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Accords trouvés dans plusieurs cantons romands

Si l'objectif d'une Convention nationale reste prioritaire, des accords dans plusieurs cantons romands ont déjà été signés

Les grèves prévues les 17 et 18 mars en Suisse romande ont été annulées. Dans la plupart des cantons concernés, des accords ont en effet été trouvés entre les syndicats et les associations patronales. Ces solutions remettent en vigueur l'ancienne Convention nationale (CN) et reprennent des éléments de la médiation Nordmann. Le bon sens a aussi prévalu sur le chantier des transversales alpines, à Sedrun, évitant un conflit social. En revanche, le 12 mars à Bâle, 500 maçons ont croisé les bras pour protester contre l'absence de CN...


La menace des grèves des 17 et 18 mars a porté ses fruits. Dans les cantons de Vaud, Fribourg et du Jura, les syndicats ont signé des accords cantonaux avec les associations patronales. En Valais, comme au Tessin auparavant, le pas a été déjà été franchi il y a 10 jours. Quant à Neuchâtel, si à l'heure où nous écrivons ces lignes - lundi - les parties en présence n'ont pas encore apposé leur signature sur le nouvel arrangement, il ne s'agit plus que d'une simple formalité. Reste Genève. Dans ce canton, les patrons examineront aujourd'hui même la proposition syndicale. «Nos chances d'aboutir? Elles dépendront de la bonne volonté de nos interlocuteurs», déclare Manuel Fazendeiro, secrétaire syndical à Unia Genève.

Un signal fort
Les solutions trouvées dans une grande partie de la Suisse romande remettent en vigueur, au niveau cantonal, le contenu de l'ancienne Convention nationale (CN) de la construction 2006 et une partie des résultats issus de la médiation placée sous l'égide de Jean-Luc Nordmann, proposition qui avait été acceptée par le Parlement des maçons d'Unia le 26 janvier dernier. Si ces accords cantonaux ont réjoui Unia, le syndicat les considère toutefois comme transitoires, l'objectif d'une CN restant prioritaire. «C'est l'intelligence et la pratique du partenariat social qui ont pris le dessus», a affirmé, sourire aux lèvres, Aldo Ferrari, secrétaire régional d'Unia Vaud, rappelant que la convention des maçons a vu le jour en 1938. «Mais, à travers cette démarche, nous avons surtout jeté des bases nouvelles pour poursuivre la discussion et contribuons à un meilleur climat en vue de conclure une CN.» Un point de vue partagé par Jacques Chevalley, président des entreprises de maçonnerie vaudoises. «Cet accord envoie un signal fort en vue du retour d'une CN.» Si tel n'était pas le cas, les accords, valables jusqu'au 31 décembre, pourraient cependant être reconduits.

La victoire des travailleurs
Si la grève n'est jamais un objectif en soi mais un moyen, comme l'a par ailleurs précisé Aldo Ferrari, sa menace aura certes joué un rôle dans cet heureux dénouement. «Dans le Jura, nous avons maintenu la pression jusqu'à la dernière minute», déclare Armenio Cabete, secrétaire d'Unia Transjurane. «Si le bon sens a prévalu de part et d'autre, le fait d'avoir été prêts à la grève nous aura permis de signer un bon accord. Quoi qu'il en soit, nous sommes contents. C'est une belle victoire. La victoire des travailleurs.» Un succès qui doit garantir la paix du travail sauf, prévient le syndicaliste, dans les entreprises qui ne respecteraient pas le nouvel arrangement.

500 grévistes à Bâle
Aucun progrès n'a en revanche été enregistré en Suisse allemande. Une situation qui explique la grève conduite le 12 mars dernier à Bâle par 500 maçons de 30 chantiers. Le travail a notamment été interrompu sur les chantiers du campus Novartis, de l'Erlenmatt ou encore du Frauenspital. Sous une pluie battante, les grévistes ont défilé dans le centre ville et rappelé que sans CN, il ne saurait y avoir de paix dans la construction.

L'ES