Grand-messe pour l’environnement en cours. La COP26 est réunie à Glasgow, en Ecosse, jusqu’au 12 novembre. Dans les salons feutrés où se côtoient les puissants de la planète – chefs d’Etat, représentants de la finance, de sociétés, investisseurs, etc. – entre petits fours, déclarations officielles, discussions informelles et manigances de couloir, une nouvelle partie se joue sur l’avenir de la Terre. Une manche où il est question de maintenir le réchauffement climatique clairement en dessous de 2 degrés. Un objectif déjà poursuivi lors de précédentes conférences avec le succès que l’on connaît – les plans pour l’atteindre sont largement insuffisants – et des prévisions annonçant, d’ici à la fin du siècle, sans changement drastique de cap, une augmentation de plus de 2,7 degrés. Affolant, certes, mais visiblement pas encore assez pour générer des mesures contraignantes. Les nations les plus riches continuent à avancer ou à reculer leurs pions sans jamais perdre de vue leurs intérêts. Et misant aussi leurs droits de polluer avec l’achat de permis de compensation aux pays du Sud.
Les manifestations se succèdent. A la veille du grand raout climatique, une nouvelle journée internationale de mobilisation a fédéré d’innombrables manifestants. Quelque 10000 personnes se sont donné rendez-vous le 22 octobre à Berne, martelant inlassablement leurs légitimes revendications. Comme des mantras qui, à force, se diluent dans la répétition et exacerbent un sentiment d’impuissance et de colère face à l’inaction des instances dirigeantes. Sans entamer pour autant la volonté de lutte. Bien que freinés par la pandémie, la large fronde écologiste et les mouvements alternatifs n’ont rien perdu de leur vitalité. De leur capacité d’aiguillon. Mais leur marge de manœuvre, même avec de meilleurs relais politiques, reste pour le moins faible. Et ce en dépit des alertes des scientifiques, qui ne cessent de monter en puissance, et de leur ancrage dans la réalité.
Espoir ténu. Sécheresses, inondations, incendies..: les épisodes de plus en plus fréquents d’un climat qui s’affole ont émaillé l’actualité. Les concentrations de gaz à effet de serre ont, l’an dernier, atteint des niveaux record. Les risques identifiés dans les rapports successifs de l’ONU évoquant mort, désolation, pauvreté accrue, insécurité alimentaire, réfugiés climatiques... laissent entrevoir un avenir de plus en plus plombé. La poursuite de la perte de la biodiversité menace directement notre survie. Mais alors que la Terre brûle, on continue de balancer quelques seaux d’eau. De prendre des mesurettes. Au regard de l’urgence, l’espoir reste plus que ténu face aux déclarations d’intention des grands de ce monde, peinant à se matérialiser. Du côté des entreprises, prétendument conscientes de l’inévitable transition écologique, on joue la montre, le greenwashing, la duplicité. Faut-il aujourd’hui encore le répéter: le modèle capitaliste, la course effrénée aux profits, le maintien de la croissance à tout prix exacerbent la crise écologique. L’égoïsme, les visions à court terme, le mépris du vivant renforcent des processus chaque jour plus irréversibles. En l’absence d’actes forts négociés à la COP26, une issue qu’on peut, hélas!, craindre, notre fin se précipite...