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Pour un moratoire sur les procédures d’asile

«Les étrangers sont les grands oubliés des mesures sanitaires!» Ce cri d’alerte, lancé le 18 mars, est celui de Solidarité sans frontières (Sosf), soutenu par de nombreux collectifs d’aide aux migrants à travers la Suisse, à l’intention des autorités fédérales, cantonales et des collectivités publiques. L’organisation dénonce dans un Appel: «Il existe un décalage entre les mesures préconisées pour l’ensemble de la population et celles mises en place concrètement pour les personnes migrantes. Les autorités doivent faire preuve de bon sens, agir rapidement et de manière inclusive.» Dans les centres fédéraux d’asile, l’association demande que le Secrétariat d’Etat aux migrations (Sem) s’assure que les personnes puissent respecter une distance spatiale de deux mètres, en particulier dans les dortoirs et les salles communes. L’accès aux soins doit être renforcé.

Un moratoire sur toutes les procédures d’asile est nécessaire: «Le Sem doit continuer à enregistrer les nouvelles demandes d’asile, mais il doit renoncer aux entretiens et aux auditions pour protéger la santé des requérantes et des requérants d’asile, des fonctionnaires et des juristes.» En effet, la distance sociale ne peut pas être respectée durant les entretiens. Plus largement, Sosf demande au Sem de stopper toutes les procédures, le droit de recours ne pouvant être garanti à la suite des fermetures des permanences juridiques, et le personnel médical ne pouvant pas être mobilisé pour établir des certificats médicaux dans le cadre d’une procédure d’asile.

L’association demande aussi la libération des personnes en détention administrative dont les renvois ne peuvent être exécutés à cause des restrictions des vols et des fermetures des frontières. Pour les personnes sans papiers, elle demande un accès aux soins pour toutes et tous, même sans assurance maladie et en garantissant la confidentialité dans les établissements de santé. Les permis de séjour doivent être renouvelés automatiquement, les guichets publics étant fermés. Et Sosf de conclure: «Comme le dit le Conseil fédéral, c’est tous ensemble et de manière solidaire que nous arriverons à combattre le virus. Laisser de côté les personnes migrantes se révèlerait catastrophique, pour elles comme pour l’ensemble de la population.»

Le dimanche 22 mars, le Sem a interrompu les procédures d’asile, a indiqué son directeur dans une interview au Blick relayée par la RTS, le temps d’équiper les salles d’entrevue de séparations en plexiglas.

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