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Non à Frontex et son armée...

Barbelés et caméra de surveillance.
© DR/photo d'illustration

L’échéance de récolte de signatures contre le financement de l’agence Frontex se rapproche. Solidarité sans frontières précise les raisons de son engagement

Il ne reste que peu de jours pour atteindre les 50000 signatures nécessaires au référendum contre le financement de Frontex. Ce dernier a été lancé par une coalition d’organisations actives dans le domaine de l’asile et de la migration – avec le soutien de nombre d’ONG, de syndicats et de partis, dont les socialistes et les Verts – et doit être finalisé d’ici au début de l’an prochain. Une démarche initiée à la suite de la décision prise cet automne par le Parlement d’augmenter le crédit fédéral alloué à l’agence de gardes-frontières et garde-côtes de l’Union européenne (UE). La contribution helvétique passera ainsi de 24 à 61 millions de francs par an jusqu’en 2027, représentant 5% du budget de l’agence. Cette dernière a pour mission de surveiller les frontières extérieures de l’espace Schengen, essentiellement en Méditerranée et en Europe de l’Est et du Sud-Est afin de barrer les routes migratoires. Les opposants l’accusent d’accroître la dangerosité des parcours de fuite et de migration. Et de participer directement ou indirectement à des refoulements illégaux. Ils dénoncent également l’implication de l’agence non seulement dans les expulsions aux frontières européennes mais aussi sur l’ensemble du Vieux Continent et les brutalités qui souvent les accompagnent.

Récit raciste de la migration...

«Sur la base de témoignages de personnes concernées et des recherches des réseaux d’activistes, de nombreux rapports ont émergé ces derniers mois sur le rôle de Frontex et son implication dans la violence contre les personnes migrantes. Diverses enquêtes ont été ouvertes», souligne Solidarité sans frontières (Sosf) sur son site. L’ONG fustige également son activité «d’agence de retour de l’UE». Et, à titre d’exemple, rappelle le renvoi particulièrement controversé de Suisse, en avril dernier, d’exilés éthiopiens dans leur patrie, en proie à la guerre civile. Frontex a également pour mission de procéder à une analyse des risques. «L’agence promeut ainsi le récit raciste de la migration en tant que menace.» De quoi, estime l’ONG, justifier sa propre expansion... Les référendaires précisent en effet que l’agence, fondée en 2005, n’a cessé de croître. Depuis sa création, son budget a augmenté de 7000%, passant de 6 millions d’euros à 11 milliards d’euros pour la période 2021-2027. D’ici ce même laps de temps, la force opérationnelle de Frontex est appelée à devenir une armée de 10000 garde-frontières. Un corps permanent qui sera composé de 3000 agents directement employés par Frontex et «secondés par 7000 autres des Etats membres de l’UE». «L’agence peut déjà acheter ses propres équipements: bateaux, hélicoptères, drones ou encore même des zeppelins», note Sosf soulignant qu’elle se trouve également à l’origine du renforcement de la surveillance aérienne en Méditerranée alors que, dans le même temps, les missions de sauvetage officielles continuent d’être réduites. «Cela crée un couloir mortel où les bateaux en détresse sont de plus en plus souvent découverts mais pas secourus.» L’ONG s’indigne encore du «rôle subalterne» que jouent les droits humains dans le processus. Selon l’organisation, en 2020, seulement 0,2% du budget a été affecté à cet effet...

Informations supplémentaires sur: sosf.ch

Pour signer le référendum, aller sur: frontex-referendum.ch

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