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Le Parlement vient au secours de la sidérurgie

Personnes défilant avec une banderole et des drapeaux Unia.
© Stefan Wermuth

Le 7 décembre, des centaines de personnes ont manifesté à Emmenbrücke, dans le canton de Lucerne, pour demander l'abandon des licenciements prévus dans l'aciérie Steeltec.

Le Conseil des Etats a suivi le National sur une réduction des taxes d'utilisation du réseau électrique pour l'industrie de l'acier et de l'aluminium. Les syndicats exigent un abandon définitif des licenciements prévus.

Alors qu'une manifestation a eu lieu le 7 décembre à Emmenbücke (LU), pour demander l'abandon des licenciements chez Steeltec, de bonnes nouvelles sont arrivées du Palais fédéral, à Berne. Le Conseil des Etats a suivi, le 16 décembre, l'avis du Conseil national sur un allégement transitoire des taxes d'utilisation du réseau électrique pour les industries très énérgivores de l'acier et de l'aluminium.

Ce rabais dégressif, valable durant quatre ans à partir du premier janvier 2025, sera de 50% la première année, et de 12,5% la quatrième, ce qui devrait représenter un total de 37,4 millions de francs. Il concerne les aciéries de Steeltec, à Lucerne, et de Stahl Gerlafingen, à Soleure, qui traversent une crise conjoncturelle, ainsi que les usines d'aluminium Novelis et Constellium en Valais, victimes d'inondations en juin. Elles ont jusqu'au 31 mai prochain pour déposer une demande.

La Chambre haute a toutefois durci les conditions d'octroi de cette aide. Le maintien du site en Suisse doit être garanti par un plan d'exploitation, et les versements de dividendes et autres bonus sont exclus. Par ailleurs, les cantons concernés doivent aussi mettre la main au porte-monnaie, pour couvrir au moins la moitié de la réduction. Le rabais est supprimé dès qu'une entreprise affiche un résultat annuel positif. Le 17 décembre, le Conseil national a tacitement approuvé ce durcissement des conditions. 

Le Conseil des Etats a aussi adopté la motion «Accorder un financement transitoire à l'industrie sidérurgique afin de verdir la production et de conserver l'activité en Suisse», qui est encore en cours d'examen en commission du National. En revanche, il a rejeté celle intitulée «Des mesures d'urgence pour Stahl Gerlafingen», qui avait été votée en septembre par la Chambre basse. Il faut dire que l'aciérie soleuroise a entre-temps renoncé provisoirement aux 120 suppressions de postes prévues, pour avoir recours au chômage partiel.

Les syndicats Unia, Syna, la Société suisse des employés de commerce et Employés Suisse estiment qu'au vu de ces mesures concrètes qui allègent leurs finances, les aciéries doivent désormais abandonner définitivement tout projet de licenciements. La pression vise particulièrement le groupe Swiss Steel, propriétaire de Steeltec, pour qu'il renonce à son tour aux 130 suppressions de postes envisagées.

Les syndicats rappellent que ces avancées sont le résultat de l'engagement des travailleurs et des travailleuses, qui ont lancé des pétitions et organisé plusieurs manifestations ces dernières semaines afin de mobiliser l'opinion publique et de faire réagir les politiques. Un appel a aussi été lancé pour demander à Swiss Steel de revoir sa position. Chacun peut le signer sous ce lien. Les syndicats souhaitent enfin que le Conseil fédéral édicte des directives contraignantes pour l'utilisation d'acier recyclé à faibles émissions dans les marchés publics et dans l'ensemble du secteur de la construction. Cela permettrait aux aciéries suisses de proposer des offres compétitives face à la concurrence étrangère.

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