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La révolte gronde en Europe...

Des manifestations auront lieu à la mi-mai à Madrid, Bruxelles, Prague, Berlin et Genève

«Nous avons averti les autorités européennes que les troubles sociaux allaient se développer et s'accélérer. Le sentiment de crainte se transforme en frustration et en colère, et les manifestations, en particulier en France et en Irlande, montrent que les gens ne supporteront pas les sauvetages des banques avec, pour contrepartie, la misère pour nombre d'entre eux», explique John Monks, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), dans le bulletin de mars de cette dernière. Face à cette situation, et «pour canaliser une partie de cette détresse ainsi que la colère que suscite le manque d'ambition des mesures destinées à combattre la crise, les syndicats européens se mobilisent du 14 au 16 mai prochain en accordant la priorité aux citoyens» écrit la CES dans un communiqué. Ces jours-là, la CES organise des euro-manifestations dans quatre villes: à Madrid le 14 mai, à Bruxelles le 15 mai, et à Prague et Berlin le 16 mai.

New deal et égalité des travailleurs
La CES exige un «new deal social», un nouveau contrat social, basé sur un plan d'action en cinq volets. Ces volets portent sur la nécessité d'un vaste programme de relance pour l'emploi, la protection du pouvoir d'achat avec la hausse des salaires et des retraites, l'égalité de traitement des travailleurs détachés avec la remise en cause des récentes décisions de la Cour de justice européenne, une réglementation efficace des marchés financiers et enfin la nécessité d'une Banque européenne attachée à la croissance et à l'emploi.
Membre de la CES, l'Union syndicale suisse s'est battue en son sein pour que la revendication d'un salaire égal, pour un travail égal, sur un même lieu de travail soit au centre de ces euro-manifestations. Ce qui n'a pas été facile, des divergences étant apparues entre les différents syndicats. Mais au final, notamment après les grèves survenues en février au Royaume-Uni face à l'emploi de travailleurs détachés sous-payés, cette revendication a été intégrée sous une formulation particulière, exigeant de mettre fin aux récentes décisions de la Cour de justice européenne qui favorisent la liberté de marché au détriment des droits et des conventions collectives. «Nous nous sommes battus pour que cette revendication ne reste pas dans un tiroir. Et nous sommes satisfaits qu'elle soit au cœur de ces manifestations», relève Vasco Pedrina, représentant de l'USS et d'Unia, syndicat qui participera avec une délégation de 40 personnes à la manifestation de Berlin.

Mobilisation à Genève
Dans le cadre de ces journées européennes, une manifestation est aussi organisée à Genève par la Communauté genevoise d'action syndicale (CGAS), les partis de gauche et des associations. Placée sous le slogan «Nous ne paierons pas leur crise!», la manifestation aura lieu le samedi 16 mai à la place des 22 Cantons, à 14 heures. «Nous voulons nous faire entendre du gouvernement cantonal pour qu'il prenne des mesures face à la crise, afin de garantir les emplois, de mettre en place un bouclier social et un contrôle démocratique sur le système financier», relève Manuel Fazendeiro, représentant d'Unia à la CGAS, qui ajoute que la coalition genevoise présentera une large palette de revendications.

Sylviane Herranz