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Licenciement collectif en vue chez Saia-Burgess

Bâtiment de Saia-Burgess à Morat.
© Thierry Porchet

Sombres perspectives pour le personnel de l’entreprise d’électronique Saia-Burgess qui projette de délocaliser près de la moitié des postes en Roumanie et en Chine.

Le fabricant de matériel électronique basé à Morat (FR) veut délocaliser 53 des 119 emplois sur le site. Unia demande que le délai de consultation soit prolongé et que des garanties soient présentées

Le 16 juin, l’entreprise d’électronique Saia-Burgess a annoncé aux partenaires sociaux sa volonté de supprimer jusqu’à 53 emplois sur son site fribourgeois de Morat, sur un total de 119. Seraient concernés 18 employés de la production, 13 du département recherche et développement et 22 intérimaires: tous ces postes seront délocalisés en Roumanie et en Chine.

Une nouvelle peu surprenante pour Unia, qui a déjà vécu une première vague de délocalisation dans cette même entreprise il y a peu de temps. Face à ce nouveau projet de démantèlement, le syndicat soutient la commission du personnel et ses membres, et réclame des comptes. «Dans un premier temps, nous demandons que la direction prolonge le délai de consultation d’au moins 18 jours selon la Convention collective de travail, car il s’agit d’une mesure extrêmement brutale pour le site», formule Yvan Corminboeuf, secrétaire de l’industrie d’Unia Fribourg. «Beaucoup font du télétravail et certains sont déjà partis en vacances: comment faire une consultation digne de ce nom quand la moitié du personnel n’est pas sur le site?» questionne ce dernier.

Le syndicat exige par ailleurs de l’entreprise qu’elle mette toutes les informations utiles à la disposition des employés pour leur permettre d’élaborer des propositions alternatives pour sauver l’emploi. «Nous demandons aussi des solutions généreuses de retraite anticipée pour les personnes concernées de plus de 55 ans qui ont tout donné pendant parfois des décennies et qui risqueront de ne plus retrouver de travail», ajoute le syndicaliste.

Maintenir les places de travail

Enfin, Unia somme l’entreprise d’expliquer clairement sa stratégie pour le site de Morat. «Elle doit montrer comment les postes restants, une cinquantaine, peuvent être garantis et se développer à moyen et long terme, souligne Yvan Corminboeuf. Sans quoi, tous les emplois sont condamnés.»

En effet, le groupe américain Honeywell, auquel appartient Saia-Burgess depuis 2013, a déjà annoncé des licenciements massifs au sein d’une autre filiale en mai, Life Safety Distribution à Hegnau (ZH), en vue de délocaliser vers la Pologne et la Roumanie. «Il y a une volonté claire de tout centraliser dans les pays de l’Est, où la main-d’œuvre est bon marché. Cela est d’autant plus étonnant que Honeywell a présenté de bons chiffres commerciaux au premier trimestre 2020 et que le groupe a enregistré un bénéfice de 81,5 milliards de dollars en 2019», s’étonne le secrétaire syndical. Le bras de fer est entamé...

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