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«Amigos», pas si sympa…

Migros s’est fait remettre à l’ordre à Zurich, les livreurs de sa plateforme de livraison des courses doivent être salariés. A Genève, un partenariat a débuté avec Smood

Depuis le printemps 2018, à Zurich et à Berne, Migros fait livrer les courses de ses clients avec une plateforme numérique nommée «Amigos». Si tout laisse croire, en particulier le site permettant de passer les commandes en ligne, qu’il s’agit d’un service du géant orange, ce n’est pas le cas. Les livreurs sont des «indépendants», payés 7,90 francs la commande plus 2 francs par cabas supplémentaire. Ce qui correspond à un salaire de 8 à 12 francs l’heure. Ces livreurs reçoivent les commandes sur leur téléphone portable, vont faire les achats à la place du client et les livrent à domicile, en voiture, à vélo ou avec un autre moyen de transport. Une ubérisation dénoncée par le syndicat Unia.

Le 13 octobre, le journal dominical SonntagsZeitung a révélé que la Caisse de compensation du canton de Zurich avait décidé de considérer ces porteurs de commissions comme des travailleurs dépendants, c’est-à-dire comme des employés Migros. «Cette décision clarifie le flou juridique autour du statut de ces prestataires de service», se réjouit Unia dans un communiqué. Le syndicat rappelle que, jusque-là, Migros refusait d’embaucher ces personnes, contraintes d’œuvrer comme des faux indépendants. «Cela signifie que ces livreurs travaillaient sans salaire fixe, sans assurances (accident, chômage et indemnités de maladie) et sans prévoyance vieillesse», souligne Unia. Le syndicat exige dès lors que Migros engage et assure correctement et sans délai tous les livreurs d’Amigos. Il demande également le versement rétroactif, depuis le lancement de la plateforme, des salaires, cotisations sociales et frais professionnels tels que l’utilisation du téléphone portable et d’un véhicule privé.

Alliance avec Smood à Genève

A Genève, le 16 octobre, Migros entamait un partenariat avec la plateforme de livraison de repas Smood. Désormais, dans la ville du bout du lac, il est aussi possible de se faire livrer ses courses à domicile. Selon le patron de Smood, Marc Aeschlimann, cité par Le Temps, les livreurs sont des salariés de son entreprise. «C’est en soi une bonne nouvelle», commente Umberto Bandiera d’Unia à Genève, engagé dans la lutte pour que le personnel des plateformes soit embauché par les entreprises qui les mandatent. «Nous restons néanmoins prudents, car nous n’avons jamais été informés directement par Smood. Or, c’est une exigence centrale pour nous. Si cette société le fait, cela dément l’argument de son concurrent Uber Eat qui prétend qu’il est impossible de salarier ses livreurs. Nous souhaiterions aussi vérifier que tous les employés de Smood sont encadrés par les bonnes règles régissant la livraison des repas et des marchandises.»

Quant au partenariat avec Migros et le souhait exprimé par le directeur de Smood d’élargir à moyen terme la livraison des courses le soir et le dimanche, le syndicaliste soulève un problème plus général: «Le marché de la livraison à domicile est en train d’exploser. C’est un marché de plus en plus juteux et cette hyperlibéralisation sans règle nous pose problème. Nous voulons que les livreurs puissent vivre de leur travail et non devenir des woorking poors

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