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Franck Muller licencie 15% de son personnel

84 licenciements ont été annoncés chez Franck Muller SA. Unia demande d'en réduire le nombre

La crise frappe durement l'horlogerie en Suisse. Après Maurice Lacroix, Roger Dubuis, ou encore Ebel, c'est au tour de l'horloger genevois Franck Muller SA de supprimer des postes. Une mesure qu'Unia avait vu venir au début de l'année déjà, malgré les dénégations persistantes du propriétaire du groupe, Vartan Sirmakes, qui affirmait en février encore que son entreprise était en pleine santé et qu'il n'avait pas l'intention de licencier. Pourtant, la baisse des commandes était bien là. Et Franck Muller SA a annoncé le 6 avril que le groupe allait licencier 84 employés sur les quelque 550 que compte la société au bout du Léman, sur les quatre sites de Genthod, Vernier, Meyrin, et Mies. Ces congés devraient affecter autant les départements administratifs que ceux de la production. Le groupe n'entend pas recourir au chômage partiel et assure avoir «épuisé toutes les possibilités internes de reclassement, de limitation des heures supplémentaires et de rattrapage des jours de vacances».  

Consultation en cours
Le délai de consultation auprès des employés, prévu par la loi, court jusqu'au 22 avril, ce qui devrait tout de même donner l'opportunité aux employés et au syndicat d'envisager des mesures alternatives aux licenciements. Pour les congés qui ne pourraient malgré tout être évités, Unia réclame un plan social digne de ce nom.
Les négociations que le syndicat souhaite mener avec la direction s'annoncent cependant difficiles. Cette dernière s'est toujours montré particulièrement hermétique à un dialogue avec Unia, en particulier sur la question des harcèlements constants dont ont été victimes de nombreux travailleurs. L'entreprise a toujours nié en bloc ces faits, pourtant confirmés par plusieurs jugements du Tribunal des prud'hommes. De 2001 à 2008, 27 cas de harcèlement, de mobbing ou de licenciement abusif ont été déposés devant cette instance. Une vingtaine de collaborateurs ont aussi été licenciés ou contraints à partir en 2008 en raison de leur participation à un débrayage l'été dernier à Mies. Sur la quarantaine d'employés qui ont fait grève, seuls deux travaillaient encore dans l'entreprise en février.
Le groupe Franck Muller a aussi annoncé la suspension pour deux ans au moins de ses plans d'extension aux Bois dans le Jura et à Pont-en-Ogoz dans le canton de Fribourg. La création d'environ 280 nouveaux postes avait été envisagée sur ces sites.

Christophe Koessler