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On ne va pas se laisser intimider par Migros

Face au refus de tout dialogue social Unia a mené une action d'avertissement à Crissier

Fin août, Coop et Migros voulaient prolonger l'ouverture de leurs centres commerciaux de l'Ouest lausannois et d'autres succursales du canton. Fort de l'opposition du personnel, Unia Vaud avait réussi à geler la mesure. Le syndicat demande une consultation du personnel, mais Migros ne joue pas le jeu et barre l'accès de ses locaux et parkings aux secrétaires syndicaux.

«Nous vous prions instamment de veiller à ce que vos secrétaires syndicaux mènent leurs actions de communication en dehors de nos locaux.» Unia a pris au mot la direction de Migros Vaud! Jeudi passé, une vingtaine de syndicalistes se sont postés aux quatre entrées du centre commercial Migros de Crissier pour distribuer aux employés et aux clients des tracts contre l'extension des horaires d'ouverture, provoquant des files de véhicules devant le site et sans doute une légère panique au sein de la direction.
Fin août, Coop et Migros voulaient prolonger d'une demi-heure les horaires d'ouverture dans leurs centres commerciaux de l'Ouest lausannois et d'autres succursales ailleurs dans le canton. Les deux géants orange avaient omis de consulter le personnel, comme la Loi sur le travail les y oblige pourtant. Mandaté par le personnel, opposé à la mesure, Unia Vaud avait réussi à faire reculer les deux grands distributeurs et à geler l'entrée en vigueur des nouveaux horaires. Le syndicat veille maintenant à ce qu'une consultation en bonne et due forme soit organisée. Problème, Migros n'a pas offert de garanties en ce sens et à Crissier des vigiles ont même empêché des secrétaires syndicaux de distribuer des informations aux salariés. «Votre syndicat n'a aucune légitimité ou représentativité au sein de Migros», s'est autorisé à écrire Migros Vaud dans un courrier adressé à Unia. Le syndicat n'est en effet pas signataire de la convention collective de travail en vigueur dans la société. «Nous vous demandons de respecter le fait que nos locaux sont des espaces privés, des espaces de travail, ainsi que des espaces dans lesquels nos clients attendent de faire leurs achats en toute tranquillité», a ajouté la direction régionale en refusant par ailleurs une demande de rencontre.

Les droits syndicaux ne se négocient pas
«Comme par hasard, ça arrive à un moment où ils sont pris en défaut de consultation», relève Yves Defferrard. «Nous voulons discuter autour d'une table des conditions de travail des vendeuses et des problèmes posés par les prolongations d'horaires. Pourquoi chez Migros ne peut-on pas discuter? Ont-ils des choses à cacher?» Quoi qu'il en soit, le syndicat n'entend pas en rester là. «On ne se laisse pas intimider. Il est inacceptable de ne pas pouvoir entamer un dialogue et le droit à l'information syndicale ne se négocie pas», assène le cosecrétaire régional d'Unia Vaud. L'action de jeudi avait donc pour objectif de faire une «démonstration» et d'envoyer un «avertissement clair». «Migros nous a invité à rencontrer le personnel en dehors de leurs locaux et parking, et bien c'est ce que nous avons fait... Nous ne souhaitons cependant pas gêner les clients, mais informer les travailleurs.» Reste que les consommateurs, tout comme les collaborateurs, ont «bien accueilli» la démarche, selon le secrétaire syndical.
Les piquets syndicaux ont été levés aux environs de 9h après des échanges entre le cosecrétaire régional et la direction de Migros. «Je leur ai dit que les secrétaires syndicaux continueront à distribuer des informations au personnel dans les centres commerciaux et que s'ils envoient la sécurité nous prendrons de nouvelles mesures», explique Yves Defferrard, en prévenant: «On peut faire mieux que ça.»

Jérôme Béguin


Le personnel des magasins vaudois concernés par les prolongations d'horaire est invité à participer à la consultation en ligne confidentielle mise en place par Unia Vaud:
https://goo.gl/forms/dXxQ4k6ydbuD3TRd2