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L'aide au développement inscrite dans la Constitution vaudoise depuis 10 ans

Pour marquer cet anniversaire, la Fédération vaudoise de coopération organise une soirée discussion le 24 septembre prochain

La Fedevaco, organisation faîtière d'une quarantaine d'ONG et d'associations présentes dans le canton de Vaud, invite à une manifestation avec, entre autres discussions, un débat intitulé «Ici et là-bas, comment faire mieux?»

Le temps d'une soirée, la Fédération vaudoise de coopération (Fedevaco) fête les 10 ans de l'inscription de la coopération au développement dans la Constitution vaudoise avec la participation de membres du gouvernement, de communes, et d'ONG. L'occasion de débattre des rôles des différentes autorités et de la coopération au développement en général. Avec, en toile de fond, l'article 71 qui stipule: «L'Etat et les communes collaborent avec les autres pouvoirs publics, les organisations et les entreprises concernées, à l'aide humanitaire, à la coopération au développement et à la promotion d'un commerce équitable. Ils s'engagent pour le respect des droits de la personne humaine et pour une politique de paix.» Tout un symbole pour la Fedevaco, organisation faîtière qui regroupe une quarantaine de membres, d'horizon et de missions très variés, tels que Swissaid, Terre des hommes, Solidar, mais aussi de très petites associations telles que Primavera, To go to Togo, ou encore Achalay (lire ci-contre).
Les projets de développement soutenus ont pour point commun de se déployer sur le long terme et en étroite collaboration avec la population locale. Le rôle de la Fedevaco est de faciliter la contribution des collectivités publiques à ces projets et de garantir leur qualité et leur durabilité. Elle se veut aussi une plateforme d'échange pour les ONG afin d'encourager des collaborations constructives et est en lien avec les faîtières qui existent dans tous les cantons latins. Entretien avec Maxime Gindroz, chargé d'information de la Fedevaco.


QUESTIONS/REPONSES

Qu'a changé l'inscription de la coopération au développement dans la Constitution vaudoise?
Maxime Gindroz: Cette base légale est un appui pour convaincre les collectivités publiques vaudoises de s'engager auprès des populations défavorisées des pays du Sud et de l'Est. Et pour souligner que la coopération n'est pas du seul ressort de la Confédération. En termes financiers, la participation des communes vaudoises a franchi, pour la première fois, la barre des 420000 francs en 2011 (+33% par rapport à 2010), ce qui était inimaginable il y a quelques années. En cinq ans, les montants des communes partenaires ont plus que doublé. Elles sont une quarantaine sur 318, mais représentent plus de la moitié de la population vaudoise. Au niveau du canton, nos liens se sont fortement resserrés. L'année dernière, la participation de l'Etat de Vaud s'est élevée à près de 1,5 million de francs (+9% par rapport à 2011), soit plus de la moitié des contributions publiques obtenues par la Fedevaco pour le financement des projets de ses associations membres.

Deux thèmes seront mis brièvement en lumière lors de votre soirée: l'intégration des enfants roms dans les écoles et les achats équitables et responsables? Pourquoi ces deux sujets?
Avec cette soirée, nous avons envie de valoriser, à la fois, ce que l'on peut faire ici, et là-bas. En menant une politique d'achats équitables et responsables, les collectivités publiques contribuent directement à améliorer les conditions de vie dans les pays émergents et en développement. Par exemple, lors de travaux de réhabilitation des bordures de trottoirs, elles peuvent refuser d'acheter des pierres extraites dans des conditions inhumaines: salaire de misère, semaine de plus de 70 heures, graves dangers pour la santé, travail des enfants. Dans le climat actuel de stigmatisation de la population rom, il est essentiel de montrer que des initiatives sont mises en place, au niveau local, pour favoriser l'insertion sociale des enfants et prévenir les migrations à risque. Séduits par l'approche innovante de Terre des hommes en Roumanie, la ville de Lausanne et le Service de protection de la jeunesse appuient ce projet par l'intermédiaire de la Fedevaco.

Comment voyez-vous l'évolution de l'aide au développement?
Nous poursuivons toujours l'objectif idéal du 0,7% du revenu national brut consacré à l'aide publique au développement. Si chaque commune vaudoise consacrait au minimum deux francs par habitant et par année à la coopération au développement, ce serait un pas dans la bonne direction. Mais nous envisageons l'avenir avec prudence au vu de la situation financière de certaines communes. Nous sommes conscients que ces dernières sont sous pression, mais couper l'aide à celles et à ceux qui commencent à sortir la tête de l'eau serait un mauvais calcul, alors qu'énormément d'efforts restent à accomplir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU. Beaucoup de communes sont par ailleurs conscientes qu'une démarche de développement, pour déployer pleinement ses effets, s'inscrit dans la durée.

Aline Andrey

Mardi 24 septembre, de 18h à 22h, Casino de Montbenon, salle des fêtes, Lausanne. Entrée libre, mais sur inscription (jusqu'au 20 septembre) au 021 601 21 12 ou à 
info@fedevaco.ch
Plus d'information sur: www.fedevaco.ch

 


Achalay, membre de la Fedevaco

Petite association gérée par des bénévoles uniquement, Achalay - «Que c'est beau!» en quechua - offre à des enfants et à des jeunes en extrême précarité un soutien éducatif et un foyer dans le cadre d'une ferme au Pérou. Créé il y a plus de 30 ans, ce lieu d'accueil est soutenu par l'association Achalay Suisse, membre de la Fedevaco depuis une dizaine d'années. Financièrement, la faîtière vaudoise soutient le projet éducatif lié aux plus jeunes enfants. Un apport financier qui complète les dons privés. La présidente, Alice Girardet, relève la nécessité de diversifier les financements et l'aspect formateur de la démarche: «Obtenir des fonds de la Fedevaco demande un gros travail pour remplir les critères et les conditions. Heureusement, son secrétariat nous a soutenu dans nos efforts.» Enthousiaste, Alice Girardet a aussi participé à plusieurs formations proposées par la Fedevaco, notamment en communication et en comptabilité. «J'ai appris beaucoup, et j'ai pu échanger avec d'autres membres d'ONG, de taille et d'organisations diverses, membres de la Fedevaco mais aussi d'autres faîtières cantonales, sur leur manière de fonctionner... Ce qui est très inspirant.»
Actuellement, l'association Achalay souhaite aussi bénéficier d'un fond de la Fedevaco pour la sensibilisation du public vaudois, notamment avec son projet d'une interview filmée de la fondatrice de l'association au Pérou Fernande Aubert Cagigao pour la collection Plans-fixes. Vaudoise vivant au Pérou depuis plus de 40 ans, cette dernière sera présente lors d'une soirée organisée au centre socioculturel Pôle Sud à Lausanne le 20 septembre prochain pour le vernissage du livre d'Antoinette Fallet Girardet, «Achalay entre bidonville et communauté», une immersion poétique dans la vie de l'association.
AA

Pôle Sud, avenue Jean-Jacques-Mercier 3 (Flon), Lausanne. Vendredi 20 septembre, dès 19h, buffet péruvien et lecture en musique.
Plus d'informations sur: www.association-achalay.org