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Colère à la pompe

Sur mandat des vendeuses de trois stations-service, le syndicat demande depuis longtemps l'ouverture de négociations

Lundi 8 septembre dernier, les permanents d'Unia Transjurane ont mené une opération de sensibilisation de la clientèle dans les trois stations-service Shell du Jura et du Jura bernois gérées par la société J. & L. Dick sàrl, soit à Porrentruy, Boncourt et Tavannes. Ils ont distribué des tracts enjoignant les clients à adresser aux employées et employés de ces stations un large sourire lors de leur prochaine visite, histoire d'afficher un soutien à leur cause.
Leur cause? Obtenir de la direction l'ouverture de négociations en vue de la conclusion d'une Convention collective de travail (CCT). «Un bon nombre de personnes employées dans ces stations sont venues spontanément nous demander notre appui. Elles nous ont fait part de leur ras-le-bol. Elles ont des conditions de travail difficiles, des horaires épuisants. Il leur arrive parfois de rester neuf ou dix heures d'affilée debout, à courir partout, sans avoir le temps de prendre une pause. Certaines sont au bout du rouleau et sont tombées malades», explique Julien Loichat, chargé de ce dossier à Unia Transjurane. «Elles nous ont donné le mandat de négocier de meilleures conditions de travail.»

Horaires trop larges
Le 28 avril dernier, à l'issue d'une assemblée du personnel des trois stations-service, un cahier de revendications a été défini, comprenant notamment des horaires moins astreignants, des congés dominicaux plus réguliers et des améliorations salariales, plus particulièrement au rayon des heures supplémentaires. «Sur la base de cela et sur mandat des salariés, nous avons demandé d'entrer en pourparlers avec la direction. Elle nous a répondu une première fois, par le biais de son avocat qui nous a demandé de préciser nos revendications, ce qui était évidemment hors de propos avant l'entrée en négociations. Depuis lors, nous avons réitéré notre demande à trois reprises, sans obtenir la moindre des réponses», relève le syndicaliste.
L'action menée par Unia a rencontré un bon accueil du public. Elle s'est déroulée sans incident même si, à Boncourt et à Tavannes, la police est intervenue. Cette dernière a cependant dû laisser l'opération se poursuivre, pour la bonne raison qu'elle se déroulait sur la voie publique.

Cinquième demande envoyée...
Unia a adressé à la direction, en date du 9 septembre, une cinquième demande en vue de l'ouverture de négociations pour la conclusion d'une CCT. Si la réponse devait à nouveau s'avérer négative, Julien Loichat avertit que sur la base de la volonté exprimée par les travailleurs, «une action plus conséquente avec drapeaux, banderoles et conférence de presse pourrait alors être mise en place».
Le syndicaliste jurassien estime que la pénibilité des horaires et les conditions de travail qui sont au centre de ce cas sont le corollaire des dérogations dont bénéficient les stations-service en Suisse. «Ces trois stations-service ne sont de loin pas les seules en cause. Avec des autorisations d'ouvrir sept jours sur sept, et bien au-delà des horaires des autres magasins, ces shops font immanquablement peser de grosses contraintes sur le personnel.»

Pierre Noverraz