Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

Un «Manifeste du care» adopté lors d’un colloque d’Unia

Professeur à la Haute école spécialisée de la Suisse italienne, Nicolas Pons-Vignon est intervenu pour insister sur la nécessité d’impliquer le personnel dans la planification des soins.
© Florian Bachmann

Professeur à la Haute école spécialisée de la Suisse italienne, Nicolas Pons-Vignon est intervenu pour insister sur la nécessité d’impliquer le personnel dans la planification des soins.

Les besoins des patients et les valeurs éthiques des soignants sont au cœur d’un document plaidant pour des soins de qualité discuté et approuvé samedi à Olten.

Unia s’apprête à lancer un «Manifeste du care». Issu d’un travail collectif impliquant des personnels médico-sociaux, le document a été longuement discuté et adopté à l’unanimité samedi à Olten lors d’un colloque sur les soins organisé par le syndicat qui a rassemblé plus de 80 participants.

«Les soins vont droit dans le mur», rappelle le texte, du fait de l’évolution démographique, les besoins en matière de soins aux personnes âgées augmentent, tandis qu’un nombre croissant de postes restent vacants en raison des grandes difficultés à retenir et attirer le personnel médico-social. Une étude menée par la Haute école spécialisée de la Suisse italienne (SUPSI) montre que l’organisation du travail est la principale cause de la frustration du personnel. Alors que le personnel travaille selon la «logique du care», qui implique de s’adapter à des besoins sans cesse changeants, du fait du sous-financement, le travail est organisé de manière rigide, et l’aspect social et relationnel est systématiquement marginalisé, alors qu’il est central dans la pratique. Les rythmes de travail sont donc épuisants et laissent trop peu de temps à la dimension relationnelle. Dans ces conditions, le personnel soignant ne parvient pas à répondre aux exigences en matière de qualité et quitte le métier. Le manifeste met l’accent sur le respect des besoins et aspirations des patients et des valeurs éthiques des soignants. «Il faut en particulier que le personnel soignant soit lui-même partie prenante du débat sur l’organisation du travail. Car ce sont les soignants qui disposent de la meilleure expertise sur les besoins des résidents dont ils et elles s’occupent», explique Nicolas Pons-Vignon, professeur à la SUPSI et participant au colloque.

Autre élément essentiel: le soutien, la prise en charge et les soins aux personnes âgées doivent être reconnus, organisés et financés publiquement et il s’agit d’«inverser la tendance de la commercialisation». Le manifeste imagine ainsi qu’un impôt fédéral sur la fortune et de solidarité pourrait être institué pour financer le care. «Pour avoir le temps de pratiquer des soins qualité, mais aussi de soigner les rapports humains, il faut un meilleur financement. C’est une question de volonté politique», souligne Enrico Borelli, coresponsable de la branche des soins d’Unia.

Le Manifeste affirme que c’est par la mobilisation du personnel qu’une société solidaire pourra voir le jour, et en appelle au personnel soignant: «Il est urgent de nous réveiller!»

Les dernières propositions doivent encore être intégrées au texte avant qu’il ne soit rendu public. Enrico Borelli se réjouit par avance de pouvoir s’y appuyer «pour renforcer nos liens et notre ancrage syndical dans la branche et sur les lieux de travail».

Pour aller plus loin

L’assistance au suicide menacée à Genève?

Les électeurs voteront le 9 juin sur la modification de la Loi sur la santé qui ne contraint plus les hôpitaux et les EMS à accepter le recours au suicide assisté en leur sein

«En vingt ans, les primes ont plus que doublé!»

Face à une assurance maladie qui coûte toujours plus chère, les syndicats soutiennent le remède de plafonnement des primes préconisé par le Parti socialiste.

L’initiative d’allègement des primes, soumise au peuple le 9 juin, demande que les assurés ne consacrent pas plus de 10% de leurs revenus aux primes. Entretien avec Vania Alleva

Le référendum contre EFAS est sous toit

Avec l’EFAS, les assurés ne risquent pas seulement de voir leurs primes augmenter, mais aussi leur participation aux coûts.

Le Syndicat des services publics (SSP) a déposé la semaine dernière 57000 signatures contre le Financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS). Adoptée...

Pour la sécurité des jeunes sur leur lieu de travail

Depuis le 1er avril, les jeunes âgés de plus de 15 ans peuvent réaliser des travaux dangereux dans le cadre de mesures d’insertion professionnelle. Une interpellation a été déposée au Conseil national