Un ouvrage apporte un éclairage bienvenu sur le fonctionnement du Parlement européen. Dans Députée pirate, comment j’ai infiltré la machine européenne (Les Liens qui libèrent), Leïla Chaibi décortique les us et les coutumes du Parlement européen, et surtout le dessous des cartes de cette institution. Leïla Chaibi, députée de La France insoumise (LFI), n’en a pas cru ses yeux lorsqu’elle est arrivée dans ce cénacle. Poids énorme des lobbies (groupes de pression), harmonie de surface entre élus du même pays et de différents partis, magouilles d’Emmanuel Macron pour empêcher que les travailleurs d’Uber deviennent des salariés, codes de bonne conduite (pour une femme, mieux vaut mettre une robe plutôt qu’un pantalon pour se rendre à une séance importante), elle a aussi été choquée par son salaire de députée, 7500 euros par mois, alors qu’elle était très contente des 2500 euros qu’elle touchait précédemment. Elle est toutefois anxieuse dans la perspective du renouvellement du Parlement européen, le 9 juin prochain, qui pourrait voir l’extrême droite se renforcer dans bien des pays. A son avis, la seule façon d’empêcher cette catastrophe, c’est que les politiques sortent de l’entre-soi, et surtout de «faire entrer le peuple dans nos institutions, et faire revenir le peuple à la place qu’il n’aurait jamais dû quitter, celle que lui ont prise les intérêts privés, particuliers, les firmes et les lobbies».
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