Shops de stations-service: salaires à la hausse et davantage de temps libre
Au terme d’années de négociations, les partenaires sociaux ont signé une nouvelle Convention collective de travail des shops de stations-service. De meilleurs salaires à la clé
Bonne nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs des shops de stations-service. Depuis le 1ernovembre, ces employés perçoivent des rémunérations plus élevées. La hausse a été décidée dans le cadre d’années de négociations en vue du renouvellement de la convention collective de travail (CCT) de la branche, rediscutée pour la première fois depuis son introduction. Elle a été conclue entre l’Association des exploitants de shops de stations-service suisses, Unia et Syna ainsi que la Société suisse des employés de commerce. «Nous sommes satisfaits de cet accord. Il y avait urgemment besoin de rehausser les salaires minimums* dans ce secteur et d’en introduire enfin au Tessin. Une dernière avancée importante qui met fin à une exception et garantit que toutes les dispositions de la CCT s’appliquent dans l’ensemble de la Suisse», commente Anne Rubin, membre de la direction du secteur tertiaire d’Unia, non sans souligner qu’il faudra, au début de l’an prochain déjà, reprendre la discussion sur les rémunérations. «Ces salaires ont été déterminés avant la période d’inflation. La CCT aurait dû déjà entrer en vigueur en 2022.» La raison de ce long délai? Elle s’explique par les nombreuses oppositions formulées par des employeurs tessinois refusant l’introduction d’un salaire minimum pour le personnel des shops dans le canton et bloquant dès lors le processus pendant presque deux ans. La syndicaliste regrette aussi les retards accumulés au Seco.
Dix week-ends de libres par an
La nouvelle CCT prévoit une hausse des salaires minimums de 130 francs jusqu’en 2024, soit entre 3,14% et 3,47% de plus selon l’ancienneté et la qualification. «En outre, une nouvelle catégorie salariale est introduite, qui prend en compte les années de service pour le personnel non qualifié.» Autre point positif: les vendeuses et les vendeurs pourront mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, car ils ont désormais droit à deux jours de congé consécutifs deux fois par mois et à dix week-ends de libres par an – «aucun n’était garanti avant». Le congé maternité court, lui, sur 16 semaines dès la 3e année de service au lieu de la 4e. Il est par ailleurs désormais prévu 4 jours de formation continue payés. Les améliorations obtenues concernent encore une meilleure reconnaissance des diplômes – attestation fédérale de formation professionnelle, CFC, et non seulement un diplôme dans la vente – avec, à la clé, des salaires nettement plus élevés. «La CCT prévoit aussi de meilleures règles pour les pauses, la vidéosurveillance, les différences de caisse, l’enregistrement du temps de travail et la sécurité le soir et la nuit», ajoutent les partenaires sociaux dans un communiqué commun, mentionnant également la possibilité de compenser les heures supplémentaires dans un délai de six mois contre quatre mois par le passé.
La CCT des shops de stations-service est valable jusqu’à la fin de l’année prochaine et couvre quelque 13000 employés.
* Plus d’informations à propos des salaires sur: unia.ch/fr/monde-du-travail/de-a-a-z/secteur-des-services/commerce-de-detail/shops-des-stations-service