Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Priorité absolue !

Tous les secteurs sont concernés par la résiliation de la convention des maçons. Unia serre les rangs.

La défense de la Convention nationale de la construction est l'affaire de l'ensemble des membres d'Unia et de tout le syndicat. Samedi, l'assemblée des délégués a décidé de mettre toute la force d'Unia dans ce combat. Un premier test d'envergure, deux ans et demi après la fusion.

«Ce qui se passe avec la Convention nationale aura également des suites pour les CCT des autres branches. Car si son coup de force réussit, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) fera des émules dans nombre d'entre elles. Tout le syndicat Unia est donc concerné. Si nous ne parvenons pas à ramener la SSE à la raison, nous verrons bientôt s'engouffrer dans la brèche ouverte par les entrepreneurs les forces des autres branches qui souhaitent détruire par tous les moyens les structures sociales et supprimer les garde-fous réglementaires mis en place pour l'ouverture du marché du travail.» Les délégués d'Unia, réunis en assemblée nationale samedi dernier, sont clairs. Dans leur résolution adoptée à l'unanimité, ils se déclarent indignés par la décision de la SSE de résilier de façon unilatérale la Convention nationale du secteur principal de la construction (CN) au 30 septembre 2007, une résiliation aux conséquences prévisibles: le démantèlement social qui touchera 100 000 ouvriers et, par la suite, l'ensemble des travailleurs du pays. Les délégués de toutes les branches et groupes d'intérêt du syndicat ont dit oui au combat contre le diktat patronal et soutiennent les décisions et le plan de lutte pris par le parlement des maçons d'Unia le 16 juin. Pour les délégués, la défense de la CN constitue la priorité absolue du syndicat. Ils chargent les organes dirigeants de prendre toutes les mesures qui s'imposent pour faire échouer le projet de démantèlement de la SSE.

«Udécéisation»
«Les employeurs veulent avoir les mains libres. Nous assistons à une «udécéisation» des organisations patronales», a mis en garde Hansueli Scheidegger, responsable Unia du secteur de la construction, qui informe que Blocher a été invité à plusieurs assemblées d'associations patronales, comme celle de la chimie début juin et celle de la SSE qui se tiendra le 29 juin à Lucerne... Une «udécéisation» dénoncée également par Andreas Rieger, coprésident d'Unia, qui souligne que beaucoup de radicaux, comme Messmer, président de la SSE, et de nombreux patrons s'alignent sur la politique de l'UDC qui s'attaque aux plus faibles, veut en finir avec les assurances sociales et les syndicats. «Y aura-t-il encore des CCT ou sera-ce le Far West ?» s'est-il inquiété, rappelant qu'à l'heure où l'économie se porte bien et que les CCT pourraient être améliorées, et étendues pour faire face à la libre circulation, la SSE dénonce paradoxalement la Convention nationale.

Négociations salariales
Les délégués ont encore abordé la question des négociations salariales de cet automne, dont les revendications restent à définir, et pris connaissance de l'augmentation moyenne de 2% des salaires obtenue pour 2008 dans l'hôtellerie- restauration. Ils ont aussi discuté égalité et respect du quota de 25% de femmes dans les instances d'Unia, du projet de réseau des personnes de confiance présenté par Vasco Pedrina, des comptes 2006 et de la fin du processus de fusion (voir encadré). Un message de solidarité aux maçons allemands, en grève depuis une semaine dans deux Länders, a également été voté.

Sylviane Herranz



La fusion est faite, en route pour l'avenir

La fusion est bouclée et les comptes 2006, adoptés par les délégués, présentent un résultat encourageant. Grâce au respect du plan financier, le découvert de 2006 est bien inférieur à celui de 2005 et à celui budgétisé. Ce qui permet de penser que l'objectif des comptes équilibrés en 2008 est pleinement réalisable. Pour Werner Funk, responsable des finances d'Unia, ce résultat est un réel succès. «Unia dispose ainsi des ressources nécessaires pour poursuivre la construction du mouvement syndical», relève-t-il.
Les délégués ont également clos le processus de fusion en adoptant le rapport final sur ce processus présenté par Renzo Ambrosetti. Le coprésident d'Unia a rappelé que cette importante fusion de cinq organisations (FTMH, SIB, FCTA, unia et Actions unia), décidée en octobre 2004, n'avait pas été évidente. Mais que malgré toutes les difficultés, elle a réussi. La mise en oeuvre concrète de la fusion et sa consolidation se sont déroulées en 2005 et 2006. Le rapport note qu'Unia s'est imposé en quelques mois auprès du public avec sa nouvelle identité. Qu'au bout d'un an, la nouvelle organisation fonctionnait dans presque tous les domaines et qu'après deux ans, Unia avait surmonté un premier défi organisationnel, en prenant les mesures nécessaires pour atteindre l'équilibre financier en 2008. Aujourd'hui, l'heure est au développement du syndicat et à la définition de sa stratégie pour les années à venir.

SH