Pour la réintégration des nettoyeuses dans la fonction publique!
En externalisant les tâches de nettoyage des bâtiments publics, l’Etat genevois a fortement dégradé les conditions de travail des employés. Une pétition réunit 2500 signatures
Ces dernières années à Genève, le nettoyage des bâtiments publics est massivement passé aux mains d’entreprises privées. Une privatisation qui n’a pas été sans conséquence pour le personnel. Cette précarisation des nettoyeurs, et surtout des nettoyeuses, a été dénoncée le 3 décembre lors d’une action syndicale devant les Hôpitaux universitaires de Genève organisée par Unia, le Sit et le SSP. Ces derniers ont expliqué que le personnel externalisé gagne jusqu’à 12,80 francs de moins de l’heure, travaille trois heures de plus par semaine pour un temps plein, jouit d’une semaine de vacances en moins, sans oublier les quatre semaines de congé maternité en moins et la dégradation des conditions de retraite… «C’est une véritable opération de dumping organisée par l’Etat sur le dos de ces femmes, massivement représentées dans ce secteur», a dénoncé Yves Mugny, responsable du bâtiment pour Unia Genève.
On se rappelle des cas des nettoyeurs du Cycle d’orientation de l’Aubépine et du Collège et de l’Ecole de culture générale de Mme de Staël, licenciés à fin 2017 après plus de dix ans de bons et loyaux services, après que l’Etat eut remis en soumission les mandats de nettoyage et accordé sa confiance à une autre entreprise.
Concurrence sauvage
Selon les syndicats, l’Etat, via l’Office des bâtiments, est complice de cette dérive. «En essayant d’obtenir des prix défiant toute concurrence pour les prestations de nettoyage, il pousse les entreprises privées à présenter un coût bas sans se soucier des conséquences sur le personnel.» Et à fermer les yeux sur leurs obligations conventionnelles… «A quelques mois de la grève des femmes, ces nettoyeuses demandent au Conseil d’Etat de les réintégrer avec leurs collègues nettoyeurs au sein du personnel de l’administration cantonale», a souligné le syndicaliste. Forte de plus de 2500 signatures, une pétition dans ce sens a été adressée à Nathalie Fontanet, conseillère d’Etat en charge des Finances et des Ressources humaines. Une rencontre urgente a également été sollicitée. «Est-ce que l’Etat va continuer à faire ses économies en précarisant les femmes de ce canton?» Les travailleurs et les syndicats attendent la réponse de la cheffe du département.