Aller au contenu principal
Menu

Thèmes

Rubriques

abonnement

«Ces 30 minutes, ce n’est pas anodin»

manif
© Olivier Vogelsang

Les vendeuses, accompagnées d’Unia, avaient manifesté en 2022 devant les portes du Parlement valaisan pour alerter sur leurs conditions de travail et inviter les élus à rejeter la Loi sur les ouvertures des magasins.

Une partie de la base des partis bourgeois est opposée à l’extension des horaires des magasins. Le front contre la LOM se renforce

Il semblerait que, même à droite, l’extension de l’ouverture des magasins en Valais ne fasse pas l’unanimité… Pour bref rappel, la Loi sur les ouvertures des magasins (LOM), qui sera soumise au vote le 3 mars prochain, propose d’ouvrir les boutiques jusqu’à 19h en semaine au lieu de 18h30, mais aussi d’étendre les zones touristiques du canton, ce qui permettrait des ouvertures 7 jours sur 7 jusqu’à 21h. «Trente minutes, ce n’est pas anodin», réagit Francine Zufferey, secrétaire syndicale à Unia Valais, qui a mené une grande campagne pour mobiliser les électeurs du canton. «Trente minutes, c’est le temps qui manque pour aller chercher son enfant à la crèche, ou pour pouvoir participer à une activité ou un loisir.» Il y a aussi la question de l’amplitude de l’horaire de travail. «Les vendeuses et les vendeurs commencent tôt et terminent toujours plus tard le soir, avec des horaires coupés.»

Porte-monnaie pas extensible

Loin du clivage gauche/droite traditionnel, le débat paraît moins tranché cette fois. Les syndicats et la gauche, qui ont attaqué cette loi par référendum, sont suivis par les petits commerçants, mais aussi le Centre et le PDC. Le PLR, comme les grands magasins, ne donnent pas de consigne de vote. Aujourd’hui, il n’y a donc que l’UDC et le Conseil d’Etat qui soutiennent l’objet, estimant que fermer les boutiques à 19h apporte une «réponse directe aux habitudes changeantes des consommateurs, permettant aux travailleurs de faire leurs courses après leur journée de labeur».

«Il s’avère en effet que les partis ne donnent pas le même son de cloche que les parlementaires lorsqu’ils ont voté au Grand Conseil, constate Francine Zufferey. Leurs adhérents sont probablement plus sensibles sur les conditions de travail du personnel de vente. Ils ont aussi pris conscience que ce n’est pas parce qu’on ouvre plus longtemps que les gens consomment plus! C’est une loi qui profitera uniquement aux grands groupes, car les petits magasins ne sont pas favorables à cette révision.»

La syndicaliste appelle les travailleurs à défendre leurs intérêts, et donc à voter contre cette extension des horaires des magasins. «Il faut aller voter, car l’abstention peut laisser la place à de mauvaises surprises!» Le message est passé…

 

Pour aller plus loin

Denner: deux poids, deux mesures

Unia a sensibilisé la clientèle aux conditions de travail des employés d’un satellite et d’un partenaire Denner à Vouvry et au Bouveret

Dans certains satellites et partenaires de Denner, dénonce Unia, les employés gagnent 2000 francs par mois pour 45 heures par semaine