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Oui à l'AVS flexible, non aux spéculateurs!

La manifestation nationale contre les arnaqueurs et pour l'AVS flexible a réuni 3500 personnes à Zurich

L'Union de banques suisses d'un côté, le Crédit suisse de l'autre. Entre deux, quelque 3500 manifestants réunis à l'appel de l'Union syndicale suisse (USS), d'Unia, du SEV, des autres syndicats, ainsi que du Parti socialiste suisse, des Jeunesses socialistes, des Verts et de nombreuses autres organisations. C'était samedi dernier à Zurich. Sur la scène montée pour l'occasion, divers orateurs se sont succédé pour dénoncer les arnaques profitant aux banquiers alors que les caisses sont toujours vides pour le social...
Paul Rechsteiner, président de l'USS, a ouvert les feux en stigmatisant le système néolibéral qui est «un échec économique, une banqueroute morale et un danger pour la démocratie». En 30 ans, ce système n'a fait qu'accroître les inégalités. A Zurich par exemple, 1% des plus riches possèdent 95% de la fortune de la population. Et en Suisse, ceux qui appartiennent à la classe des plus hauts revenus vivent en moyenne 10 ans de plus que ceux qui ont les revenus les plus bas. «C'est un retour à l'époque féodale!»
Le syndicaliste a durement critiqué le plan de sauvetage de l'UBS de 68 milliards, une somme énorme, décidée par arrêté urgent et sans possibilité de référendum. «Ces mêmes personnes nous disent qu'elles ne peuvent pas se permettre d'investir quelques millions dans l'AVS», a-t-il fustigé, rappelant que les banques sauvées avec l'argent du contribuable sont celles qui financent la propagande des partis bourgeois et d'Economiesuisse contre l'initiative pour un âge de l'AVS flexible... «Cela s'appelle tromper le peuple!»
Paul Rechsteiner a également critiqué le programme de relance de l'économie présenté la semaine dernière par Doris Leuthard, un programme qui n'équivaut qu'à un «emplâtre sur une jambe de bois». Le syndicaliste exige un plan de relance conjoncturel efficace, sans privilèges fiscaux pour les riches et demande davantage d'AVS, des salaires plus élevés pour la majorité et l'arrêt des privatisations et libéralisations en cours. Pour le président de l'USS, cette crise doit aussi permettre d'amorcer un tournant social. «Il ne faut pas se contenter d'apporter des retouches au système, mais lui donner une orientation fondamentalement nouvelle», notamment en se basant sur les besoins réels des gens.
D'autres personnalités sont intervenues durant la manifestation, comme Christian Levrat, président du PSS, Daniel Vischer, des Verts, Florence Proton, secrétaire générale d'Attac, l'écrivain Pedro Lenz, ainsi qu'une jeune représentante de la jeunesse d'Unia. Le rappeur bernois Greis et le groupe italien Banda Bassotti ont assuré les intermèdes, chauffant la foule avec des tempos déjantés.
Bien que la Paradeplatz, symbole de la place financière suisse, était noire de monde, nombre de participants étaient décus de la faible mobilisation. A l'instar de ce jeune assistant social genevois: «Cette manifestation n'aurait pas dû être là, mais à Berne. C'est là qu'ils ont décidé de donner 68 milliards aux banques, c'est là qu'ils décident les cadeaux fiscaux pour les riches. La population doit se regrouper pour montrer aux banquiers, aux spéculateurs, aux politiciens, qu'elle n'est pas d'accord avec cette politique, et que s'ils font des erreurs, c'est à eux d'assumer, pas aux salariés».

Sylviane Herranz



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