et de gauche s’engage contre le texte soumis au vote le 17 mai

Les militants fourbissent leurs armes de campagne

Photo d'archives durant la campagne de 2014 en faveur de l'initiative de l'USS "Pour la protection de salaires équitables".

L’initiative syndicale pour un salaire minimum cantonal est au menu des votations genevoises du 17 mai

Derniers jours pour soutenir des logements abordables

La votation sur l’initiative de l’Asloca est sur le fil. Une mobilisation de dernière minute s’impose pour contrer la propagande mensongère

Les avions de la discorde

Après les Gripen, le Conseil fédéral revient à la charge avec la volonté d’acquérir des avions de combat d’une valeur de 6 milliards de francs. Une alliance lance le référendum contre cet achat jugé «inutile»