«Nous allons mobiliser jusqu’au dernier jour»
C’est la dernière ligne droite de la campagne contre AVS 21. Vania Alleva, présidente d’Unia, répond à nos questions
Comment percevez-vous la fin de la campagne?
D'après les réactions que nous recevons sur le terrain, les gens partagent notre avis selon lequel les rentes sont aujourd'hui trop basses. Nous devons continuer à faire passer le message que ce projet de démantèlement affaiblit l'AVS. C'est le signal de départ pour une retraite généralisée à 67 ans, et bien au-delà.
Comment pouvons-nous continuer à mobiliser et à convaincre les indécis?
En étant proches des gens et en leur parlant. C'est un combat que nous mènerons jusqu'au dernier jour, car il nous concerne toutes et tous.
Le dernier sondage de Tamedia montre de nombreux clivages autour d'AVS 21...
La question divise surtout dans les couches sociales. Les personnes aux revenus faibles ou moyens comprennent que le démantèlement de l'AVS se fera à leurs dépens. Seuls les 8% les plus riches peuvent profiter d'une AVS faible en transférant leurs cotisations salariales vers les deuxième et troisième piliers.
Nous devons également faire comprendre aux hommes mariés qu’AVS 21 est une première étape de démantèlement qui coûtera à chaque couple 24000 francs. Il faut aussi que les autres hommes comprennent qu'ils doivent stopper dès maintenant le démantèlement prévu et qui va suivre, qui touchera aussi concrètement leurs rentes.
Le rapport publié par le Conseil fédéral sur la différence globale de revenus du travail entre les femmes et les hommes montre que les femmes gagnent toujours moins que les hommes, que ce soit au travail ou à la retraite. Dans quelle mesure la réforme AVS 21 va-t-elle encore renforcer cette tendance?
Aujourd'hui déjà, il existe une discrimination salariale et une discrimination en matière de retraite, puisque les femmes reçoivent une rente inférieure d'un tiers à celle des hommes. Cette réforme AVS 21 veut maintenant économiser 26000 francs supplémentaires sur le dos de chaque femme qui part à la retraite! Cela ne fait qu'aggraver cette injustice. Au lieu de cela, le législateur devrait enfin corriger la différence de salaires discriminatoire. Cela permettrait d'ailleurs d'augmenter la masse salariale, et donc les cotisations à l'AVS, et de renforcer ainsi l'AVS à long terme.