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Les franchises maladie ne doivent pas être augmentées

L’Union syndicale suisse s’oppose à une mesure qui frappera les personnes à petits et moyens revenus, lesquelles participent déjà énormément aux coûts de la santé

En mars prochain, lors de la session de printemps des Chambres fédérales, le Conseil des États devra se prononcer sur une proposition du Gouvernement visant à adapter le montant des franchises de l’assurance maladie «à l’évolution des coûts de la santé». Des coûts à la hausse en raison notamment, selon le Conseil fédéral, du vieillissement de la population, du progrès dans les domaines médical et technique et de l’accroissement de la consommation de prestations médicales. Il est donc proposé de passer de 300 à 350 francs la franchise de base dès que les coûtsmoyens par assuré auront dépassé treize fois la franchise ordinaire. Une autre mesure vise à bloquer durant trois ans les contrats comprenant une franchise plus élevée afin d’éviter que des personnes reviennent par exemple à celle de base sachant qu’elles auraient à subir une intervention. Lors de la session d’hiver, le Conseil national a adopté ces deux mesures. La commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil des États, réunie en janvier, a décidé de ne pas entrer en matière sur cette dernière proposition, par contre, elle a approuve le système de hausse de la franchise de base. 

L’Union syndicale suisse a vivement réagi à cette décision, appelant la Chambre haute à corriger cette position. Pour la faîtière syndicale, «cette décision est hors de la réalité». D’une part elle ne correspond pas à la situation des assurés en Suisse et d’autre part elle «ne tient pas la comparaison avec les autres pays». L’USS explique que nulle part ailleurs en Europe occidentale, les assurés ne paient autant pour les soins de santé, tant par les primes que par leur participation aux coûts. «La franchise à option n'est pas vraiment un libre choix, ni la visite chez le médecin d'ailleurs, écrit l’USS dans un communiqué. Contrairement à une opinion répandue, la population ne “court pas chez le médecin à chaque bobo”. Selon l'OCDE, les habitants de notre pays consultent bien moins souvent que tous nos voisins (en Allemagne, on compte en moyenne annuelle dix visites médicales par personne, contre seulement quatre en Suisse).»

Pour l’USS, il est complètement aberrant de vouloir augmenter sans cesse «la participation déjà exorbitante des assurés aux coûts de la santé» avec ce nouvel outil législatif. Parmi les plus touchés par cette mesure se trouveront notamment les retraités à bas ou moyen revenu qui consacrent déjà plus de 7% de celui-ci aux frais de santé.

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