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Unia exige des garanties pour les employés et le climat à l’aéroport

Action d'Unia devant l'aéroport de Genève.
© Thierry Porchet

Dans le cadre de la Grève du climat qui aurait dû se traduire par une manifestation nationale réunissant militants écologistes et syndicats, Unia a organisé une action devant Genève Aéroport, dénonçant la situation de travailleurs du site durement touchés par la crise sanitaire.

A Cointrin, les travailleurs subissent de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Ils demandent que les aides de l’Etat profitent aux employés et à l’environnement

Covid-19 oblige, les organisateurs genevois de la Grève du climat n’ont pas pu l’honorer comme ils le souhaitaient. Cela dit, Unia a tenu à organiser une action devant Genève Aéroport en donnant la parole à des travailleurs, durement touchés par cette crise sanitaire.

Maria, employée dans une entreprise de restauration depuis 17 ans, raconte: «Nous avons demandé de passer en réduction d’horaire de travail (RHT) en mars, et cela a été accepté. Mais quelques jours plus tard seulement, j’ai reçu une lettre de licenciement, sans en avoir été avertie au préalable. A quoi bon nous mettre au chômage partiel si c’est pour nous virer quand même? Je suis très en colère et choquée par cette manière de faire!» Cristina travaille dans la même branche, mais pour une autre société. «Ils nous ont aussi dit qu’on passerait en RHT afin de préserver l’emploi, mais nous avons été mis à la porte peu de temps après. Pour moi, c’est parfaitement illégal, et je pense que ce n’est que le début.» Pour Camila Aros, secrétaire syndicale, il s’agit clairement de licenciements abusifs. «Demander à ses employés leur consentement pour baisser leurs salaires de 20% dans le but de préserver leur emploi, et donc bénéficier des aides de l’Etat pour ensuite licencier, est un abus de droit. Tous ces cas seront amenés devant le tribunal par Unia.»

Dans le nettoyage, la charge de travail étant réduite, les employés sont au chômage technique partiel, c’est-à-dire que les heures en moins sont payées à 80%. «Pour ces salaires déjà bas, la perte de revenu est difficile à gérer, souligne la syndicaliste. C’est pourquoi nous demandons la prise en charge à 100% du salaire par l’employeur.»

Pétition du personnel

Dans ce contexte, une pétition signée par 677 employés du site aéroportuaire a été déposée auprès de la direction ce 15 mai. Celle-ci demande la mise en place d’un fonds de soutien pour les travailleurs précaires victimes de cette crise et l’interdiction de licenciement pour les entreprises ayant touché de l’aide de l’Etat. «Ce fonds doit notamment servir à limiter la perte de revenu des personnes en RHT, indique Roberto, qui travaille à l’assistance au sol. Avec 20% en moins, beaucoup ne s’en sortent plus.» Cet employé se dit inquiet: «Les déclarations du directeur de Genève Aéroport, André Schneider, qui laissent présager d’importantes économies faites sur le dos des travailleurs, ne sont pas du tout rassurantes.» Des déclarations d’autant plus choquantes, selon Unia, que le Parlement fédéral a décidé d’accorder un paquet d’aide financière lourd de presque 2 milliards de francs.

Revendications écologistes

Paola, une militante de la Grève du climat, étaient aussi présente lors de cette action: «Le but du travail doit être le bien commun et il est urgent de faire converger les luttes syndicales, sociales et écologistes si nous voulons un changement global.» Lisa Mazzone, conseillère aux Etats Verte, a rappelé dans un message de soutien que l’aviation représente en Suisse 20% de notre impact sur le climat. «Deux milliards de francs viennent d’être votés pour Swiss, Edelweiss et les entreprises au sol. Malgré nos nombreuses propositions, cet argent est débloqué sans contre-parties climatiques et sociales crédibles. Une occasion historique manquée pour réorienter ce secteur, que d’autres pays ont pourtant su saisir.»

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