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Syndicats en colère contre la Croix-Rouge genevoise

«Nous sommes très fâchés! Encore une fois, nous avons été mis devant le fait accompli.» Pablo Guscetti, secrétaire syndical à Unia, ne décolère pas contre la manière de procéder de la Croix-Rouge genevoise. Cette dernière a dénoncé unilatéralement, pour fin 2020, la Convention collective de travail (CCT) sans en parler au préalable aux partenaires sociaux signataires, Unia et le Sit, ni au personnel. Jeudi dernier, les syndicats ont condamné cette attitude dans un communiqué. La CCT, négociée avec eux, date de 2004. Elle offre au personnel l’échelle de traitement de l’Etat, à l’exception des salariés en emplois de solidarité, qui ne bénéficient pas de la convention.

Selon Unia et le Sit, la Croix-Rouge genevoise, comptant au total plus de 300 employés, souhaite mettre en place un nouveau système salarial «qui lui permettra de faire des économies», notent-ils dans leur communiqué. «L’échelle salariale commencera plus bas pour certaines catégories de personnel, comme les nettoyeurs, les gardes d’enfants, les interprètes communautaires, les formateurs, etc. La progression et l’adaptation au coût de la vie dépendront uniquement de l’appréciation que fera la Croix-Rouge genevoise de sa situation financière.» Les syndicats ajoutent que les cadres seront revalorisés et la direction placée «hors classe». «Dans les faits, il s’agit d’un modèle qui dévalorise les contraintes physiques et psychiques des personnes les moins qualifiées et qui survalorise la hiérarchie», fulminent-ils.

Mandatés par une assemblée du personnel tenue le 24 juin, Unia et le Sit exigent de la Croix-Rouge l’annulation de la dénonciation de la CCT. Une séance de la commission paritaire devant se tenir le 7 juillet, Pablo Guscetti espère que la direction se ravise à ce moment-là.

35 personnes licenciées, sans plan social

Autre motif de colère, le licenciement collectif, fin mai, de 35 personnes en emplois de solidarité chargées d’accompagner des enfants en âge préscolaire au domicile des parents. Ce service fermera ses portes fin août. Une conséquence du Covid-19? «Non, répond Pablo Guscetti, la décision date d’avant la crise sanitaire, la Croix-Rouge estimant que ce service n’est pas rentable. Le coronavirus a permis de porter le coup de grâce.» Les syndicats dénoncent l’absence de plan social pour les 35 licenciés, dont certains comptent plus de dix ans d’ancienneté, et alors que la loi oblige toute entreprise de plus de 250 employés à négocier un tel plan. Ils se questionnent aussi sur les «valeurs» promues par l’association.

Unia et le Sit avaient fait des propositions pour éviter les licenciements mais elles sont restées lettre morte. Pro Juventute, qui dispose d’un service similaire, a indiqué vouloir reprendre une vingtaine des personnes. Pour l’heure, aucune garantie de réengagement n’a été donnée, déplorent les syndicats, soulignant que les personnes sans solution professionnelle devront recourir au chômage, avec une perte de 20 à 30% de leur revenu, déjà bien maigre dans ces emplois de solidarité: 3725 francs brut pour un plein-temps, qui se transformeront en indemnités de 2607,50 ou 2980 francs par mois. «Une misère qui nécessite d’avoir recours à l’aide sociale», s’indignent les syndicats.

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