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Action coup de poing à Estavayer-le-Lac

Plus d'une vingtaine de travailleurs lésés de deux entreprises ont dénoncé les agissements douteux de leurs employeurs

Arriérés de salaires, créances non honorées, absence de transparence... autant de griefs qui ont poussé, samedi dernier, plus d'une vingtaine de travailleurs de Zacharias SA de Montet (Broye) et d'OK Personnel d'Estavayer-le-Lac, à manifester ouvertement leur colère. Soutenus par Unia, les employés lésés ont, au cours d'une action coup de poing, dénoncé publiquement les pratiques «frauduleuses» de leurs employeurs respectifs. Erigeant un mur symbolique devant l'agence temporaire, ils ont voulu sensibiliser l'opinion publique aux agissements de ces deux sociétés actives dans la construction. Qui entretiennent des relations pour le moins obscures. «Ces deux entreprises, dont un des administrateurs a déjà été condamné pour des pratiques similaires dans un autre canton, collaborent étroitement. A tel point qu'elles font naviguer les contrats des travailleurs, cultivent l'opacité en matière de rémunération et le manque de transparence général, rendant les réclamations des employés spoliés difficiles à faire valoir», s'indigne Armand Jaquier, secrétaire régional d'Unia, résumant la situation à un «micmac sans nom». Du coup, impossible de savoir combien de personnes travaillent pour celles-ci.

Dysfonctionnement des contrôles
«On engage, on loue des travailleurs sans les payer, des cotisations sociales ne sont pas versées, les horaires de travail pas respectés... Il faut que ça s'arrête.» Le syndicaliste soulève également le problème de l'inefficacité de l'autorité cantonale des contrôles dans cette affaire. «La rigueur fait défaut. Les contrôles ne sont pas assortis de décision énergique bien que la situation ne date pas d'aujourd'hui. Mais on attend du syndicat qu'il fournisse des preuves.» Relevant le dysfonctionnement de ce système, Armand Jaquier précise qu'Unia a empoigné le dossier depuis un certain temps déjà. «Nous nous sommes battus pour que les entreprises en question versent leur dû. Elles se sont engagées à le faire. Nous misions aussi sur les risques pénaux qu'elles encouraient. En vain. Les promesses n'ont pas été tenues. La confiance est aujourd'hui rompue.» Dans ce contexte, Unia a aujourd'hui mandaté un avocat pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire. «Nous exigeons par ailleurs la fermeture immédiate des deux sociétés et leur mise en faillite. Celles-ci sont déjà aux poursuites pour plus de 616000 francs en ce qui concerne Zacharias SA, et 244000 francs pour OK Personnel.» Armand Jaquier relève encore qu'en l'absence d'une nouvelle convention nationale de travail dans la construction, les risques de voir ce type de pratiques augmenter fortement sont bien réels.

SM