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Coup d'assomoir chez Etel dans le Val-de-Travers

Avec 110 licenciements, c'est un tiers des emplois de cette entreprise neuchâteloise qui vont disparaître

La crise continue à faire ses ravages dans l'industrie helvétique. A Neuchâtel, la plus grosse entreprise du Val-de-Travers a annoncé une charrette de plus de cent licenciements, qui viennent s'ajouter à la cinquantaine d'emplois déjà supprimés en fin d'année dernière.

«Cent dix licenciements! C'est le nombre le plus important du canton ces dernières années. Les gens doivent réagir, c'est le moment de s'engager! Les travailleurs qui perdent leur boulot maintenant ne vont pas en retrouver un demain.» Pour Pascal Crespin, responsable de l'industrie à Unia Neuchâtel, ce nouveau coup dur pour l'économie et la population de la région devrait inciter les salariés à prendre leur destin en main. Mais hélas, il a dû déchanter...
Ce coup dur, c'est l'annonce, en début de semaine dernière par l'entreprise Etel de Môtiers dans le Val-de-Travers, du licenciement de 110 salariés sur les 300 que compte l'entreprise, soit plus du tiers de son personnel. Une première vague de licenciements, touchant une cinquantaine de personnes, avait déjà eu lieu durant le 2e semestre de 2008. Au final, ce sera la moitié des emplois de cette société, principal employeur du vallon, qui auront disparu. L'entreprise produit des biens d'équipement de machines pour l'électronique et la machine-outil. Elle se justifie en déclarant subir de plein fouet la crise conjoncturelle et la baisse des commandes pour l'automobile, les téléphones portables et les ordinateurs notamment.
La semaine dernière, Pascal Crespin et ses collègues d'Unia ont tenté de mobiliser les travailleurs pour tenter de trouver des solutions et faire des propositions dans le cadre de la procédure de consultation. Une procédure ouverte par la direction et qui devrait prendre fin cette semaine déjà. Unia a convoqué une assemblée vendredi dernier pour faire le point sur la situation. Mais seule une vingtaine de travailleurs étaient présents et n'étaient pas prêts à aller plus loin dans la lutte. «L'entreprise n'est pas signataire d'une convention collective et très peu de travailleurs sont syndiqués. Ils ont tous peur d'être touchés par les licenciements mais prient de ne pas être dans le lot...», lance, amer, le syndicaliste qui estime que les gens n'ont pas encore compris qu'il s'agissait d'une grave crise mondiale et non plus d'une «simple» crise horlogère. «Dans l'esprit collectif, les gens pensent encore que s'ils se retrouvent au chômage, ce ne sera guère pour longtemps. Mais les chiffres du chômage vont s'envoler et le chômage de longue durée va devenir la norme, alors que les banquiers continuent à jouer avec notre avenir. C'est pour cela qu'il est nécessaire d'agir. Or le syndicat ne peut pas faire les choses à la place des gens. Il peut les aider, les soutenir, les organiser, mais s'ils ne se prennent pas en main, rien ne va changer», regrette le militant.

Sylviane Herranz